Pierre Mennerat

Membre de la rédaction, Germaniste

Pierre Mennerat est germaniste agrégé d’allemand à l’ENS-Ulm. Titulaire d’un diplôme en histoire contemporaine et littérature germanophone de la Sorbonne, il y est désormais doctorant en histoire contemporaine de l’Allemagne. Ses travaux portent sur la diplomatie de l’Allemagne fédérale face à l’apartheir entre 1983 et 1989 et sur les droits de l’homme en République fédérale.

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Comprendre les résultats des élections allemandes

Jean-Yves Dormagen
Jean-Yves Dormagen
Guillaume Duval
Guillaume Duval
François Hublet
François Hublet
Hélène Miard-Delacroix
Hélène Miard-Delacroix
Joseph de Weck
Joseph de Weck
Valérie Dubslaff
Valérie Dubslaff
Ulrike Franke
Ulrike Franke
Pierre Mennerat
Pierre Mennerat

Alors que le gouvernement israélien prévoit de relancer son offensive et d’occuper durablement la bande de Gaza, Friedrich Merz a annoncé hier, 8 août, l’interruption des autorisations d’exportation d’armes pouvant être utilisées dans l’enclave.

Pour la première fois de l’histoire des relations germano-israéliennes, Berlin adopte des sanctions à l’encontre de Tel-Aviv.

Cette décision est saluée par l’opposition, mais elle divise au sein de l’Union CDU/CSU, qui qualifie sa solidarité sans faille avec Israël de «  raison d’État pour l’Allemagne  ».

Dans une semaine marquée par les sommets européens et internationaux, le chancelier allemand a tracé devant le Bundestag son programme politique et géopolitique pour la République fédérale.

Cette nouvelle Zeitenwende pourrait se résumer en une ligne  : face à la «  nouvelle normalité géopolitique  », il faut une politique économique stratégique.

Nous traduisons et commentons ligne à ligne son discours à lire absolument pour comprendre l’Allemagne qui vient.

Un groupe de personnalités issues majoritairement de l’aile gauche du SPD vient de dévoiler un «  manifeste  » pour la paix en Europe.

Truffé d’éléments de propagande du Kremlin et déconnecté du contexte stratégique européen, il illustre la présence influente au sein du partenaire de coalition de Friedrich Merz d’une aile pro-Moscou.

À deux semaines du congrès du parti qui désignera une nouvelle direction et le dotera d’un nouveau programme, il pourrait s’agir d’une manœuvre de déstabilisation de la GroKo.

Nous le traduisons et le commentons ligne à ligne.

Le chancelier allemand effectuait hier, jeudi 5 juin, sa première visite à Washington. Malgré les appréhensions, Friedrich Merz a su éviter les faux pas de nature à compromettre sa relation avec Trump. Toutefois, si le chancelier a réussi son entrée en matière sur le plan diplomatique, il fait désormais face à un climat social intérieur qui requiert de sa part une attention accrue.

Friedrich Merz vient d’être élu chancelier au second tour par le Bundestag par 325 voix. Grâce à la remobilisation des députés de la CDU/CSU et du SPD, il a ainsi franchi la barre des 316 voix après son échec initial ce matin où il n’avait recueilli que 310 voix.

Qui seront ses ministres  ? Quelle est leur formation  ? D’où viennent-t-ils  ?

Parité, études, géographie  : nous avons passé au peigne fin les données du nouveau gouvernement, formé avec le SPD, avec lequel il gouvernera l’Allemagne.

Le vote parlementaire qui devait être une formalité a produit un résultat inédit dans l’histoire de la république fédérale.

Alors que l’accord de coalition a été formellement paraphé hier à Berlin, et que l’élection du chancelier devait se dérouler sans encombre, Friedrich Merz n’est pas parvenu à être élu au premier tour ce matin au Bundestag.

Avant un deuxième tour qui pourrait avoir lieu vendredi vendredi, le gouvernement sortant d’Olaf Scholz gère les affaires courantes.

Ce vendredi 2 mai, l’Office fédéral de protection de la constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz, BfV), c’est-à-dire le service de renseignement intérieur allemand, a «  certifié l’extrémiste de droite  » du parti Alternative für Deutschland (AfD) dans son ensemble. Jusqu’ici, cette qualification ne s’appliquait qu’aux branches régionales de trois Länder de l’Est (Thuringe, Saxe-Anhalt, Saxe), ainsi qu’à l’association de jeunesse du parti Junge Alternative, dissoute en mars pour faire place à une nouvelle organisation plus étroitement contrôlée par le parti.

Friedrich Merz sera voté au poste de chancelier mardi, le 6 mai.

L’union chrétienne-démocrate (CDU) et l’Union chrétienne sociale bavaroise (CSU) ont annoncé aujourd’hui, lundi 28 avril, les noms de leurs ministres pour les quatre années à venir, après la ratification de l’accord par des congrès extraordinaires. Le SPD, qui vote encore jusqu’à demain soir, mardi 29, dispose de sept ministères.

Après le vote in extremis la semaine dernière de la réforme constitutionnelle assouplissant le frein à l’endettement pour les dépenses de défense et créant un nouveau fonds spécial pour les infrastructures, le prochain Bundestag, issu des élections du 23 février, entrera en fonctions ce mardi 25 mars.

Dans le même temps, les négociations en vue de l’accord de coalition entre l’Union chrétienne démocrate (CDU/CSU) et le parti social-démocrate (SPD) se poursuivent, malgré de sérieux points d’achoppement sur les finances et la politique migratoire.

La réforme constitutionnelle assouplissant le frein à l’endettement a été adoptée cet après-midi, 18 mars, avec 513 voix sur 720, venues de l’Union chrétienne-démocrate (CDU/CSU), du parti social-démocrate (SPD) et de Bündnis 90/Die Grünen. Cette coalition est parvenue, malgré quelques voix dissidentes, à rassembler la majorité requise des deux tiers pour un changement de la loi fondamentale. L’ancien Bundestag tenait ce mardi sa dernière session avant l’entrée en fonctions, le 25 mars, du nouveau parlement élu le 23 février dernier.

Le président Emmanuel Macron sera ce soir à Berlin.

L’Allemagne est-elle en passe de sortir enfin de l’interrègne  ?

Aujourd’hui, vendredi 14 mars, Friedrich Merz, le futur chancelier allemand, a reçu l’accord du groupe des Verts à l’actuel Bundestag pour la réforme constitutionnelle qui lui permettra de faire passer son ambitieux plan d’investissement avant la fin de la législature.

Débloqué in extremis, il s’accompagne de garanties fortes en matière de transition écologique.

Nous le traduisons et le commentons ligne à ligne.

Sondierungspapier.

Le document exploratoire des partis qui formeront la prochaine coalition au pouvoir est sorti hier en Allemagne. Résultat des discussions entre la CDU/CSU et le SPD, cet accord illustre le tournant que veut imposer Merz dans un moment historique pour le pays mais contient déjà les principaux points de tension qui attendent le prochain gouvernement.

Pour comprendre où va l’Allemagne, il faut l’étudier de près.

Nous le traduisons pour la première fois en français et le commentons ligne à ligne.

Dix jours après l’élection qui a donné la victoire à la CDU du Friedrich Merz, les discussions préliminaires ont livré un premier résultat  : l’Allemagne va décupler son effort financier pour se réarmer et rebâtir son infrastructure.

Les deux partenaires de la coalition à venir, le Parti social-démocrate (SPD) et l’Union chrétienne-démocrate (CDU/CSU), répondent ainsi à la dégradation accélérée des relations transatlantiques depuis le retour de Donald Trump et à son alignement sur le Kremlin. Pour investir au-delà des limites posées actuellement par la Loi fondamentale, une réforme constitutionnelle devra être approuvée par les deux tiers du Bundestag. Assurés du soutien des Verts, la CDU/CSU et le SPD veulent soumettre leurs révisions constitutionnelles à partir de lundi prochain, 10 mars, au Parlement sortant, qui siège jusqu’au 24 mars.

Elle a déjà fait éclater le discours politique en Allemagne.

Elle pourrait demain faire dérailler l’élection et le prochain cycle politique allemand.

De son interview à rallonge avec Elon Musk à la hype étonnante dont elle jouit en Chine — nous avons sélectionné 10 phrases clefs pour brosser un portrait de la cheffe de file de l’extrême-droite allemande.

En soutenant l’AfD et en fustigeant le «  cordon sanitaire  », le vice-président américain J. D. Vance a provoqué une onde de choc à l’approche des élections fédérales du 23 février, suscitant une riposte immédiate de la part des principales personnalités politiques.

Du président Steinmeier à Friedrich Merz, nous analysons les réactions face au séisme de Munich.

Le débat qui a opposé hier, dimanche 9 février, le chancelier sortant Olaf Scholz (SPD, S&D) à son concurrent Friedrich Merz (CDU, PPE), retransmis sur les deux chaînes publiques ARD et ZDF, a permis en une heure et demie d’exposer les programmes et les personnalités des deux candidats.

Si Scholz a incarné un programme économique keynésien, Merz a proposé plus nettement une politique de l’offre, axée sur des baisses d’impôts et une simplification administrative.

Nous résumons leurs propositions en matière de politique économique, de défense et d’immigration.

À moins d’un mois des élections du 23 février, on observe une rupture du cordon sanitaire contre l’Alternative für Deutschland (AfD).

Si dans la configuration actuelle la CDU et l’AfD n’ont pas de majorité parlementaire, les sondages montrent qu’ils pourraient constituer un gouvernement de coalition avec une nette majorité.

Une réunion de la direction fédérale de la CDU a été convoquée pour lundi 27 janvier, qui permettra d’évaluer le degré de soutien des diverses tendances du parti pour la proposition de son Spitzenkandidat.

Centralisation du pouvoir à l’intérieur. Néoconservatisme à l’extérieur.

Le favori pour la chancellerie a un plan  : redresser le pays, faire la loi en Europe, promouvoir une mondialisation allemande. À travers un alignement sur les États-Unis de Trump, il propose une nouvelle doctrine pour faire sortir l’Allemagne de la crise.

Nous traduisons et commentons ligne à ligne son discours de la méthode prononcé hier à Berlin.

Depuis début décembre, le milliardaire américain intervient dans la campagne législative pour le compte du parti d’extrême-droite nationaliste Alternative für Deutschland (AfD), d’abord par des messages sur son réseau X (ex-Twitter) puis par une tribune dans le quotidien conservateur Die Welt. Il prévoit de débattre avec sa Spitzenkandidatin Alice Weidel sur X aujourd’hui, jeudi 9 janvier.

Pourquoi le milliardaire versatile et proche de Trump considère-t-il l’élection allemande comme un moment clef, et comment le pays réagit-il à cette tentative manifeste d’ingérence  ?

La coalition «  feu tricolore  » est tombée. Dans un discours d’une brutalité à l’opposé de son style politique, Scholz a défendu le bilan des trois ans de gouvernement SPD-Verts-FDP et attaqué frontalement Christian Lindner, limogé quelques heures plus tôt de son poste de ministre des Finances.
Pour comprendre où va l’Allemagne alors que le pays s’apprête à entrer dans une campagne hivernale, il faut partir de cette traduction inédite et du commentaire ligne à ligne que nous proposons d’un discours historique — sans doute le moins «  scholzien  » d’Olaf Scholz.

«  Nous sommes en guerre  ». En attaquant directement la position attentiste du Chancelier Scholz sur l’Ukraine et en tendant la main au président de la République français, le chef de la puissante Union chrétienne démocrate (CDU), Friedrich Merz, qui avait ouvert la voie à un rapprochement avec l’AfD l’été dernier, a prononcé un discours fondateur. Son axe directeur  : l’Allemagne doit être à nouveau capable de se défendre. Nous le traduisons.

Les propos du président Macron suite à la conférence organisée à Paris le 26 février se sont ajoutés en Allemagne à une polémique antérieure sur la livraison d’armes à longue portée à l’Ukraine, tandis que l’opposition chrétienne-démocrate — Ursula von der Leyen en tête — oriente la campagne des élections européennes autour des questions de défense.

Le 1er novembre, Robert Habeck, ministre allemand de l’économie et vice chancelier, a prononcé un discours, remarqué aussi bien en Allemagne qu’à l’étranger, sur le conflit israélo-palestinien. Réagissant notamment à l’augmentation des actes antisémites, il s’agissait pour lui de rappeler la place singulière qu’occupe la question en Allemagne, ancrant sa politique étrangère dans un raisonnement pédagogique et historique.

Entre Paris et Berlin, les relations ne sont actuellement pas bonnes, et c’est peu dire. De part et d’autre, on ne se comprend plus guère au point où les principaux piliers de la coopération franco-allemande paraissent au point mort. Pour saisir les causes de cet éloignement, Michaela Wiegel, correspondante de la FAZ à Paris, a répondu à nos questions.

Depuis quelques jours, une petite phrase agite toute la bulle du franco-allemand. Comment l’interpréter  ? Dans la crise allemande, Robert Habeck, ministre fédéral de l’économie et de l’énergie, a peut-être trouvé le franc parler qu’il manque à Scholz pour s’adresser à Paris. Pour comprendre le sens de son intervention, nous l’introduisons et la traduisons dans son intégralité.

Scholz est-il en train de devenir le nouveau «  think tanker-in-chief  » du continent  ? Dans son discours au Parlement européen le 9 mai, le Chancelier allemand a proposé une formulation alternative de l’Union géopolitique, opposée à celle d’une Europe puissance baignée du mythe civilisationnel. Nous la traduisons et la commentons ligne à ligne pour la première fois.

Pour le soixantième anniversaire du Traité de l’Élysée, Olaf Scholz a tenu à indiquer sa volonté de remettre en marche le moteur franco-allemand après plusieurs mois marqués par un net refroidissement. Principalement conçu comme une célébration de la relation bilatérale et de ses artisans, le discours souligne le rôle de «  locomotive  » joué par Paris et Berlin dans la séquence ouverte en février 2022 avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie — à lire absolument.

La relation franco-allemande n’a pas commencé avec le traité de l’Élysée. Si la centralité de ce couple pour la construction européenne est ancienne, elle a pris aujourd’hui la forme d’un mythe fonctionnel et vertueux, essentiel aux dynamiques continentales et à même de produire des compromis décisifs. 10 points pour comprendre comment.

Comment l’Allemagne conçoit-elle sa place dans le monde et son rôle en Europe depuis l’invasion de l’Ukraine  ? Nous avons interrogé Tobias Lindner, ministre fédéral adjoint aux Affaires étrangères, issus des rangs des Verts (Die Grünen)  : au nom de Berlin, il plaide pour le passage d’une «  sécurité interconnectée  » à une «  sécurité intégrée  » — qui tienne compte de la diversité des dépendances et des défis.

«  Acter un changement d’époque ne constitue pas un programme.  » Dans un texte important commenté ici pour la première fois en français, Olaf Scholz détaille ce à quoi pourrait ressembler l’entrée de l’Allemagne dans une nouvelle ère mondiale – en articulant différentes échelles et en ouvrant la voie à des alliances inattendues.

Hier après-midi, le contrat de 177 pages de la coalition composée du SPD, des Verts et des libéraux a été publié. Nous publions la première traduction en français commentée des points clefs de cet accord  : les 40 pages qu’il faut lire.

La première traduction et le premier commentaire – ligne à ligne – du document sur lequel les Verts, le SPD et le FDP se sont entendus en Allemagne. Une lecture incontournable pour comprendre à quoi pourrait ressembler une telle coalition.

Alors qu’un été très mouvementé, marqué par des crises aux confins de l’Union et par la persistance du Covid-19, s’achève, le président français a invité la chancelière allemande dans sa résidence d’été méditerranéenne du Fort de Brégançon, non loin de Toulon. Au centre du dialogue, un «  agenda commun  » pour la Méditerranée orientale, mais aussi une réelle convergence de vues entre les deux pays sur les autres dossiers internationaux, comme la Biélorussie, le Mali et l’hospitalisation d’Alexeï Navalny.

Sculpture art moderne portrait Otto von Bismarck L'impensé bismarckien de la neutralité allemande en Méditerranée orientale stratégie géopolitique Turquie Grèce Chypre conflit français Erdogan Merkel Allemagne Europe honnête courtier impérialisme allemand diplomatie politique étrangère

La formule de «  l’honnête courtier  » qui annoncerait sa disponibilité pour servir de médiateur impartial dans tous les conflits du monde, remise au goût du jour par la position allemande sur les tensions en Méditerranée orientale, date de Bismarck. Si, à l’époque, elle est l’expression d’une politique de puissance de l’Allemagne impériale, elle semble aujourd’hui bien peu adaptée à la position allemande vis-à-vis d’autres États membres.

Nous sommes le peuple Wir sind das Volk

«  Dammbruch  », le barrage rompu — le mot a fait le tour de la presse allemande. Le barrage s’est rompu, mercredi 5 février, avec l’élection au Parlement de Thuringe, dans l’Est du pays, d’un ministre-président libéral soutenu par l’extrême-droite. Un ministre-président sans gouvernement et sans majorité, dont la démission est déjà programmée. Retour sur la crise sans précédent qui secoue toujours la politique allemande.

Hier 5 janvier a eu lieu le second tour de l’élection présidentielle croate. Avec 53  % des voix l’ancien Premier ministre Zoran Milanovic (Parti social-démocrate, SDP), est arrivée en tête devançant la présidente sortante Kolinda Grabar-Kitarovic, soutenue par l’Union démocratique croate (HDZ). Le membre le plus récent de l’UE occupera aussi pour le premier semestre de 2020 la présidence du conseil de l’Union Européenne.

Après la procédure ayant conduit à la suspension du Fidesz d’Orban du PPE, c’est vers la Roumanie que se se sont concentrés les regards de l’Union et des sociaux-démocrates européens, qui accusent le parti de gouvernement à Bucarest, le PSD, de violation des principes de l’État de droit. Pour cette raison, le PSD roumain a été suspendu du Parti Socialiste Européen, même si toutes décisions seront prises après les élections européennes.

La nouvelle présidente de la CDU est l’héritière apparente d’Angela Merkel. Une partie conséquente des membres du parti voudraient voir AKK à la chancellerie bien avant la fin du mandat actuel en 2021. Mais son positionnement à droite et des phrases polémiques amènent à s’interroger  : a-t-elle l’étoffe d’une chancelière  ?

La nouvelle présidente de la CDU a publié ce samedi 9 mars une tribune traduite en plusieurs langues sous ce titre professoral « Faisons l’Europe comme il faut » qui sonne comme la réponse du berger à la bergère à la lettre d’Emmanuel Macron. Derrière une approbation nominale des ambitions de relance françaises, c’est en fait une critique en règle des propositions du président français, qui n’avait pourtant pas ménagé ses efforts pour ramasser les ambitions fédéralistes du discours de la Sorbonne sur quelques propositions de relance plus restreintes et bien plus intergouvernementales que le grand dessein initial.

Aux prises avec un mouvement social inattendu, Viktor Orbán a relancé ses attaques contre Bruxelles. En attaquant directement le président Juncker, membre du Parti Populaire Européen au sein duquel siège le Fidesz, le premier ministre Hongrois risque de précipiter la désintégration d’un parti incertain de ses valeurs.

La montée des tensions commerciales entre l’Europe et les États-Unis est symbolisée par l’obsession trumpienne pour les automobiles allemandes, que le président américain voudrait voir moins nombreuses sur les routes du pays. Mais cette industrie est profondément implantée en Amérique, et notamment dans des États favorables au président républicain.

Le parti social-démocrate (SPD) et son partenaire de coalition chrétien-démocrate (CDU) proclament leur aggiornamento sur des mesures emblématiques, la libéralisation du marché du travail et la politique des réfugiés, dans un contexte de campagne électorale sans merci dans les Länder de l’Ouest.

Le rejet catégorique par le ministre des Transports allemand, le 21 janvier, d’une limitation de vitesse sur les autoroutes et la controverse scientifique autour de la nocivité des émissions d’oxyde d’azote par les véhicules rappellent que l’automobile en Allemagne reste un sujet très politique.

Le parti de droite populiste allemand, par ailleurs empêtré dans une affaire de financement illégal, fera l’objet d’une évaluation approfondie par le renseignement intérieur à titre provisoire à cause des paroles et actions de sa branche la plus extrémiste.

Annegret Kramp-Karrenbauer, favorite pour la succession d’Angela Merkel à la tête de la CDU, s’est imposée sur le fil au second tour grâce à 51 pour cent des délégués. Cette victoire serrée confirme la stratégie de la chancelière, mais ne lève pas les doutes sur la transition à venir.

Après une nouvelle déconvenue électorale, la chancelière allemande a annoncé qu’elle cèdera en décembre la direction du parti chrétien-démocrate et quittera la politique en 2021. Une solution inédite pour régler dans la dignité sa propre succession, ce que ses prédécesseurs n’ont pas réussi à accomplir. Mais le processus de transition envisagé reste très incertain.

Après le bouleversement de l’équilibre politique en Bavière, c’est au tour de la Hesse d’élire son parlement régional. Les chrétiens démocrates pourraient à nouveau subir une défaite, au profit de leurs partenaires de coalition, les Verts, qui doivent confirmer une bonne série régionale.

Les élections qui se sont tenues dimanche 14 octobre en Bavière ont vu s’opérer une recomposition historique de la situation politique régionale, dans un contexte de forte participation (environ +10  % par rapport à l’élection de 2013). Si les orientations politiques futures du grand État prospère, catholique et conservateur du Sud de l‘Allemagne en seront certainement assez peu affectées, l’équilibre des forces – et c’est là tout le paradoxe – y est profondément et durablement bouleversé. À moyen terme, les résultats de ce vote pourraient peser sur l’avenir de la Grande coalition et, partant, sur les dynamiques politiques de toute l’Union européenne.

L’ultra-droite allemande a utilisé le meurtre d’un allemand de 35 ans comme prétexte à une démonstration de force xénophobe dans un des bastions de l’AfD, alors que plusieurs affaires mettent en cause la neutralité ou l’efficacité des autorités publiques face aux dérives fascisantes.