Entre tarifs et intimidations : comment Trump menace les entreprises européennes

Depuis quelques mois, une petite musique se fait entendre dans les milieux d’affaires européens  : le retour de Trump serait bon pour le business.

Pourtant, de la guerre commerciale à la suppression des agences, la présidence de Donald Trump a déjà des implications considérables sur la vie économique. Les mesures prises à Washington toucheront durement les entreprises européennes — et celles-ci auraient tort de négliger l’ampleur de la menace.

Vassalisation dans la revue

À Munich, cet après-midi, le vice-président des États-Unis n’a pas vraiment parlé de sécurité — et n’a évoqué l’Ukraine, Poutine ou la Russie qu’en passant.

Persuadé que «  la principale menace [pour l’Europe vienne] de l’intérieur  », ciblant les élites politiques et souhaitant faire sauter les cordons sanitaires érigés contre l’extrême droite en Allemagne, J. D. Vance a articulé pour la première fois la vision maximaliste de la Maison-Blanche de Donald Trump pour le continent  : un changement de régime.

Nous traduisons et commentons ce discours que tous les Européens devraient lire.

Longs formats

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La guerre en Ukraine au jour le jour

Dérégulation plutôt que dette commune : le « tournant libertarien » de la Commission von der Leyen sur le rapport Draghi

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Pour la première fois depuis le 24 février 2022, les États-Unis définissent précisément une doctrine sur l’Ukraine, en endossant la position du Kremlin sur plusieurs points clefs tout en ouvrant la voie à de nouvelles sanctions pour déstabiliser l’économie russe.

Selon le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, l’Ukraine ne pourra pas récupérer ses frontières, ne sera pas membre de l’OTAN et les États-Unis ne seront pas impliqués dans la défense de son territoire.

Alors que Trump vient d’appeler Poutine, nous traduisons ce texte clef.

Tétanisée par Trump, Musk et l’accélération réactionnaire venue de Washington, l’Union est en train de rendre délibérément les armes — abandonnant toute possibilité d’indépendance face à Washington et sapant les bases de sa crédibilité politique pour les citoyens.

En tirant les leçons du Sommet de Paris sur l’IA, Cori Crider appelle à un sursaut.

«  La plus grande menace pour l’effet Bruxelles n’est pas Trump — ce sont les Européens eux-mêmes.  »

Alors que le monde de l’IA se réunit à Paris, l’alliance entre le gouvernement américain et les Big Tech de la Silicon Valley voudrait casser le modèle européen fondé sur la régulation du numérique.

Comment résister  ? Pour la juriste de Columbia Anu Bradford, l’Europe pourrait remporter le bras de fer si elle cesse d’avoir peur de son propre agenda.

«  En s’attaquant directement au pouvoir et à l’influence des Big Tech, les Européens peuvent encore créer une alternative. Ce n’est qu’à cette condition que la technologie pourra continuer à contribuer à la prospérité commune, au lieu de devenir un outil de domination permettant à une minuscule élite d’asservir le reste de l’humanité  ».

Un inédit signé Daron Acemoğlu, Prix Nobel d’Économie.

Alors que s’ouvre à Paris le Sommet pour l’Action sur l’IA, Emmanuel Macron a annoncé un plan d’investissement de 109 milliards d’euros pour l’intelligence artificielle.

Pour les auteurs d’une Note pour l’action que nous publions aujourd’hui, il faudrait doubler ce montant pour permettre à la France de stimuler l’effort continental suffisant à replacer l’Europe dans la course mondiale à la puissance de calcul d’ici 2030.

Besoins clefs, investissements, contre-récit pour débloquer l’IA en France et en Europe.

L’agenda impérialiste d’Elon Musk et Donald Trump se déploie sous nos yeux, il a lieu sur et grâce à des plateformes que nous utilisons quotidiennement  : en Europe, nous avons assisté passivement à notre vassalisation numérique.

Pour André Wilkens, il n’est pas trop tard pour retrouver notre souveraineté. Cela implique de déclarer et de défendre l’indépendance de l’espace numérique européen.