Politique

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Pour contrer l’Occident, l’architecte intellectuel de la ligne dure du Kremlin a un concept  : la «  Majorité mondiale  ». Dans un rapport en 55 pages, Sergueï Karaganov expose point par point sa stratégie pour «  articuler les échelles  », arsenaliser le Sud global et assurer l’hégémonie russe sur la planète. Nous publions intégralement et pour la première fois en français le document de politique étrangère russe le plus complet et le plus important depuis la doctrine Primakov—commenté par Marlène Laruelle.

La pierre angulaire vacille. Après la pandémie, alors que de Gaza à Kiev la guerre s’étend, pour libérer les forces vives de la construction européenne, il faut avoir le courage d’opérer le cœur de l’Europe—le marché unique. Une pièce de doctrine signée Enrico Letta

Dans la lignée des «  néo-idéalistes  », l’ancienne présidente estonienne revient dans cet entretien sur la nécessité de poursuivre l’effort de cohésion autour du soutien militaire à l’Ukraine. Selon elle, les transformations nées au milieu de l’épreuve de la guerre doivent permettre à l’Union d’approfondir en interne mais aussi de tisser des relations plus solides avec son voisinage au Sud.

En appel de sa condamnation, l’opposant Vladimir Kara-Murza n’a pas eu le droit de s’adresser physiquement au tribunal. Des profondeurs de la colonie pénitentiaire où l’a enfermé illégalement le régime de Poutine pour avoir critiqué la guerre, il a envoyé une déclaration écrite. Son message est simple et doit être entendu  : Poutine ne représente pas ces Russes qui résistent. Face au dictateur, il y aura une Russie d’après.

De l’Ukraine à Gaza, l’Autriche veut utiliser sa neutralité comme un levier  : au cœur d’une Europe qui se réarme, elle ambitionne d’être une puissance de paix.

Pour comprendre comment, nous avons interrogé le chancelier fédéral Karl Nehammer sur la stratégie de Vienne afin de peser dans le nouveau cycle politique et jouer de son statut particulier pour bâtir un pont avec le Sud.

Dans la nuit du vendredi 5 avril, la police équatorienne a fait irruption dans les locaux de l’ambassade du Mexique à Quito pour arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas — arrêté pour corruption et à qui le gouvernement mexicain avait accordé l’asile politique. Mexico a depuis annoncé rompre ses relations diplomatiques avec l’Équateur. Guillaume Long, ancien ministre équatorien des Affaires étrangères, revient sur cette séquence d’une extrême gravité — qui pourrait déstabiliser politiquement la région.