Perspectives sur l’actualité


Vingt ans après les attentats du 11 mars 2004 et l’ouverture d’un nouveau cycle politique à Madrid, un point sur le moment politique espagnol semble s’imposer. Le journaliste espagnol Enric Juliana (España  : el pacto y la furia, Arpa, 2024) propose une grille de lecture efficace pour mieux comprendre la séquence et l’horizon qui attendent le gouvernement Sánchez — la danse dialectique de l’attaque et des alliances.  

Dans les tranchées, sous les canons, on se bat aussi contre des mythes. En regroupant les régions de Donetsk et de Lougansk sous le terme artificiel et trompeur de «  Donbass  », la propagande soviétique avait assigné à ces terres un statut. Aujourd’hui, la Russie de Poutine veut à nouveau les accaparer.

Dans ce témoignage, l’historienne et activiste ukrainienne Olena Stiazhkina revient sur les formes de leur résistance.

Perdus dans un passé immuable ou pressés vers un avenir sombre par déterminisme historique  : sommes-nous en Europe pris au piège d’un étau temporel resserré par Poutine  ?

Pendant que nous sommes dans l’attente, l’Ukraine est privée de présent — si ce n’est celui de la guerre. Dans une perspective au long cours, Guillaume Lancereau et Tetiana Zemliakova reviennent sur les usages de l’histoire deux ans après l’invasion russe.

Sommes-nous déjà perdus  ? Vu d’Europe, un succès de Donald Trump en novembre appuierait la conviction des autocrates que la démocratie libérale occidentale est en phase terminale. Plutôt que d’embrasser cette théorie du déclin, Riccardo Perissich appelle à renforcer l’autonomie et la résilience européenne — quel que soit le vainqueur des élections américaines.

Autrefois principale matrice, le seul gain économique est devenu insuffisant pour évaluer les forces et faiblesses stratégiques du secteur privé sur la scène internationale. Afin de surmonter les nouvelles rivalités géopolitiques, les entreprises doivent repenser leurs modèles, pratiques, activités – jusqu’à leur géographie, qui se retrouve à nouveau au premier plan.

Les jours passent et les chances que Trump reviennent au pouvoir augmentent. Pour l’expliquer, il faut regarder le parti républicain, les tribunaux mais aussi l’économie.

Toutes les deux semaines, David Bell, professeur à Princeton, chronique une élection qui pourrait être un tournant dans l’histoire du monde. Troisième épisode aujourd’hui d’une série à suivre tout au long de l’année 2024.

Il n’y a pas de fatalité au déclin économique de l’Italie. Mais pour l’enrayer, il faut cesser de se complaire dans le mythe d’un pays dont la singularité tiendrait à une certaine culture de l’illégalité. C’est à l’État de faire respecter la loi et de favoriser un climat favorable aux affaires. Pour Andrea Capussela, il n’en prend pas la route avec Giorgia Meloni  : elle n’a rien fait pour affronter les maux qui minent l’économie italienne, bien au contraire. À force, ceux-ci pourraient s’étendre au continent.