Archives et discours


Depuis quelques jours, une petite musique xénophobe est devenue la bande son de l’extrême droite aux législatives. De Mila à Zemmour, comment comprendre le succès de «  Je partira pas  », hymne ouvertement raciste et prônant la «  remigration  », dopé à l’IA générative et régulièrement supprimé puis re-téléchargé sur les plateformes  ?

Huit pages pour se donner un cap. Tous les cinq ans, un document aussi important que peu connu est adopté par le Conseil européen. Fruit d’un compromis, reflet aussi bien des crises persistantes que des pouvoirs en place, l’agenda stratégique 2024-2029 connaîtra peut-être des inflexions — mais il fixe des objectifs quinquennaux et présente quelques nouveautés. Il doit être étudié de près. Une première lecture.

Si la perspective d’une paix semble lointaine, à Moscou, on réfléchit déjà à l’après. La question préoccupe en silence les cercles du pouvoir  : comment vivre à côté de l’Europe après l’Ukraine  ? Alors que le centre de gravité de la diplomatie russe se déplace vers l’Est et le Sud, le modèle de coexistence pacifique datant de la guerre froide a peut-être un avenir.

Comment explique-t-on les élections européennes depuis Moscou  ? De l’intérêt marqué par les commentateurs pour la victoire de Bardella et du RN à une étrange obsession pour l’ère Merkel, en passant par une théorie des «  élites grises  » de Bruxelles, ces échanges que nous transcrivons, traduisons et commentons reflètent l’état des points nodaux sur l’Union en Russie — parfois étonnants depuis cette extrémité du continent.

Devant les engrenages technocratiques de la diplomatie russe, Vladimir Poutine a prononcé ce vendredi un discours important qui actualise le concept stratégique de la Russie  : de l’arsenalisation du Sud Global à une nouvelle ouverture aux «  peuples d’Europe  » et aux forces politiques qui auraient remporté les Européennes du 9 juin — jusqu’à une «  proposition de cessez-le-feu  » qui lui permettrait d’avaler un quart du territoire ukrainien.

Face aux États-Unis, face à la Chine, «  nous devrons donc croître plus vite et mieux. Et le principal moyen de parvenir à une croissance plus rapide est d’augmenter notre productivité.  » Depuis le monastère de Yuste — la retraite de l’empereur Charles Quint — Mario Draghi vient de prononcer un discours clef. Nous le traduisons pour la première fois en français.

Jamais, en France, des élections européennes n’avaient à ce point bouleversé le paysage politique national. Face aux résultats attendus mais historiques du Rassemblement National, le président de la République a pris la parole. Le coup de tonnerre de la décision de dissolution de l’Assemblée nationale ouvre une nouvelle phase d’incertitude. Nous publions le verbatim de cette annonce.

Quarante ans après Ronald Reagan, Joe Biden s’est exprimé aujourd’hui depuis la Pointe du Hoc pour rendre hommage aux soldats américains tombés lors des débarquements de Normandie. Le Président américain candidat à sa réélection face à Trump a mobilisé l’un des symboles mémoriels les plus forts des États-Unis pour livrer un message clair  : au-delà de la commémoration, «  défendre la démocratie  ».

«  Si Internet est l’avenir de la civilisation, alors notre génération n’aura pas d’histoire — parce qu’Internet n’aura laissé de nous aucune trace.  »
On a longtemps cru qu’Internet serait la plus puissante des bibliothèques. La mémoire exhaustive de l’humanité. Le web chinois, dont les contenus sont désormais davantage produits et consommés depuis des téléphones, démontre le contraire  : Internet n’archive rien. He Jiayan dissèque une révolution aux conséquences aussi violentes que souterraines.

Sur Youtube, une icône pop reçoit un dirigeant religieux ultra-conservateur. Il soutient qu’il y a une continuité entre la résistance de Byzance à l’Occident et la politique étrangère russe  ; que l’invasion de l’Ukraine était prophétisée par les «  starets  »  ; qu’autant d’années nous séparent du début de la perestroïka que les quarante où Moïse a marché dans le désert.

Pour prendre la mesure de la politisation de l’Église orthodoxe, nous traduisons et commentons les échanges entre Ksenia Sobtchak et le métropolite Tikhon — fidèle de Poutine et probable successeur du patriarche Kirill.