Comptes-rendus


Comment penser la guerre à nouveaux frais alors qu’elle est de retour dans des sociétés qui l’avaient longtemps refoulée  ?

Comment nommer les nouvelles formes de conflit et les nouvelles figures de la violence à l’ère de l’IA et des drones  ?

Antony Daliba montre qu’une typologie de la guerre est toujours concevable  : derrière la variété apparente des affrontements, les moyens des belligérants sont finalement toujours limités.

Alexandre Escudier recense un ouvrage ambitieux qui propose rien moins qu’un modèle théorique de la guerre au XXIe siècle.

«  La science économique a cessé d’étudier l’économie.  »

À partir de cette affirmation, l’historien du capitalisme Jonathan Levy cherche à redéfinir cette discipline non pas à partir d’une méthode, mais d’un sujet.

En relisant Veblen, Fischer et Keynes — mais aussi Freud et Wittgenstein — il construit une définition de l’économie capitaliste qui remet au centre le concept de stock.

Pour comprendre son ambitieux projet de refondation théorique, nous l’avons rencontré.

«  Beaucoup de gens se bercent d’illusions sur le monde qui les entoure. Ils partent du principe que les structures vont tenir. Mais la vie — et les systèmes qui la soutiennent — est d’une fragilité stupéfiante.  »

Pendant trente ans, Laurence Rees a mené des entretiens avec d’anciens nazis pour ses documentaires.

Dans La Pensée nazie, il en tire des enseignements pour le présent.

Comment les révolutions de la modernité occidentale ont-elles reconfiguré notre rapport à la nature  ?

Du rapport à la montagne aux métamorphoses du droit en passant par l’abattage puis la protection des bisons, Steve Hagimont et Charles-François Mathis ont coordonné une très utile somme couvrant trois siècle d’histoire.

Nous les rencontrons.

Du déchaînement de la violence — l’inhumain— au recours à l’intelligence artificielle comme guide suprême de conduite — le transhumain —, la géopolitique bouleverse la compréhension de notre humanité.

Dans son dernier livre aux éditions Gallimard, François Hartog parcourt l’histoire intellectuelle des figures de l’humain et propose une une clef pour replacer le moment présent dans un arc philosophique et théologique millénaire.

Dans une somme encyclopédique, Guido Alfani tente de répondre à une question particulièrement ambitieuse  : qui ont été les riches en Occident depuis le XVIe siècle en Occident et quel rôle ont-ils joué dans nos sociétés  ?

Favorisés par les politiques fiscales depuis les années 1970, combien de temps encore les riches pourront-ils se permettre d’influencer aussi fortement les politiques publiques  ?

La lecture de l’économiste Andrea Capussela.

Un discours aujourd’hui dominant dans la Silicon Valley a servi d’inspiration à J. D. Vance pour son discours de Munich  : l’Europe ne devrait pas «  étouffer la parole des innovateurs les plus provocants — même s’ils paraissent fous ou dangereux. Le risque pour le continent serait de se faire humilier dans la guerre de l’IA.

Son auteur le plus éminent est Alex Karp, PDG de Palantir. Son livre «  The Technological Republic  », encore trop peu connu en Europe, est une pièce essentielle dans l’idéologie des entrepreneurs de la tech qui ont posé leurs valises à Washington. Anne Dias en propose une lecture suivie.

Aujourd’hui marque le cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre civile libanaise.

Marwan Chahine a passé 10 ans à enquêter et à récolter des témoignages sur et autour de cette date.

Avec Beyrouth, 13 avril 1975, il signe un magistral récit de narrative non fiction «  par en bas  », à la Jérémie Foa.