Comptes-rendus


Dans Il mondo al contrario, un général de l’armée italienne expose sa vision pessimiste de la société contemporaine en multipliant les propos ouvertement racistes, xénophobes et homophobes dans une langue aux accents martiaux. Le livre, en tête des ventes en Italie, divise profondément le gouvernement de Giorgia Meloni  : le ministre de la défense, Guido Crosetto, a relevé le soldat de ses fonctions — mais de nombreux membres de l’exécutif continuent à le défendre. Vannacci pourrait-il faire vaciller l’équilibre fragile de la coalition au pouvoir  ?

Kaboul  : deux ans après | Épisode 3

Se résoudre à l’exil pour survivre. Face au retour des fusils, à la réapparition des morts, aux pleurs sur les corps ensanglantés, des décennies de violence en Afghanistan ressurgissent. Sur une frontière largement oubliée, Aliyeh Ataei transmet une partie de la mémoire de ses habitants.

Dans ce deuxième épisode de l’été de notre série «  Grand Tour  », Andrea Marcolongo partage avec nous une expérience inédite au musée de l’Acropole d’Athènes. Face aux frises du Parthénon, elle s’interroge  : nous aimons à placer l’origine de notre «  identité  » en Grèce. Mais de quelle Grèce parle-t-on  ? Une veillée nocturne face aux mythes grecs…

La deuxième guerre froide est-elle inévitable  ? Dans un essai paru il y a peu, Jorge Heine, ancien ambassadeur du Chili en Chine, essaie de conjurer cette logique en présentant une vision nuancée de ce pays qui rompt avec la vision invariablement hostile qui est promue aux États-Unis. Au point d’être parfois trop apologétique  ? C’est tout l’enjeu de ce compte-rendu qui cherche à faire le point sur un livre important — notamment en Amérique latine  ?

Dans un texte très personnel, Gilles Kepel part de sa découverte de La Lenteur, premier roman français de Milan Kundera, pour évoquer ce que cet auteur a représenté pour lui. Entre le XVIIIe siècle français et la Tchécoslovaquie travaillée par le XXe siècle, c’est une lecture intime qui se déploie, ouvrant des perspectives souterraines de l’Europe contemporaine.

Que peut nous dire l’histoire de la violence de masse au XXe siècle — et notamment l’histoire de la Première Guerre mondiale — du conflit ukrainien  ? Depuis février 2022, Stéphane Audoin-Rouzeau ne cesse de souligner combien l’Europe pâtissait d’avoir oublié le «  risque  » de la guerre, au point de discuter de ces questions avec Hervé Mazurel dans un livre. Dans un entretien fouillé, il revient sur son approche de la violence, ses méthodes et ses inquiétudes.

Relais de plus en plus assumé de la puissance publique, le droit s’étend — il transperce les frontières nationales. À l’occasion de la sortie de son dernier livre, Laurent Cohen-Tanugi échange avec Nicolas Dufourcq et Jean-François Bohnert sur la manière dont les États-Unis, l’Union européenne et la Chine ont usage géopolitique de leurs systèmes juridiques.

Si les politiques d’austérité ont pu être décrites comme des politiques irrationnelles manquant — en apparence — de remplir leurs objectifs économiques, on peut au contraire les comprendre comme des réactions visant à défendre le capitalisme lorsque celui-ci est en crise, lorsque ses piliers, la propriété privée et la relation salariale, sont menacés par la masse ouvrière. Telle est la thèse de cet ouvrage de Clara Mattei, qui explore ici la période des «  années rouges  » (1918-1920), qui voit l’émergence de ces politiques d’austérité, à travers les cas britanniques et italiens.