Comptes-rendus


La période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale a vu le capitalisme se transformer en profondeur. Mais ces évolutions n’étaient pas structurellement déterminées  : si la trajectoire du capitalisme a pu s’ancrer dans certaines démocraties jusqu’à finir par écarter tous les modèles rivaux, c’est à travers une série de raisons contingentes que Krishnan Nayar explore dans son dernier livre. Un compte-rendu signé Branko Milanovic.

«  Pour produire un effondrement, il faut que différentes élites s’affrontent et que l’une d’entre elles s’assure le soutien du «  peuple  » pour l’emporter.  » Branko Milanovic a lu le dernier ouvrage de Peter Turchin dont l’ambition est de dresser une histoire quantitative des inégalités — un modèle qui correspond presque trop bien à la réalité des États-Unis aujourd’hui.

Alors que la pièce de Suzie Miller arrive à Broadway après avoir connu un succès mondial, Agathe Cagé et Elsa Guippe s’interrogent sur le peu de réactions que Prima Facie a suscité en France. Elles appellent à suivre l’exemple de la Suède et de l’Espagne pour faire évoluer le système judiciaire et garantir les droits des femmes pour décharger la victime de viol de la charge de la preuve — une évolution qui passera nécessairement par l’implication de la société civile.

À partir de son livre Le Catene della destra (Les chaînes de la droite), le directeur d’Il Foglio analyse les premiers pas du gouvernement de Meloni et certains de ses choix des derniers, moins extrémistes que prévu  : «  comme tous les changements soudains, celui-ci laisse aussi quelque chose en suspens.  »

Il s’attarde ensuite sur les défis plus généraux pour la politique dans une société post-pandémique, en critiquant très durement l’élite de son pays  : «  Il y a eu pendant trop longtemps une classe dirigeante que j’aime appeler la « classe digérante », qui, au lieu de diriger, a digéré tout ce qui s’est passé et l’a ensuite justifié.  »

Au fil des siècles, la diplomatie orientale de la France constitue ainsi le reflet des tendances et des développements en cours sur la scène politique intérieure. Pour Jean-François Figeac, l’Orient a été et continue d’être un «  instrument de politisation français  ». Gabriel Rousset a lu son dernier livre, La France et l’Orient.

Peut-on dire que l’éloignement des guerres que mène l’Europe au XIXe siècle a contribué à les rendre plus acceptables  ? Ou faut-il forger, dès cette époque, le concept d’une «  opinion publique  » à même de peser sur les conflits  ? Dans cet entretien, l’historien Sylvain Venayre revient sur son dernier ouvrage, une enquête comparative à grande échelle des conflits portés depuis l’Europe XIXe.

Contribution importante à la philosophie politique, l’ouvrage de Thomas Scanlon propose une approche relationnelle entre le bien et le juste pour formaliser les intuitions communes concernant les oppositions aux inégalités économiques. Prenant au sérieux les arguments de ses détracteurs, il s’inscrit dans une éthique de la discussion en écrivant «  pour ceux qui ne liront pas  ». Une recension de Guillaume Allègre.