Politique

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Vu du Mexique, la guerre de Poutine en Ukraine semble lointaine.

Dans son effort pour étendre la portée de sa confrontation avec l’Occident, le Kremlin veut arsenaliser le «  Sud Global  » pour cultiver l’impression qu’une insurrection mondiale contre les sociétés du monde atlantique était en cours. En Amérique latine, il semble y être partiellement parvenu — avec des conséquences potentiellement catastrophiques. Une perspective mexicaine.

Pas d’opposition, pas de campagne. Le 29 février dernier, devant l’Assemblée fédérale de Russie, Poutine n’a pas menacé le monde d’une attaque nucléaire. Il s’est d’abord adressé aux Russes qui votent aujourd’hui — et qui le rééliront majoritairement. Alors que la Russie est prise dans une guerre qui s’étend à l’Ouest, Poutine multiplie les annonces chimériques et promet aux Russes une vie normale.

«  Nous sommes en guerre  ». En attaquant directement la position attentiste du Chancelier Scholz sur l’Ukraine et en tendant la main au président de la République français, le chef de la puissante Union chrétienne démocrate (CDU), Friedrich Merz, qui avait ouvert la voie à un rapprochement avec l’AfD l’été dernier, a prononcé un discours fondateur. Son axe directeur  : l’Allemagne doit être à nouveau capable de se défendre. Nous le traduisons.

Un pays asphyxié. Une guerre à l’Ouest. Des millions de citoyens appelés aux urnes pour un vainqueur déjà connu  : «  la peur est là  ».

Les politologues Andreï Kolesnikov et Alexandre Kynev sont parmi les rares critiques du Kremlin restés à Moscou. Dans cet entretien exclusif, ils livrent un témoignage exceptionnel sur les grandes tendances de la société russe qui vote aujourd’hui — sources et données à l’appui.

Vingt ans après les attentats du 11 mars 2004 et l’ouverture d’un nouveau cycle politique à Madrid, un point sur le moment politique espagnol semble s’imposer. Le journaliste espagnol Enric Juliana (España  : el pacto y la furia, Arpa, 2024) propose une grille de lecture efficace pour mieux comprendre la séquence et l’horizon qui attendent le gouvernement Sánchez — la danse dialectique de l’attaque et des alliances.  

Boris Nadejdine est une figure intrigante de la vie politique russe.
Inquiet par un soudain élan de popularité, le Kremlin vient de l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Mais il n’abandonne pas. Sa stratégie  ? Pas de manifestation, pas d’action choc, pas d’affrontement frontal contre Vladimir Poutine. En vue  : les scrutins locaux de septembre prochain puis les législatives de 2026. Nous l’avons rencontré à Moscou.

«  Ordre libéral international.  »

En Europe, on ne prend pas la mesure d’à quel point ces trois mots irriguent et structurent la conduite de la politique étrangère américaine. Avec l’un des plus grands spécialistes de ce concept, de passage à la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporains (Panthéon-Sorbonne) dont le Grand Continent est partenaire, nous sommes revenus sur la doctrine de Washington à un moment où il devient de plus en plus difficile pour les États-Unis d’articuler la défense des principes libéraux à la sécurité nationale.

En Iran, quelque chose de profond est en train de bouger. Alors que le Guide Suprême avait un plan pour contrer Washington avec la Russie et la Chine, Téhéran pourrait basculer. Nous traduisons pour la première fois en français un texte pivot d’Hassan Abbasi  : idéologue proche du régime, au cœur de la structure opaque d’une théocratie inquiète, il articule, sur des ressorts purement complotistes, le schéma d’une géopolitique de l’affrontement mondial.

L’élection surprise du candidat anti-corruption au Guatemala, Bernardo Arévalo, change la donne pour ce pays gangrené par la violence et la pauvreté. Alors qu’il cherche aujourd’hui du soutien pour réformer et consolider les institutions du pays, son ambition repose sur des équilibres fragiles.

Nous l’avons rencontré à Madrid.