Brème. Le scrutin local était craint par les sociaux-démocrates comme une nouvelle humiliation, et le scénario catastrophe s’est réalisé. La CDU réalise une percée et ravit la première place à l’assemblée parlementaire du plus petit Land d’Allemagne1.

Dans la cité-Etat hanséatique, la CDU, portée par un candidat issu de la société civile, Carsten Meyer-Heder, un ingénieur informaticien de 58 ans qui n’est entré en politique qu’en 2018. constituera à présent le plus gros groupe. Le parti a remporté 25,5 % des voix contre 24,5 % pour le SPD, ce qui devrait aboutir à 25 sièges contre 23. Cela ne suffira à aucun des deux grands partis pour gouverner seul dans ce parlement de 84 sièges.

Le Bourgmestre sortant Carsten Seling a tenu à pointer la responsabilité de la politique nationale, alors que la Grande Coalition est très impopulaire au sein de l’électorat social-démocrate. Les Verts et die Linke ont profité du recul du SPD et remportent respectivement 18,5 % (+3,4 points) et 12 % (+2,5 points). Les libéraux du FDP avec 6 % et l’extrême droite AfD, créditée de 5 % à la sortie des urnes, subissent tous deux de légères pertes, et pourraient ne pas rentrer dans le parlement local s’ils ne franchissent pas le seuil des 5 %. Le SPD aura besoin de trouver deux alliés à gauche pour constituer une majorité de 43 sièges. Une coalition « jamaïcaine » (Chrétiens-démocrates, libéraux et verts), celle là même qui a échoué au niveau fédéral en 2017, pourrait constituer la seule option de la CDU, pour prendre le pouvoir pour la première fois dans le Land2.

Perspectives :

  • A Berlin, la révolte gronde déjà contre Andrea Nahles, la chef de parti élue en 2018 pour succéder à Martin Schulz à la tête du SPD. Sa stratégie de poursuite de la Grande Coalition est pointée du doigt pour expliquer le résultat misérable du parti dans un land si fermement attaché à la gauche modérée.