Les vagues de protestations qui ont déferlé sur les États-Unis à la suite de la mort de George Floyd aux mains d’un policier de Minneapolis ont entraîné l’effondrement des statues publiques de personnages historiques confédérés, ainsi que du passé colonial espagnol, comme Christophe Colomb, Saint Junípero Serra, ou les monarques Catholiques Isabelle et Ferdinand, récemment effacés du Capitole de l’État de Californie. Même si ces récentes dégradations contre les monuments historiques hispaniques ont été couvertes par la presse espagnole, il est révélateur que l’Espagne elle-même n’ait pas connu une série d’actes iconoclastes contre ses abondants monuments et statues publics impériaux. Comment expliquer le fait que, contrairement à des pays comme le Royaume-Uni, l’Australie ou la France, l’Espagne n’a pas vu s’effondrer sa mémoire publique impériale ? Bien qu’il puisse y avoir des explications historiques et politiques opposées pour répondre à cette énigme, la question même ouvre un débat sur l’histoire, la religion et la communauté politique.