Clémence Pèlegrin


Dans une économie industrielle à la numérisation croissante, l’infrastructure électrique constitue la cible par excellence, moins connue du grand public mais plus stratégique encore que les réseaux de télécommunications. Les réseaux de transport d’électricité constituent en tous points des infrastructures essentielles à la vie économique et sociale de chaque État au point qu’un black-out (c’est-à-dire une interruption de l’alimentation électrique) engendrerait des coûts socio-économiques extrêmement importants. Ils demeurent consubstantiels à la construction européenne et seront à ce titre des infrastructures-clés dans l’émergence d’une plus grande solidarité énergétique européenne.

Quelle place occupe la transition écologique dans le plan de relance économique français  ? La transition énergétique apparaît comme un thème transversal dans le plan de 100 milliards d’euros. Pour le gouvernement français, l’écologie est un levier important pour accroître la compétitivité nationale et la capacité d’innovation. Les quatre points principaux du chapitre «  Écologie  » sont  : l’hydrogène vert, le nucléaire, l’aéronautique et l’automobile, la restructuration thermique (premier poste de dépenses du chapitre).

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A l’occasion du premier discours sur l’état de l’Union d’Ursula von der Leyen, cet article propose un aperçu de ce que peut signifier une grande stratégie européenne et sa traduction tangible dans un certain nombre de domaines clés.

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La Grèce est en feu. Dans plusieurs endroits d’Europe, cet été, les températures ont passé la barre des 40°. Il devient impossible de ne pas sentir que les mois estivaux se réchauffent.

Comment faire face à ces canicules plus fréquentes, plus longues et plus intenses  ? Rendront-elles certains endroits inhabitables  ?

10 questions / 10 réponses.

Tandis que les perspectives de croissance des économies mondiales ne cessent de s’aggraver pour la fin de l’année 2020, plusieurs grandes entreprises énergétiques comme Total ou encore BP ont pris des engagements significatifs en faveur de la mise en cohérence de leurs activités avec la transition écologique. Quel lien faut-il y voir avec la pandémie de coronavirus  ? Est-ce nouveau, est-ce durable  ? Et que ces annonces nous disent-elles du climat politique et économique européen à venir  ?

Au terme de quatre jours de négociations houleuses, les 27 chefs d’États de l’Union se sont accordés sur les enveloppes et les modalités du prochain Cadre financier pluriannuel ainsi que du plan de relance européen. Au-delà du succès que représente la perspective d’un emprunt collectif, à l’échelle de l’Union, l’intégrité financière des principaux projets annoncés par le Green Deal a été particulièrement affectée, menaçant de fait la capacité de l’Union européenne à respecter l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 tel qu’elle se l’est fixé en décembre dernier.

La crise du coronavirus a plongé l’économie mondiale dans une incertitude brutale et profonde, ainsi que les systèmes énergétiques. L’Europe ne fait pas exception  : la chute de la demande en énergie a précipité la baisse momentanée des émissions de CO2 et des prix de l’électricité sur les marchés de gros. La rupture de certaines chaînes d’approvisionnement stratégiques a révélé les interdépendances économiques entre l’Europe et ses partenaires commerciaux. Si ces chaînes ont déjà été résorbées, ou sont en voie de l’être, cette crise est l’occasion de penser notre système énergétique et ses écosystèmes, entre résilience, sécurité d’approvisionnement, stratégie industrielle et surtout transition vers une société bas-carbone.

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Ces dernières semaines, beaucoup de scientifiques se sont exprimés pour mettre en évidence le lien entre crise sanitaire et crise écologique  : non seulement la pression que nous exerçons sur les écosystèmes accélère le réchauffement climatique, mais la fragilisation de ces derniers nous expose encore davantage aux espèces sauvages et porteuses de maladies dangereuses pour l’homme.
Les «  zoonoses  » à l’origine de pandémies viennent s’additionner au risque de libération de virus, nouveaux ou endormis, avec la fonte des glaces. Un nouvel aspect de la crise écologique apparaît alors  : la menace sanitaire. La crise actuelle pose ainsi une question jusqu’alors peu mise en avant dans le débat public, celle du lien d’interdépendance entre les différents systèmes vivants. L’activiste Valérie Cabanes nous offre quelques clés de lecture dans cet entretien, et propose surtout des solutions juridiques, politiques et institutionnelles.

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La Chine est devenu l’un des plus grands consommateurs d’énergie fossile dans le monde, et le plus gros émetteur de CO2 au niveau mondial. Dans ce contexte, le pays a entrepris plusieurs réformes dans les domaines énergétiques et environnementaux. Aujourd’hui, si la Chine se positionne comme un acteur ambitieux et volontariste, son bilan reste néanmoins à nuancer, à l’aune de sa stratégie industrielle extérieure et d’un attachement irréductible à la croissance économique.

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Après plus d’un mois d’intense guerre qui a vu s’opposer en première ligne l’Arabie saoudite et la Russie, un accord historique de réduction de la production mondiale vient d’être conclu, à l’issue de plusieurs jours de négociations ayant rassemblé membres de l’OPEP, autres pays producteurs et membres du G20.

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Près d’un mois après le dernier sommet OPEP+ qui a donné lieu à une violente guerre des prix du pétrole, ayant elle-même précipité le prix du baril à un niveau record de 20$ le 18 mars, les principales parties prenantes de cet épisode ne sont toujours pas parvenues à un accord de réduction de la production afin de stabiliser les prix.

En pleine crise du COVID-19, une guerre du pétrole inédite énergie économie crise covid-19

Le 5 mars dernier, l’Arabie saoudite et la Russie ont été les principaux protagonistes du sommet extraordinaire OPEP+ réuni à Vienne pour trouver une réponse collective à la crise du coronavirus et à la pression sur le prix du pétrole. Ce sommet s’est soldé par un échec, la Russie refusant de réduire encore davantage sa production pour soutenir les prix. Ce lundi 9 mars, les marchés pétroliers se sont réveillés devant la dégringolade du prix du brut, après que l’Arabie saoudite a réagi à l’opposition russe en «  ouvrant les vannes  ».

Raphaël Schellenberger, député Les Républicains du Haut-Rhin, est le président de la commission d’information parlementaire sur le suivi de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim et membre du HCTISN. Il a présenté au Grand Continent les enjeux de cette mission, dans un contexte de vifs débats autour de l’avenir du nucléaire en France et de sa place dans la politique énergétique européenne.

Avec une capacité estimée à 605 milliards de mètres cube de gaz naturel, le champ Léviathan est l’une des découvertes gazières les plus importantes de ces dernières décennies, et constitue un véritable pivot dans l’histoire énergétique d’Israël. À la clé  : la perspective de retombées économiques durables, d’une sécurité énergétique régionale renforcée, et l’occasion de repenser les risques et opportunités diplomatiques en Méditerranée orientale.

Cette semaine, à l’occasion de la première session plénière du Parlement européen de 2020, le Grand Continent propose une analyse des grands volets de la politique climatique de la Commission européenne. Les ambitions du Green deal concernent tous les secteurs de la vie économique et politique européenne, et donneront lieu à des annonces et à des engagements des États membres et des institutions européennes tout au long de l’année, jusqu’à la COP26 à Glasgow en décembre, et en 2021. Aujourd’hui, l’objectif de neutralité carbone en Europe, premier objectif phare d’Ursula von der Leyen annoncé dès sa campagne pour la présidence de la Commission.

Dans la foulée de l’attaque américaine visant le général Souleimani en Irak le 3 janvier, les cours mondiaux de pétrole ont augmenté de près de 4  % en 24h. Il s’agit du troisième épisode de déstabilisation d’ordre géopolitique des marchés pétroliers dans la région en quelques mois, après l’attaque de navires dans la mer d’Oman en juin et l’attaque des infrastructures pétrolières saoudiennes en septembre. L’impact à long terme de ces épisodes sur le prix du pétrole est d’autant plus incertain que les marchés sont aujourd’hui dans l’expectative sur la réponse de l’Iran à cette attaque, et sur l’escalade à craindre. Plus généralement, des signaux contradictoires dictent l’évolution du prix du pétrole, entre importance croissante du facteur géopolitique, incertitude quant à la production non-conventionnelle américaine à long terme, et anticipation d’une stagnation de la demande mondiale.

La Banque européenne d’investissement a publié son second sondage sur le climat, réalisé en partenariat avec BVA dans les 28 pays de l’Union, en Chine et aux Etats-Unis. Les résultats sont particulièrement éloquents sur les disparités de perception du changement climatique entre l’Union, la Chine et les États-Unis, et a fortiori entre les citoyens européens eux-mêmes. Un indicateur précieux, à l’heure où il ne resterait à l’humanité que 8 ans pour limiter le réchauffement en dessous de +1,5 °C.

Saudi Aramco devrait prochainement être introduite sur la bourse de Riyad, le Tadawul. Dans un communiqué de presse daté du 17 novembre, début de la période de book-building, l’entreprise a annoncé viser un prix d’introduction la valorisant aux alentours de 1 700 milliards de dollars, après des mois de spéculations. Cette IPO d’une valeur jamais vue auparavant soulève de nombreuses questions à l’aune des tensions géopolitiques qui secouent le Golfe actuellement mais également de l’avenir de la production et de la demande de pétrole dans un monde en transition vers une économie bas-carbone.

L’Equateur est traversé depuis plusieurs jours par une crise politique et sociale violente, qui trouve en partie son origine dans la suppression récente des subventions sur le carburant, et la hausse brutale consécutive des prix à la pompe. Le pays, dont l’équilibre économique est fondé sur les exportations de quelques produits-clés, subit de plein fouet les effets d’un endettement important et d’un prix du pétrole faible.

La multinationale Shell poursuit la construction d’une centrale de production de plastique en Pennsylvanie, dont la mise en service est prévue pour 2020. Ce projet dénote d’une part du dynamisme du secteur de la pétrochimie et de l’usage des plastiques, et d’autre part d’une position contestable de la part des entreprises pétrolières. En effet, dans un contexte où la pollution des océans attire l’attention de l’opinion publique mondiale, Shell accuse le faible niveau de recyclage du plastique, davantage que son utilisation.

Dans ce quatrième épisode de notre série «  Forme d’une ville  », Clémence Pèlegrin nous fait découvrir les arcanes du titanesque projet EuropaCity, dans le triangle de Gonesse, en région parisienne. La conception de cette future zone de loisirs, hôtelière et commerciale, qui rejoue l’utopie de la réconciliation de l’espace social par l’urbanisme, a tout du rêve d’un «  hyper-lieu.  »

Avant d’être un enjeu politique, l’écologie s’est d’abord construite comme un programme éthique, notamment parmi les idéologues européens de droite à partir du XIXe siècle. En passant en revue l’histoire des idées, l’architecture, le design et les expériences politiques qui ont mis au centre de leur programme l’écologie, Carlo de Nuzzo et Clémence Pèlegrin retracent l’histoire du concept d’écofascisme dans la pensée européenne.

Le jeudi 13 juin, un navire japonais transportant du méthane et un navire norvégien transportant du naphte ont été attaqués dans la mer d’Oman, alors qu’ils s’acheminaient vers Taïwan. Il y a un mois déjà, quatre navires avaient été sabotés dans la même mer. La réaction des marchés ne s’est pas faite attendre et le prix du pétrole a augmenté de 4  % en quelques heures. Si l’instabilité de la région est un facteur réel d’incertitude pour le marché, les conséquences de cet épisode sur les prix du pétrole restent à relativiser.

La percée des partis Verts aux élections européennes laisse prévoir un changement de long terme de la politique européenne  : le climat et les politiques environnementales sont désormais des questions centrales pour le nouveau Parlement. On devrait s’attendre une politique plus “verte” pas seulement dans les dossiers éminemment “écolos”, mais aussi sur d’autres questions stratégiques, comme le commerce, l’énergie ou l’agriculture.

À Tunis, les gouvernements italien et tunisien ont signé le projet d’une nouvelle ligne électrique, ElMed. L’initiative vise à relier les marchés de l’électricité de Tunisie et d’Italie et sera la première liaison transméditerranéenne en courant continu. Signaux faibles du dévéloppement d’une Europe méditerranéenne dans le domaine de l’énergie  ?

Vendredi 15 mars, les étudiants européens ont manifesté leur mécontentement face au changement climatique. Comme dans plus de 120 pays dans le monde, près de 10 000 étudiants ont marché dans les rues de la capitale irlandaise jusqu’à arriver devant le Parlement, Leinster House, en demandant un changement immédiat dans la politique nationale.

Lors du sommet organisé par les États-Unis à Varsovie ce jeudi 14 février, le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo a rappelé que le gouvernement ne ferait pas de compromis sur le projet de gazoduc Nord Stream 2, alors que l’Union européenne venait de parvenir à un accord sur les modalités réglementaires de ce dernier.

Lors de la signature du traité franco-allemand le 22 janvier, le renouvellement des voeux en faveur d’une relation bilatérale approfondie a porté sur plusieurs thématiques, au nombre desquelles l’énergie. En dépit d’annonces politiques génériques, plusieurs différences de vues subsistent entre les deux États et avec elles la difficulté à mener des initiatives communes.

Après une visite en Espagne la semaine dernière, le président chinois Xi Jinping est arrivé à Lisbonne mardi 4 décembre, où il a rencontré son homologue portugais pour discuter de nouveaux accords de coopération économique. L’entrée d’investisseurs chinois au capital d’entreprises portugaises stratégiques, conséquence de la crise économique de 2008, suscite l’inquiétude de plusieurs États européens.

Alors que dans moins d’une semaine s’ouvrira la COP24 en Pologne, où les objectifs internationaux en matière de lutte contre le réchauffement climatique seront débattus et probablement rehaussés, le gouvernement bulgare a mis son veto à une augmentation de ses engagements en la matière, défendant son industrie du charbon dont elle dépend encore largement.

Lundi 29 octobre, l’entreprise publique algérienne Sonatrach a signé avec les groupes français Total et italien ENI des accords autorisant l’exploration des ressources pétrolières et gazières au large des côtes algériennes. Cet accord confirme l’espoir des parties prenantes de découvrir des champs d’hydrocarbures aussi abondants que ceux découvertes depuis dix ans en Méditerranée orientale.

Quelques jours après la publication du dernier rapport du Groupement d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC), le charbon est de nouveau pointé du doigt pour le CO2 qu’il émet. Cependant, abondant et encore peu cher, il est largement répandu dans les pays les plus énergivores.

Un rapport du MIT a rouvert le débat sur la nécessité de réintroduire le nucléaire dans les mix énergétiques nationaux. Alors que l’Allemagne a acté le remplacement du nucléaire par d’autres énergies plus ou moins polluantes, le Japon a récemment annoncé faire marche arrière et redémarrer plusieurs réacteurs. Le nucléaire serait-il de nouveau fréquentable dans le monde énergétique  ?

Les phénomènes environnementaux extrêmes, de plus en plus fréquents dans le monde, montrent les effets négatifs sur la longue période du réchauffement climatique. Une vraie solution ne pourrait pas venir seulement de la transition écologique, mais elle remettrait en question la durabilité du modèle de civilisation dominant.