Cyprien Batut


Rothko MMT

De Jeremy Corbyn à Alexandria Ocasio-Cortez, en passant par Bernie Sanders ou Pierre Larrouturou, beaucoup y font allusion d’une manière ou d’une autre. Du fait de son influence sur les politiques, c’est probablement l’une des évolutions les plus notables du débat économique de ces dernières années  : qu’est-ce que la Modern Monetary Theory et pourquoi fait-elle tant parler aux États-Unis et en Europe  ?

Le tourisme augmente continuellement depuis des années et génère de plus en plus de tensions. L’industrie touristique est importante au niveau global et permet une redistribution des revenus au niveau global mais aussi infra-régional et national. L’Europe est une place forte du tourisme. Cependant, ses coûts, sur l’environnement mais pas que, sont souvent ignorés et nourrissent le ressentiment.

Facebook a annoncé récemment la mise en place de Libra, un crypto-actif échangeable sans coût par les membres de ses plateformes. Sur le papier, l’entreprise californienne a les moyens de créer la première crypto-monnaie d’usage et de révolutionner le système monétaire mondial. C’est justement pour cette raison que sa mise en place l’année prochaine sera difficile  : la nouvelle monnaie inquiète les régulateurs de tous les pays qui risquent de freiner son arrivée. D’abord, le caractère décentralisé de Libra pose des problème de gestion des risques macroéconomiques. Mais surtout, c’est l’alliance contre-nature du financier et du privé qui fait peur.

Alberto Bagnai, l’un des conseillers économiques de Matteo Salvini, a écrit dans le Financial Times pour critiquer les règles Européennes concernant la dette. Si cet article d’opinion souligne justement plusieurs absurdités de ces règles et prétend défendre l’ensemble des pays européens, il cache mal qu’il est dicté par la situation italienne. L’un des six membres fondateurs de l’Europe est sur le point de devenir le premier pays pénalisé par la Commission Européenne pour non respect du critère de réduction de la dette.

Donald Trump veut utiliser la menace douanière afin de forcer le Mexique à lutter plus fortement contre l’immigration illégale à la frontière. Si elle est inédite et probablement habile d’un point de vue électoral, cette stratégie pose des problèmes légaux touchant aux limites du pouvoir exécutif. De plus et surtout, elle pourrait être aussi contre productive.

Le 2 mai Donald Trump a annoncé une augmentation de 10  % à 25  % des taxes sur plus de 200 milliards de biens chinois. La Maison Blanche entend ainsi affronter «  la lenteur  » des négociations entre les États-Unis et la Chine. Pourtant, l’interdépendance trentenaire entre les deux pays est déjà un facteur de risque pour l’économie mondiale depuis des années. La montée des tensions entre les deux géants pourrait provoquer une crise globale sans précédent mais aussi amorcer une progressive désintermédiation.

Après des années d’effort, les finances grecques semblent enfin être stables. La Grèce est cependant loin d’être remise de la crise et souffre encore de ses conséquences directes et indirectes. C’est l’occasion de faire le bilan de 11 ans de politique budgétaire en Europe. De quoi parle-t-on  ? Peut-on dire que l’Europe toute entière a connu une austérité à l’image de la Grèce  ? Une analyse des soldes budgétaires nous permet de donner une réponse.

Après le feu qui a ravagé Notre-Dame, les dons des milliardaires pour financer sa reconstruction ont vite atteint des montants records. Les lois subventionnant le mécénat en France ont en parti rendu possible cet afflux de dons mais elles posent aussi légitimement question. La puissance publique doit-elle subventionner la charité privée  ? Ne participe-t-elle en le faisant à sa propre délégitimation  ? Contrecoup économique sur un débat redevenu d’actualité.

La France s’est opposée, seule en Europe, à la reprise des négociations commerciales avec les Etats-Unis. Cette prise de position interroge alors que ces discussions ont pour objectif d’éloigner le spectre d’une guerre commerciale. Si la raison officielle est la défense de l’accord de Paris, la posture française peut s’expliquer car la France a peu à perdre dans une guerre commerciale avec les Etats-Unis, mais potentiellement peu à gagner aussi à l’obtention rapide d’un accord, notamment à cause des demandes américaines sur le marché agroalimentaire. Contrepoint sur une prise de position qui résonne comme un coup politique à l’aube des élections européennes.

La courbe des rendements de la dette américaine s’est inversée  : les dettes à plus court terme sont maintenant mieux rémunérés que les dettes à plus long terme. Cette situation anormale est historiquement annonciatrice de crise. Toutefois, il faut prendre en compte que le contexte monétaire mondial est inédit  : les anciennes lois d’airain ne sont peut être plus valides.

Une étude du CEP, un think tank allemand libéral, affirme que l’Euro a coûté à chaque français plusieurs dizaines de milliers d’euros. Le problème est que ce chiffre est … faux. Le GEG | économie a trouvé de grossières erreurs méthodologiques qui disqualifient la démarche du CEP et laissent planer le doute sur sa bonne foi. Mais au-delà de la mise au point statistique, cette séquence révèle des points intéressants, tant sur les positions de la droite libérale allemande que sur les structures du débat public français. Le GEG | Économie vous en propose une synthèse en dix points.

Emmanuel Macron a défendu dans sa lettre aux Européens l’introduction d’un salaire minimum européen. Néanmoins, cette mesure est impossible à traité constant et impliquerait une transformation significative de la politique sociale de plusieurs pays européens. C’est donc une petite révolution sociale qui est annoncée ici et le niveau même d’un potentiel salaire minimum devrait y jouer un rôle important.

Amazon a engrangé en 2018 des profits records sur le territoire américain tout en ne payant aucun impôt dessus. C’est symptomatique de la facilité avec laquelle les multinationales sont aujourd’hui capables, tout à fait légalement, d’échapper à l’impôt. Depuis plusieurs années, les pays développés ont abandonné toute tentative de coopération dans la lutte contre les paradis fiscaux et se livrent au contraire une guerre fiscale à l’aide niches fiscales pour les entreprises.

Le candidat de Trump à la présidence de la Banque Mondiale David Malpass, un ancien banquier de Wall Street, est contesté. La candidature de ce fervent critique du fonctionnement de l’institution paraît incongrue à beaucoup. Ce coup de semonce de Donald Trump à l’une des institutions les plus représentatives du multilatéralisme pourrait paradoxalement unir les alliés traditionnels des États-Unis à ses adversaires actuels.

Le Forum Économique Mondial à Davos a été l’occasion de plusieurs épisodes médiatiques où les questions de l’évasion fiscale et de la redistribution par l’impôt furent posées. C’est probablement le signe d’une évolution des opinions sur le sujet  : que ce soit en France ou aux États-Unis, la question de l’équité fiscale est au centre du débat politique.

Luigi Di Maio a accusé l’héritage colonial et plus particulièrement l’un de ses vestiges, le Franc CFA, d’être à l’origine des vagues migratoires vers l’Europe. Une accusation qui est largement infondée. Si le Franc CFA peut jouer un rôle dans le sous-développement africain en empêchant les pays concernés de mener une politique monétaire indépendante , il permet dans le même temps à ces pays de jouir d’une certaine stabilité monétaire. Or c’est plutôt l’instabilité monétaire qui peut entraîner des vagues migratoires, comme ce fut le cas entre le mexique et les Etats-Unis. De plus, la majorité des demandeurs d’asile et réfugiés en Italie ne vient pas des pays de la zone FCFA.

L’industrie laitière américaine est en pleine crise de surproduction et le surplus fromager américain n’a jamais été aussi important. Cela s’explique par des caractéristiques propres à la production laitière mais aussi par plusieurs tendances de fond depuis les années 2000  : augmentation de la taille des exploitations, volatilité des prix et faible croissance de la productivité. Des tendances qui ne sont pas propres à la production laitière.

L’artisan principal de la politique commerciale américaine n’est pas Donald Trump, mais Robert Lighthizer, le représentant au commerce. Lobbyiste de carrière, notamment pour l’industrie sidérurgique américaine, il mène une croisade depuis des années contre la Chine et par extension l’OMC qu’il accuse d’avoir permis son ascension. Sa nomination dans l’administration américaine lui a permis de passer à la vitesse supérieure. En 2019, il pourrait remporter sa première victoire en changeant les règles du commerce international.

General Motors va se lancer dans une importante opération de restructuration qui va coûter leur emploi à plus de 15000 employés américains. Cet épisode est symptomatique des transformations du marché de l’automobile et notamment le virage vers la voiture électrique et les véhicules autonomes.

Mercredi dernier, la Commission Européenne a publié un avis défavorable qui marque la première étape d’une éventuelle procédure en déficit excessif contre l’Italie. Le rapport souligne la déviation significative en terme de budget que représentent la réforme des retraite prévue par la gouvernement Italien et sa proposition de revenu de citoyenneté. Bien que cela pourrait mener à des sanctions, il est peu probable que la situation ne soit réglée avant les élections européennes de mai prochain.

Eurostat a publié les chiffres de la croissance du PIB et de l’emploi au troisième trimestre 2018. La croissance européenne a ralenti depuis l’année dernière, principalement à cause de ses locomotives  : l’Allemagne, la France et l’Italie. La situation en Allemagne est plus mauvaise que prévue originellement et son PIB a en réalité reculé au troisième trimestre tandis que l’Italie est le pays européens ayant le moins crû depuis l’année dernière. Les pays d’Europe de l’est ont profité au contraire d’une croissance insolente.

En anticipation du Brexit, on pourrait assister à une vague modérée d’acquisitions étrangères dans le secteur financier en Europe. Ce mouvement suit celui de relocalisation des grandes banques d’investissements étrangères à Paris ou à Francfort. Il contraste aussi avec le mouvement de consolidation observé en Grande Bretagne où les entreprises ont, pour se préparer au Brexit, renforcé leur part de marché. Les régulateurs européens et britanniques ont leur mot à dire dans ces évolutions contraire.

L’OMC est aujourd’hui à un tournant de son histoire. La guerre commerciale sino-américaine teste les limites de l’institution et de son processus de règlement des différends commerciaux. Si elle ne parvient pas à se réformer, c’est son rôle central dans les échanges mondiaux qui sera remis en cause.

Une étude du Centre de Recherche de la Commission Européenne a analysé la résilience des États membres de l’Union après la crise de 2008, basée sur une série de 34 indicateurs. Le résultat montre que les États qui sont aujourd’hui le plus en difficulté ne sont pas ceux qui ont subi le pire choc, mais ceux qui n’ont pas réussi à s’en redresser.

À l’occasion des célébrations de la fin du programme d’aide à la Grèce, Jens Weidmann, le président de la Bundesbank, a donné sa vision de la politique économique européenne, soulignant l’importance d’institutions fortes pour en garantir la stabilité. Néanmoins, la possibilité d’une mutualisation de la dette et d’un budget européen reste exclue.

Un rapport récent montre le rôle croissant des fondations américaines dans l’aide au développement durant la période 2011-15. En particulier, la Bill & Melissa Gates Foundation sort du lot, avec plus de la moitié des dons réalisés. Une situation qui soulève des craintes sur la privatisation de l’aide au développement.