Thomas Gauchet

Thomas Gauchet est docteur en histoire du Centre d'histoire de Sciences Po (2020). Il a notamment travaillé sur l'histoire de la Scandinavie au xixe siècle.

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La visite de Josep Borrell en Russie le 5 février dernier a été marquée par l’expulsion de plusieurs diplomates européens, dont un suédois. Moscou hausse le ton dans le cadre de ses relations avec les pays membres de l’Union Européenne, après l’arrestation et le jugement de l’opposant Alexeï Navalny, qui a provoqué de nombreuses critiques. Pour rappel, la semaine dernière Ann Linde, ministre des Affaires Etrangères suédoise, s’est entretenue avec son homologue russe Sergueï Lavrov pour évoquer notamment la démocratie et le respect des droits de l’Homme.

Ce mardi 2 février, Ann Linde, ministre des Affaires Etrangères suédoise, rencontre à Moscou son homologue russe Sergueï Lavrov. A. Linde s’y rend en tant que présidente en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont la Suède exerce la présidence depuis le 1er janvier 2021. Cette rencontre sera l’occasion d’évoquer les suites de l’affaire Navalny, ainsi que les questions de sécurité dans la zone baltique. Toutefois, la ministre entend profiter de cette occasion pour faire entendre les revendications européennes.

Le gouvernement chinois a annoncé la semaine dernière son intention de prendre «  toutes les mesures nécessaires  » pour protéger les «  droits légitimes  » des compagnies chinoises en Suède. Le porte-parole du gouvernement a appelé la Suède à reconsidérer ses décisions relatives au bannissement des équipementiers chinois pour les installations 5G, au risque de mettre en péril les relations commerciales bilatérales

Les relations diplomatiques entre la Suède et la Chine se tendent encore un peu plus depuis le début de l’été, à l’occasion du festival Almedalen et d’une décision de la Cour suprême suédoise. Depuis plus de quatre ans désormais, les affaires juridiques empoisonnent les relations entre les deux États, alors que la Chine est l’un des principaux investisseurs étrangers dans le royaume scandinave.

Les 13 et 14 mai derniers, l’ancien premier ministre suédois Carl Bildt s’est rendu à Bruxelles pour participer à la célébration des dix années de mise en oeuvre du partenariat oriental. Créé en 2009 à l’initiative de la Suède et de la Pologne, le partenariat oriental vise à maintenir et approfondir les relations entre les pays membres de l’Union et d’anciennes républiques soviétiques. L’occasion de revenir sur ces dix années de coopération dans le domaine de la gouvernance démocratique et des réformes économiques, et de dresser des pistes pour l’avenir.

Invité par le Parlement européen le 3 avril pour discuter de ses perspectives sur l’Union, le premier ministre suédois Stefan Löfven a prononcé un discours résolument europhile, où il a notamment plaidé pour une participation accrue de la Suède à certains projets européens, comme celui de la justice. Signaux faibles du consensus croissant autour de la création d’un parquet européen.

Stefan Löfven, le premier ministre suédois, s’est entretenu avec le président russe en marge du sommet arctique de Saint-Pétersbourg le 9 avril dernier. C’est la première rencontre entre les deux dirigeants  : les deux pays sont en froid depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la Suède étant le seul pays nordique à ne pas avoir repris une coopération normale avec son voisin baltique. Leur discussion semble avoir abouti à une amélioration des relations. Signaux faibles d’une reprise de la coopération  ?

Confrontées actuellement à un vaste scandale de blanchiment d’argent à l’échelle baltique, les autorités suédoises veulent revoir la législation européenne sur les fraudes bancaires. La ministre suédoise des Finances, Magdalena Andersson, a rencontré ses homologues nordiques et baltiques le lundi 1er avril afin de renforcer la coopération européenne dans ce domaine. Signaux faible d’un débat croissant autour du pouvoir des institutions européennes face aux fraudes de capitaux.

Suite à la publication de la lettre d’Emmanuel Macron dans les pages «  Débats  » du grand quotidien national Dagens Nyheter, les éditorialistes du royaume scandinave s’intéressent à la fois aux motivations qui poussent le président français à s’inviter ainsi dans le débat pour les européennes de chacun des États membres, mais aussi aux propositions formulées à cette occasion.

La révélation par les médias suédois le 13 février d’une rencontre entre l’ambassadrice de Suède en Chine et la fille d’un éditeur sino-suédois emprisonné dans le pays relance le débat sur les relations que le royaume scandinave doit entretenir avec la superpuissance. Depuis plusieurs années, les liens entre les deux pays se renforcent mais la société civile et certains secteurs clés s’inquiètent de l’entrisme chinois.

La Suède vient d’annoncer qu’elle rejoint trois projets de la politique européenne de défense. Un signal contradictoire dans un pays qui est majoritairement opposé à l’idée d’une armée européenne, à une période de regain de tension dans la zone nordique.

Alors que le projet d’Union bancaire européenne a été déposé par la Commission en décembre 2014, le gouvernement suédois a décidé de lancer une enquête sur une éventuelle adhésion. Une décision qui provoque une avalanche de réactions chez les parlementaires du royaume scandinave, alors même que des établissements bancaires quittent le pays, jugé trop peu intégré dans les zones économiques européennes.

La Suède mène actuellement l’opposition européenne à l’introduction de la taxe sur les géants du numérique, un projet porté par la France. Cette taxe devrait s’appliquer dès janvier 2019 aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 750 millions d’euros dans le monde et supérieur à 50 millions d’euros dans l’Union. Les milieux économiques suédois font pression sur le gouvernement pour maintenir cette position.

Le Danemark et la Suède peinent actuellement à trouver une position commune sur les zones et les quotas de pêche dans le détroit du Kattegat. Leur concertation doit déboucher sur une proposition commune à la Commission européenne qui devra adopter à son tour un règlement. Mais le Danemark reproche à la Suède et aux ONG d’aller beaucoup trop loin dans les restrictions.

Le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède, dans leur campagne électorale, lancent des messages eurosceptiques et provocateurs. Même si leurs résultats dans les sondages sont bons, actuellement seulement une minorité du pays serait en faveur du “Swexit”.