Presque un an jour pour jour après sa précédente visite à Moscou, Ann Linde devrait rencontrer le 2 février son homologue russe, Sergueï Lavrov1. L’ordre du jour de ce rendez-vous est dense, prévoyant notamment d’aborder les sujets suivants  :  

  • Les activités de l’OSCE en faveur de la démocratie et des droits humains. Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, s’est ainsi entretenu le 30 janvier avec Ann Linde pour inscrire à l’ordre du jour la demande de libération d’A. Navalny et l’arrêt de la répression contre les manifestations en Russie2. La diplomatie suédoise a indiqué qu’elle demandera, «  au nom de l’UE  », la libération de l’opposant.
  • La sécurité de la zone baltique et de l’Europe du Nord. Depuis près d’une décennie, les activités militaires russes dans la zone baltique et arctique se multiplient, sans toutefois franchir le seuil de la confrontation armée. Moscou entend maintenir une pression constante sur les pays riverains, dont la Suède. En réaction, le parlement suédois a approuvé une hausse de 40 % des dépenses militaires d’ici 2025. Même si le royaume sait qu’il ne pourrait faire face seul à une offensive russe, l’adhésion à l’OTAN reste un sujet sensible. Les partis suédois sont de plus en plus nombreux à soutenir cette option, mais récemment le ministre de la Défense Peter Hultqvist a rappelé son opposition au projet3.
  • La coopération dans l’Arctique. La stratégie de la Suède pour l’Arctique, dévoilée en novembre dernier, prévoit notamment un renforcement des partenariats bilatéraux en faveur de l’environnement et la promotion des investissements dans la zone arctique4. A ce titre, la Suède a assuré qu’elle participera au International Arctic Forum qui se tiendra cette année à Saint-Pétersbourg.

Les sujets inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre revêtent une importance particulière pour la Suède et, plus largement, pour toute l’UE. Le royaume scandinave entend ainsi peser au sein de l’Union pour apaiser les relations avec le voisin russe. Cependant, la diplomatie suédoise se teinte de pragmatisme  : en tête des priorités de la présidence suédoise de l’OSCE pour 2021 figurent la défense de la sécurité européenne et le règlement des conflits dans le voisinage européen5.