Shahin Vallée

Chercheur en économie politique au Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik(DGAP)

Ancien conseiller du Président du Conseil européen (Herman Von Rompuy) et ancien conseiller du Ministre de l'Économie (Emmanuel Macron), Shahin Vallée est chercheur en économie politique au Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik (DGAP)

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Jusqu'en juin 2018, Shahin Vallée était économiste principal pour Soros Fund Management, où il travaillait sur un large éventail de questions politiques et économiques. Il a également été conseiller personnel de George Soros. Avant cela, il était le conseiller économique d'Emmanuel Macron au ministère français de l'Économie et des Finances, où il se concentrait sur les affaires économiques européennes. Entre 2012 et 2014, M. Vallée a été le conseiller économique du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Cette expérience l'a placé au cœur des discussions de politique économique européenne depuis 2012, en particulier sur les questions liées à la zone euro et à la coordination des politiques internationales (FMI, G20). Ayant commencé sa carrière en travaillant pour les véhicules d'investissement social et l'entrepreneuriat en Afrique, il a également travaillé comme chercheur invité à Bruegel, un groupe de réflexion économique basé à Bruxelles, et comme économiste pour une banque d'investissement mondiale à Londres.

Shahin Vallée achève actuellement un doctorat en économie politique à la London School of Economics and Political Science. Il est titulaire d'une maîtrise de l'université Columbia à New York, d'un diplôme en affaires publiques de Sciences Po à Paris et d'un diplôme de premier cycle en économétrie de la Sorbonne.
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Cela fait trois mois que les opérations terrestres ont commencé à Gaza. Alors que le bilan humain s’alourdit chaque jour, l’armée israélienne ne paraît guère avoir avancé dans la mission qu’elle s’est donnée  : éradiquer le Hamas. Pour faire le point, nous avons interrogé Nathan Thrall. Depuis Jérusalem, il propose l’analyse d’un conflit inextricable.

Douze mois de tous les dangers  : à la fin de l’année, les États-Unis auront élu leur président et la composition du Parlement européen aura probablement un autre visage. Alors que s’amorce un nouveau cycle politique, les crises et les guerres s’accumulent autour du continent  : comment construire un agenda stratégique pour l’Europe qui vient  ? Un extrait des discussions du premier Sommet Grand Continent.

«  Trump a désormais un plan — plus radical, mieux défini. L’Europe, qui dépend encore de Washington pour sa sécurité, n’a pas vraiment le choix.  » S’il est sans doute le plus célèbre des historiens britanniques, Niall Ferguson est aussi un fin observateur des transformations économiques et politiques, d’une rive à l’autre de l’Atlantique. Depuis la Vallée d’Aoste, en marge du Sommet Grand Continent, il nous livre ses perspectives sur une année 2024 à hauts risques.

L’Espagne et les Pays-Bas, moteurs de l’Union  ?

Apparemment inattendue, cette alliance a pourtant poussé pour une refonte des règles budgétaires européennes — une question clef alors que le continent doit affronter en même temps la guerre et le changement climatique. Mais cette ouverture n’a pas été suivie d’effet. Un an et demi plus tard, l’Union parviendra-t-elle à changer les règles du jeu  ?

Être un homme d’État sans État à gérer présente un avantage incomparable  : pouvoir dire la vérité plus librement à ceux qui ont à gouverner.
Tirant toutes les leçons de l’histoire de l’euro, Mario Draghi plaide en faveur d’une Union nouvelle pour accomplir une «  transition géopolitique  » inspirée et imposée par les nouvelles permanences européennes.
Nous traduisons et commentons ce discours capital, programmatique.

Sujet d’ordinaire considéré comme technique et au second plan, les politiques énergétiques sont brutalement entrées dans la vie quotidienne et dans le débat, en Europe et en France. Le Grand Continent publie en exclusivité les résultats d’une enquête clef réalisée en mars 2023 pour Kantar, qui éclaire les changements à l’œuvre et offre des perspectives nouvelles.

À l’occasion de la parution de son nouveau livre, nous rencontrons Olivier Blanchard, Senior Fellow au Peterson Institute for International Economics (PIIE). Pour l’ancien chef économiste du FMI, la période de remontée des taux d’intérêt ne durera pas. Il faudra compter pour longtemps dans un univers marqué par les taux bas. Dans ce «  monde à l’envers  », il devient impératif de réinventer des solutions qui articulent les politiques budgétaires aux politiques monétaires.

Depuis qu’elle a été mise sur la table, l’idée est partagée sans être précisée. Avant le sommet de Prague, il devient urgent d’en définir le périmètre et le concept. Nous publions la première feuille de route concrète pour la Communauté politique européenne.

Par Franz C. Mayer, Jean Pisani-Ferry, Daniela Schwarzer et Shahin Vallée.

La flexibilité des réinvestissements n’est pas un outil de stabilisation suffisant contre les risques de fragmentation. Pour Shahin Vallée, c’est en appelant à une plus grande intégration fiscale que la BCE pourra atteindre l’indépendance énergétique et renforcer les capacités de sécurité et de défense de l’Europe.

Emmanuel Macron a prononcé un discours important devant le Parlement européen hier à Strasbourg. Shahin Vallée, ancien conseiller économique d’Herman Van Rompuy, puis du Ministre de l’Economie Emmanuel Macron, aujourd’hui directeur du programme géo-économique du DGAP, propose une explication ligne à ligne de ce qu’il pourrait signifier pour l’avenir de l’Europe et pour l’agenda institutionnel des prochains mois.

La crise ukrainienne est au bord de l’explosion, toute issue semblant paralysée par un triangle d’incompatibilité. Si la voie diplomatique est évidemment la seule souhaitable, avancer impliquera pour chacune des parties prenantes de dépasser ses lignes rouges. Une perspective de Shahin Vallée.

«  C’est à Saint-Cyr que j’ai appris à ne pas exprimer mes doutes ou mes interrogations  ». Shahin Vallée s’entretient avec Guillaume Ancel à propos de la culture du silence dans l’armée, l’oubli militaire du passé, la défense européenne et la situation au Mali.

«  L’association entre la création de l’État-providence et des banques centrales publiques au milieu du XXe siècle n’a pas été abandonnée.  » Shahin Vallée s’est entretenu avec Eric Monnet à propos des propositions formulées dans son dernier essai La Banque-providence. Démocratiser les banques centrales et la monnaie, paru aux éditions du Seuil.

Le rapport Duclert récemment remis au président de la République constitue un effort de transparence louable qui mérite une analyse approfondie. Malgré un certain nombre de partis pris méthodologiques et de lacunes dans la consultation des archives, il constitue indéniablement un pas significatif vers la reconnaissance du rôle de la France. La balle est désormais dans le camp politique  : Emmanuel Macron a annoncé qu’il se rendra au Rwanda au mois de mai 2021, une visite qui devra être saisie comme l’occasion de vraiment rompre l’omerta et initier un travail mémoriel.

Par l’analyse informée de ses réussites et de ses errements, une critique pro-européenne de la doctrine Macron en Europe est un préalable pour réunir la gauche en 2022.

Au-delà de leurs tailles variables, les plans de relance des États européens diffèrent par rapport aux normes comptables retenues. En particulier, la France a inscrit la plupart de ses mesures en tant que mesures ad hoc et temporaires, au contraire de l’Allemagne. Dans tous les cas, le réel soutien budgétaire des États semble beaucoup plus mesuré qu’annoncé. L’OCDE et le FMI devraient veiller à ce que l’Union européenne, à commencer par la France et l’Allemagne, entende ce message.

Le débat politique français sur le plan de relance et d’investissement européen et sur son financement n’est pas à la hauteur des enjeux, et il se base sur deux lectures opposées, toutes les deux politiquement et économiquement erronées. Selon Shahin Vallée, c’est sur le terrain de la stratégie européenne de la France en général et sur les moyens d’améliorer ce plan de relance qu’un débat politique serait plus utile.

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Deux choses très importantes se sont produites hier, et aucune n’a eu lieu au Conseil européen. Tout d’abord, le nombre de demandes d’allocations chômage aux États-Unis a été un véritable choc pour l’Amérique. Ensuite, le président américain a changé de ton et préconise désormais une stratégie de confinement très courte avec l’objectif explicite d’être « ouvert aux affaires ». Si les États-Unis s’écartent du consensus international actuel sur le confinement, ils pourraient déchirer l’Europe.

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La téléconférence sur le coronavirus d’hier, qui était considérée comme le premier exercice de coordination entre les dirigeants européens sur les épidémies, s’est en réalité avérée totalement décevante. Le Conseil n’a pas su reconnaître l’ampleur de la crise sanitaire et proposer une stratégie commune, et son approche économique est loin d’être satisfaisante. L’Eurogroupe et, plus important encore, la BCE, ont un rôle fondamental à jouer pour y remédier.

Répondre aux chocs économiques du Coronavirus

Shahin Vallée s’entretient avec Laurence Boone, Chef économiste de l’OCDE, dans une conversation exclusive pour le Grand Continent  : entre les risques géopolitiques d’un choc macroéconomique qui pourrait conduire à une étape importante de la démondialisation et la réflexion sur les instruments appropriés pour soutenir l’économie réelle, un échange crucial pour penser l’effort de coordination politique et institutionnelle qui nous attend.

Lors du Conseil européen de décembre, les chefs d’État et de gouvernement seront invités à approuver la réforme de la Mécanisme européen de stabilité (MES). Ils ne devraient pas le faire, car la clôture actuelle des négociations sur la mesure de sauvegarde d’urgence éliminerait un élément important d’un éventuel accord global. En effet, la réforme est très imparfaite et déséquilibrée, et le débat sur la réforme de la zone euro mérite un agenda plus large et plus ambitieux.

En bref — Alors que la position allemande a souvent été perçue comme très minimale au sujet d’une union bancaire européenne, le ministère fédéral des Finances (BMF) a publié un document officieux sur le sujet, qui dépasse les affirmations politiques pour étudier la question plus amplement, en analysant les enjeux et en proposant des pistes pour l’avenir.