Capitalismes politiques en guerre

Après les Doctrines de la Chine de Xi Jinping, nous lançons une nouvelle série hebdomadaire. Chaque mercredi, nous étudierons le point nodal de la géopolitique contemporaine, l’affrontement entre la Chine et les États-Unis, en fonction de la capacité politique des deux systèmes de diriger, transformer, développer l’innovation, l’industrie, les technologies numériques et les sciences. En nous demandant par là, que faire ?

Une nouvelle doctrine de la puissance américaine : la science de l’État dans l’ère de la sécurité économique

Amériques

Naissance d’un Béhémoth : les origines de la puissance manufacturière chinoise

Asie Orientale
Long format

«  Il n’y a pas d’éthique commune tout au long de la chaîne d’approvisionnement  »  : sommes-nous en train de faire dérailler les chaînes de valeur à coup de valeurs  ?

Dans un monde cassé mais aussi de plus en plus réglementé, les multinationales qui avaient misé sur une croissance globalisée et un droit uniforme risquent l’éclatement. Pour Fabio Londero, directeur juridique du groupe sidérurgique frioulan Danieli, le contre-feu de «  l’effet Bruxelles  » pourrait être fatal.

De Lénine à Poutine, des infrastructures titanesques ont façonné le paysage de la Russie. Des centaines de milliers d’hommes sont morts pour les construire. Pour des barrages, des centrales nucléaires ou des méga-usines, ils ont brisé les glaces de l’Arctique, détruit des écosystèmes, asséché des lacs. Hier comme aujourd’hui, ces rêves d’acier et de béton sont surtout des armes de guerre. Paul Josephson revient sur leur histoire — du goulag à l’invasion de l’Ukraine.

La Russie est-elle vraiment en économie de guerre  ?

À y regarder de plus près, les ressources financières et industrielles de Moscou — mais aussi sa main-d’œuvre — sont loin d’être aussi illimitées que Poutine le prétend. Dans une étude chiffrée, le spécialiste des politiques de défense Pavel Luzin nous plonge au cœur d’une économie de l’armement largement en crise depuis l’invasion de l’Ukraine — et qui repose désormais sur des stocks de l’ère soviétique.

Partout, les politiques industrielles se redéploient. Mais comment garantir leur efficacité  ? En Israël, une success story ambitieuse s’est arrêtée net lorsque la coalition d’intérêt qui la sous-tendait s’est affaiblie. Dans cette étude de cas depuis Tel-Aviv, Erez Maggor montre qu’à l’heure de la guerre des capitalismes politiques, la puissance de l’État ne suffit pas à relancer une politique industrielle.

Autrefois principale matrice, le seul gain économique est devenu insuffisant pour évaluer les forces et faiblesses stratégiques du secteur privé sur la scène internationale. Afin de surmonter les nouvelles rivalités géopolitiques, les entreprises doivent repenser leurs modèles, pratiques, activités – jusqu’à leur géographie, qui se retrouve à nouveau au premier plan.

Demain, Emmanuel Macron sera en Inde pour une visite de deux jours. C’est le moment d’examiner la stratégie économique du pays le plus peuplé du monde. Depuis son élection, en 2014, Narendra Modi entend profiter de la défiance suscitée par la Chine de Xi Jinping pour mieux promouvoir l’attractivité indienne. Dans un monde déjà travaillé par de fortes tensions, cette ligne pourrait ouvrir un nouveau front dans la guerre des capitalismes politiques.