Louis de Catheu

Membre externe de la rédaction («Capitalismes politiques en guerre»)

Analyste dans une institution publique française. Spécialiste des politiques publiques dans le domaine du numérique et des nouvelles technologies.


«  Pour éviter un second choc chinois, nous avons dû agir.  »

Alors que l’ère Biden va prendre fin, son plus puissant conseiller en politique étrangère Jake Sullivan a prononcé à la Brookings Institution son troisième grand discours programmatique. Dans cet aggiornamento, il défend son bilan mais s’adresse aussi à son successeur  : si Washington veut l’emporter face à Pékin, le consensus doit résister à l’élection du 5 novembre.

Cette année, au Royaume-Uni, le Labour de Keir Starmer devrait largement remporter les élections. Son shadow cabinet est déjà prêt — il peaufine son programme. En matière économique, la prochaine Chancelière de l’Échiquier, Rachel Reeves, a un plan  : inspirée des Bidenomics, elle souhaite redonner un rôle central à l’État. Mais sa doctrine pourrait rencontrer des limites objectives. Pour la première fois, nous traduisons et commentons intégralement son discours programmatique.

Économie contre diplomatie.

L’Iran s’est construit dans les sanctions. Si ses dirigeants se félicitent aujourd’hui d’avoir créé une économie de résilience sui generis — de l’industrie automobile aux armements — ce modèle occulte un problème de fond  : les Européens ne veulent plus investir. Or sans cet outil clef pour la négociation, les possibilités d’un accord paraissent de plus en plus fragiles.

Un diagnostic profond relie Trump et Biden  : l’hégémonie américaine est menacée. Une nouvelle science de l’État doit structurer ses relations avec le reste du monde, autour d’un axe clef  : la sécurité. Nous publions l’un des textes les plus importants pour comprendre les courants profonds de Washington, signé par l’influent conseiller adjoint à la sécurité nationale, Daleep Singh.

À quoi ressemble le monde de l’IA  ? C’est notamment à cette question que répond Chris Schroeder, ancien directeur du Washington Post, essayiste et investisseur dans la Silicon Valley. De l’évolution de la rivalité sino-américaine au futur de l’information, il fait le point sur les tendances qui dessinent déjà notre monde.

Tout le monde en parle mais personne ne comprend vraiment ce que c’est. Comment faire système des transformations massives enclenchées par Joe Biden depuis deux ans et demi  ? Nous avons demandé au cerveau des Bidenomics de nous expliquer ce qu’il en était exactement. De 2021 à 2023, au cœur de la Maison-Blanche, Brian Deese a été l’architecte de la politique économique de Joe Biden. Il revient dans ce long entretien sur la doctrine qui a soutenu son action.

Et si le parallèle entre la guerre froide et la rivalité sino-américaine n’avait guère de sens  ? Pendant les années 1980, les États-Unis ont regardé avec inquiétude la croissance économique japonaise, créant tout un ensemble de dispositifs aujourd’hui mobilisés contre la Chine. Aujourd’hui, cette lutte de quarante ans pourrait transformer les États-Unis.

L’Europe a-t-elle raté la révolution de l’intelligence artificielle  ? Dans un entretien important, Fabrizio del Maffeo fait le point sur les transformations du marché en insistant sur les faiblesses des Européens, tant du point de vue des structures d’investissement que des choix stratégiques qui ont été pris.

Au mitan des années 1980, une peur panique envahit les élites américaines  : le Japon est-il sur le point de ravir aux États-Unis la place de première puissance économique et technologique  ? Les parallèles avec la rivalité sino-américaine aujourd’hui sont nombreux. Notre série Capitalismes politiques en guerre revient, le temps d’un diptyque, sur l’histoire de cet épisode trop peu connu en Europe.

Dilma Rousseff a pris la tête de la banque des BRICS. À l’occasion de sa visite en Chine, Lula lui a consacré un discours personnel, qui expose les ambitions très fortes de la Nouvelle banque de développement pour ce nouveau mandat — mais révèle aussi ses limites. Nous le publions et commentons pour la première fois en français.

«  L’objectif clair du PCC est un changement systémique de l’ordre international.  » Vingt-deux ans après l’entrée de la Chine dans l’OMC, l’Union vient définitivement de prendre acte de la nouvelle place occupée par la Chine dans le paysage global. Dans un discours clef prononcé aujourd’hui, la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen formule une feuille de route pour y répondre.

Une équipe d’économistes du FMI s’est penchée sur le risque de fragmentation de l’économie mondiale. Si parler de démondialisation leur semble aujourd’hui exagéré, les discours et les politiques se détournent de l’ordre économique et commercial créé au sortir de la Guerre froide — mais vers quoi  ? Pour échapper à la fragmentation, ils proposent de rénover la gouvernance de la mondialisation.

Après les Doctrines de la Chine de Xi Jinping, nous lançons une nouvelle série hebdomadaire. Chaque mercredi, nous étudierons le point nodal de la géopolitique contemporaine, l’affrontement entre la Chine et les États-Unis, en fonction de la capacité politique des deux systèmes de diriger, transformer, développer l’innovation, l’industrie, les technologies numériques et les sciences. En nous demandant par là, que faire  ? Entretien avec Alessandro Aresu et Louis de Catheu qui nous aideront à diriger cette série.

Pour l’économiste de Harvard, l’ère de l’hypermondialisation se dissipe  : les impératifs de sécurité nationale ont déjà commencé à dicter les nouvelles règles économiques mondiales. Croyant poursuivre les mêmes buts, nous cultivons des lignes de confrontation — celle ouverte entre Bruxelles et Washington ces jours-ci le montre. Comment éviter que le nouveau paradigme ne soit pire que l’ancien  ?

Pour la première fois traduit et commenté en français, nous publions le discours de la méthode de Brian Deese, Directeur du Conseil économique national à la Maison Blanche, sur la stratégie industrielle américaine à l’ère Biden. Au-delà des effets d’annonce, il montre comment l’action de cette administration entend transformer en profondeur les structures productives aux États-Unis.

Avant l’annonce de nouvelles sanctions visant le secteur chinois des semi-conducteurs, le conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, a défini dans un discours clef prononcé le 16 septembre les grandes lignes de l’administration Biden en matière de souveraineté et de compétition technologique. Pour entrevoir la forme que prendra la rivalité sino-américaine dans les prochaines années, nous le traduisons pour la première fois en français — commenté ligne à ligne.

Une rupture vient de se produire cet été aux États-Unis. Avec l’Inflation Reduction Act, Washington a placé l’ambition climatique du côté de la politique industrielle verte, espérant bâtir autour de son programme massif des coalitions d’intérêts économiques et sociaux. Tandis qu’en Europe le marché carbone reste l’instrument principal de l’Union, les implications d’une telle divergence de méthode semblent immenses. Il faut les étudier de près.

La rivalité entre la Chine et les États-Unis structure le monde. Pour comprendre les ressorts de cette compétition, il faut entrer au cœur de la matrice techno-nationaliste de deux puissances. Orienté sur les nouvelles technologies, le capitalisme politique de Washington a une histoire longue, faite d’invariants et de tournants – et nous sommes peut-être en train d’en vivre un.

Dans son livre Tomorrow the World, publié en 2020, il étudie le débat sur la politique étrangère et sur le rôle des États-Unis dans l’ordre mondial au cours de la seconde guerre mondiale. Nous lui avons demandé comment cette nouvelle vision du rôle des États-Unis, en tant que garant de «  la paix par la force  » influence la scène internationale contemporaine, en tournant notre attention vers les «  guerres sans fin  », le retrait d’Afghanistan et la compétition avec la Chine.

Connue pour être le centre mondial des services informatiques, l’Inde constitue aujourd’hui le marché d’internautes le plus convoité par sa taille et son potentiel. Dans un contexte géopolitique de tensions avec le géant numérique chinois, l’Inde de Modi, qui cherche la voie de l’autosuffisance, a lancé une stratégie globale pour rattraper son retard dans les secteurs les plus stratégiques. Après la Corée du Sud, une nouvelle étude sur l’un des acteurs numériques à suivre entre la Chine et les États-Unis.

Le secteur numérique coréen constitue un cas d’étude bien moins mis en avant que ceux de la Chine ou des États-Unis, alors qu’il fait montre d’un dynamisme historique et d’une croissance significative depuis plusieurs années. À l’heure où l’Europe est en quête d’une «  troisième voie  » en matière de souveraineté numérique, l’exemple coréen pourrait fournir de précieux enseignements.

À travers son livre The Rise and Fall of the British Nation publié en 2018, l’historien David Edgerton propose une histoire renouvelée de la Grande-Bretagne du XXe siècle qui remet en cause les orthodoxies établies sur la place du libre-échange dans l’histoire britannique, l’importance de l’État-providence et la continuité de l’idéologie impérialiste. Nous avons ainsi demandé à ce critique du Brexit comment l’histoire du XXe siècle pouvait éclairer l’état actuel de la politique britannique.