Gilles Boquérat

Chercheur

Gilles Boquérat est chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique.

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Gilles Boquérat a été en charge du Département de Relations Internationales au Centre de Sciences Humaines de New Delhi (1999-2003, 1990-1995) et Responsable de l’Asie du Sud à l’Institut Français de Relations Internationales, Paris (2009-2011).
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La situation au Myanmar plonge New Delhi dans l’embarras. Car, si le ministère des Affaires étrangères a bien exprimé sa profonde inquiétude et le souhait de voir la démocratie restaurée, les autorités du pays sont traditionnellement opposées aux sanctions internationales et réticentes à prendre position sur des événements intérieurs dans un pays tiers, notamment lorsque cela a trait aux droits de l’homme avec la question du Cachemire en filigrane. Comment les autorités indiennes s’accommoderont-elles d’une situation toujours plus instable chez leur voisin oriental  ?

Un an après qu’une réforme de la citoyenneté qualifiée de discriminatoire envers la communauté musulmane a engendré une vague de protestations finalement freinée par la crise du Covid-19, les médias occidentaux se font l’écho de manifestations aux portes de New Delhi d’agriculteurs, la plupart de confession sikhe et venus du Pendjab. À l’origine du mouvement de protestation, trois projets, présentés à la mi-septembre 2020 par le gouvernement de Modi, devenus lois en un temps record après avoir franchi les différentes étapes institutionnelles requises.

L’année prochaine, le Bangladesh fêtera ses 50 ans d’existence. En 2020, le pays célèbre le centenaire de la naissance de Sheikh Mujibur Rahman, leader du mouvement national de libération et premier dirigeant du pays qui connut une fin tragique. Pour célébrer l’anniversaire, les autorités du pays ont décidé d’ériger des statues représentant le «  père de la Nation  ». Une initiative qui ne plait pas aux islamistes radicaux car contraire aux règles de la charia.

Si la religion a toujours jouée un rôle central dans la République islamique du Pakistan – pays né sur une base confessionnelle -, cette centralité est redynamisée depuis l’accession au poste de chef du gouvernement d’Imran Khan. Le «  nouveau Pakistan  » promis par l’ancien joueur de cricket peine à afficher un visage libéral.

Le 29 février 2020, les Etats-Unis ont signé à Doha un accord de paix qualifié d’historique avec les talibans afghans, ceux-là même qu’ils avaient, à la tête d’une coalition internationale, évincé du pouvoir à Kaboul à l’automne 2001 suite aux attentats du 11 septembre. Historique puisqu’il doit mettre un terme au plus long conflit mené par les Etats-Unis. Mais plusieurs doutes sur sa durabilité persistent.

La campagne électorale pour les élections en Inde, qui ont débuté hier 11 avril, est d’autant plus suivie au Pakistan qu’elle se déroule alors que le traditionnel antagonisme entre les deux pays a atteint un niveau paroxystique, après le risque d’escalade militaire de fin de février au regard du Cachemire. Ce contrecoup montre comme une victoire nationaliste, causant une possible aggravation des relations avec l’Inde, ouvre des possibilités inattendues pour le dirigeants pakistanais.

Le récent attaque à Ghazni, en Afghanistan, témoigne que les talibans ont encore une force considérable dans le pays. Pour cette raison, ils sont de plus en plus engagés diplomatiquement pour trouver une solution durable qui mettrait d’accord tous les pays influents dans la région.