Relâcher les contraintes mais pas l’attention, reprendre le cours de nos vies sans relancer l’épidémie : les pays européens cherchent désormais à définir les conventions d’une nouvelle normalité où le temps du gouvernement ne soit plus seulement l’urgence. Pour apprécier cette transition, ses étapes et ses dangers, nous suivons les indicateurs clefs de la circulation du virus, des politiques sanitaires et de leurs impacts géopolitiques. Consulter la page dédiée
Depuis les tous premiers jours de la pandémie, la solidarité européenne a été mise à rude épreuve. L’accord historique obtenu le 9 avril par l’Eurogroupe relance le débat autour de la capacité de l’Union à surmonter la crise de manière unie. Dans ce texte inédit, Ulrike Guérot interroge l’avenir de la solidarité européenne à lumière de la crise en cours. L’Europe de l’après-corona sera-t-elle encore capable de penser une démocratie continentale ?
La Turquie est en « confinement volontaire » et attend la vague meurtrière des infectés du SARS-CoV-2. De nombreux espaces publics sont fermés et l’accès aux transports publics est restreint. Sur le terrain, le mécontentement augmente, alors que le gouvernement ne se résout pas à imposer un confinement total à sa population, notamment par crainte des répercussions économiques. Plus qu’une crise passagère, la situation actuelle est un test dans tous les domaines pour l’AKP, dans la perspective de son maintien au pouvoir et des élections de 2023.
Des économistes estiment qu’un triptyque construit autour d’un fonds Covid (doté d’une capacité d’emprunt), de garanties de crédit spécifiques via la Banque européenne d’investissement et de lignes de crédit dédiées telles qu’une ligne Covid du Mécanisme européen de solidarité MES ou le plan de soutien temporaire récemment proposé pour financer le chômage partiel (SURE) serait adéquat, à condition qu’il soit correctement dimensionné et permette des emprunts à très long terme.
À la veille d’un Eurogroupe qui s’annonce crucial, Shahin Vallée a interrogé l’ancien Vice-Président portugais de la Banque centrale européenne pour comprendre le fond d’une séquence critique et les rapports de force qui la constituent.
Après l’échec du Conseil européen virtuel du 26 mars, les chefs d’État et de gouvernement ont repoussé la brûlante question des eurobonds en invitant l’Eurogroupe à formuler de nouvelles propositions sous quinze jours. Sans mandat clair et face à la dimension très politique de l’enjeu, il est difficile d’envisager que cette prochaine étape permette une sortie de crise décisive tant l’impulsion politique, préalable nécessaire à toute traduction institutionnelle, a fait jusqu’ici défaut. Toutefois, la géopolitique des eurobonds a ravivé une autre dynamique que l’on pensait anesthésiée pendant la séquence électorale de 2019 : l’émergence d’une opinion publique européenne.
En période d’incertitude, le Grand Continent vous propose de méditer des « textes barrières ».
Dans cet article de 1915, Sigmund Freud réfléchit à ce que provoque en nous le sentiment du périssable et de la perte des choses passagères. Pour Élisabeth Roudinesco, l’auteur pense ici « contre son propre pessimisme » et donne à l’éphémère un caractère éternel.
La crise du coronavirus a semblé être l’occasion d’évaluer les mérites respectifs des régimes démocratiques et dictatoriaux. Et pourtant, pour Michel Wieviorka, il faut dépasser cette opposition stérile pour étudier le rapport que les sociétés humaines entretiennent avec l’idée de progrès pour comprendre pourquoi les gouvernements et les populations réagissent de manières différentes à l’épidémie.
L’influence chinoise sur l’Organisation mondiale de la santé ne date pas du Covid-19. Comme le montre Alice Ekman, l’OMS avait, dès 2017, complètement intégré les éléments de langage du pouvoir chinois. Par la voix de son directeur général, le docteur Tedros, l’Organisation se rangeait aux côtés de Pékin dans la promotion d’une « route de la soie sanitaire ».
La crise du coronavirus nous rappelle brutalement que nous vivons au milieu d’autres espèces. Dans cette discussion ouverte avec le vétérinaire et épidémiologiste François Moutou et l’anthropologue Frédéric Keck, nous tentons de comprendre les causes de la pandémie et d’analyser ses effets sur notre rapport aux autres être vivants.
De ces réflexions, des réponses peuvent émerger sur la meilleure manière de prévenir ces phénomènes.
La pandémie qui touche le monde a amplifié et transformé la crise générationnelle. Avec le coronavirus, la vision de la fin des temps pourrait finir par donner forme au temps d’après.