En Russie, des intellectuels conservateurs non inféodés à Poutine débattent de l’hypothèse d’une Europe « effrontée » qui pourrait rechercher l’alliance avec Moscou. En opposant une « Europe de Popper » à une « Europe de Spengler », ils donnent à voir la controverse qui tiraille les tenants d’une Russie-civilisation contre ceux qui veulent croire à « l’Occident d’après ».
« Ils voulaient le fascisme, ils l’ont eu ». C’est pour cette phrase que l’activiste Oleg Orlov, président historique de Memorial, est aujourd’hui emprisonné en Russie dans des conditions inhumaines. Des centaines d’autres connaissent le même sort.
Le fascisme de Poutine a une histoire longue. Dans un texte inédit, l’opposant russe Lev Ponomarev en dresse le tableau tout en portant un message d’espoir : plus le régime se radicalise, plus le changement devient inévitable.
On célèbre ce dimanche la Pâque orthodoxe.
Depuis Moscou, le Patriarche Kirill, totalement inféodé à l’idéologie de Poutine, est à l’avant-garde des propagandistes du « monde russe ». Dans ce texte clef, il explicite un positionnement nationaliste éloigné de la théologie — mais au plus proche des fantasmes poutiniens.
La résistance des Tchétchènes déportés en Asie centrale : le cas Gabayev
Violences impériales : l’actualité russe du passé soviétique« Peuples punis », « colonies spéciales », banditisme, assassinat.
Cette semaine, notre série hebdomadaire nous plonge au cœur des relations de violence entre le pouvoir soviétique et des figures d’autorité tchétchènes. Dans une perspective micro-historique, Lina Tsrimova s’intéresse à une affaire pénale révélée par une archive inédite : celle du procès de la « bande du shaykh Hamid Gaziyev » et de son bras droit condamné à mort—Bersanaka Gabayev.
Militariser l’Afrique : les origines soviétiques d’une doctrine russe
Violences impériales : l’actualité russe du passé soviétiqueLa Russie est devenue le premier fournisseur d’armes sur le continent africain.
Cette politique d’engagement militaire — qui passe aujourd’hui par le nouveau masque de Wagner : Africa Corps — ne date pas de Poutine. Dans une étude historique qui va de l’Angola à la Guinée-Bissau, Natalia Telepneva rend compte des raisons et du rôle de l’engagement soviétique en Afrique — pour traquer leurs réminiscences aujourd’hui.
Poutine et la guerre nucléaire : après la « dissuasion » « l’intimidation active »
Doctrines de la Russie de PoutineDepuis l’échec de l’invasion de l’Ukraine, des faucons influents à Moscou veulent dynamiter un concept nucléaire ossifié, hérité de la guerre froide. Pour comprendre la radicalisation de la rhétorique dans le débat stratégique russe, nous traduisons et commentons pour la première fois ce texte clef signé Dmitri Trenin.
Déporter pour dominer : histoire et mémoire des déplacements forcés en Europe orientale
Violences impériales : l’actualité russe du passé soviétiquePour affirmer sa domination, l’URSS a mené une série de déplacements de population forcés tout au long de son existence. En Europe orientale, les mémoires de ces déportations constituent, à des degrés variables selon les pays, un socle commun des identités nationales.
Dans un nouvel épisode de notre série « Violences impériales », Céline Marangé interroge Alain Blum, Catherine Gousseff et Emilia Koustova sur les déportations staliniennes avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale.
Pour contrer l’Occident, l’architecte intellectuel de la ligne dure du Kremlin a un concept : la « Majorité mondiale ». Dans un rapport en 55 pages, Sergueï Karaganov expose point par point sa stratégie pour « articuler les échelles », arsenaliser le Sud global et assurer l’hégémonie russe sur la planète. Nous publions intégralement et pour la première fois en français le document de politique étrangère russe le plus complet et le plus important depuis la doctrine Primakov—commenté par Marlène Laruelle.
Vladimir Kara-Murza : « Contre Poutine, je suis fier que tant de Russes n’aient pas eu peur »
La Russie d'aprèsEn appel de sa condamnation, l’opposant Vladimir Kara-Murza n’a pas eu le droit de s’adresser physiquement au tribunal. Des profondeurs de la colonie pénitentiaire où l’a enfermé illégalement le régime de Poutine pour avoir critiqué la guerre, il a envoyé une déclaration écrite. Son message est simple et doit être entendu : Poutine ne représente pas ces Russes qui résistent. Face au dictateur, il y aura une Russie d’après.
Les « opérations nationales » de la Grande Terreur de 1937-1938
Violences impériales : l’actualité russe du passé soviétique1 600 morts par jour.
En Europe, les grandes Purges de 1937-1938 sont connues pour leurs procès truqués et médiatisés et marquent le tournant stalinien d’épuration du parti. Mais la Grande Terreur n’a pas simplement visé les cadres du PCUS : elle a aussi et surtout éliminé des centaines de milliers de Soviétiques, considérés comme une menace selon des critères socio-ethniques. Dans cette étude fouillée, Nicolas Werth tente de retrouver qui ils furent.