Politique

Long format

Vingt ans après les attentats du 11 mars 2004 et l’ouverture d’un nouveau cycle politique à Madrid, un point sur le moment politique espagnol semble s’imposer. Le journaliste espagnol Enric Juliana (España  : el pacto y la furia, Arpa, 2024) propose une grille de lecture efficace pour mieux comprendre la séquence et l’horizon qui attendent le gouvernement Sánchez — la danse dialectique de l’attaque et des alliances.  

Boris Nadejdine est une figure intrigante de la vie politique russe.
Inquiet par un soudain élan de popularité, le Kremlin vient de l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Mais il n’abandonne pas. Sa stratégie  ? Pas de manifestation, pas d’action choc, pas d’affrontement frontal contre Vladimir Poutine. En vue  : les scrutins locaux de septembre prochain puis les législatives de 2026. Nous l’avons rencontré à Moscou.

«  Ordre libéral international.  »

En Europe, on ne prend pas la mesure d’à quel point ces trois mots irriguent et structurent la conduite de la politique étrangère américaine. Avec l’un des plus grands spécialistes de ce concept, de passage à la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporains (Panthéon-Sorbonne) dont le Grand Continent est partenaire, nous sommes revenus sur la doctrine de Washington à un moment où il devient de plus en plus difficile pour les États-Unis d’articuler la défense des principes libéraux à la sécurité nationale.

En Iran, quelque chose de profond est en train de bouger. Alors que le Guide Suprême avait un plan pour contrer Washington avec la Russie et la Chine, Téhéran pourrait basculer. Nous traduisons pour la première fois en français un texte pivot d’Hassan Abbasi  : idéologue proche du régime, au cœur de la structure opaque d’une théocratie inquiète, il articule, sur des ressorts purement complotistes, le schéma d’une géopolitique de l’affrontement mondial.

L’élection surprise du candidat anti-corruption au Guatemala, Bernardo Arévalo, change la donne pour ce pays gangrené par la violence et la pauvreté. Alors qu’il cherche aujourd’hui du soutien pour réformer et consolider les institutions du pays, son ambition repose sur des équilibres fragiles.

Nous l’avons rencontré à Madrid.

«  Je n’ai pas peur  ».

Depuis Moscou, Ekaterina Duntsova tente l’impossible  : structurer un véritable parti d’opposition dans la Russie de Poutine. Si elle est d’ores et déjà disqualifiée pour les «  élections  » du 17 mars, elle veut voir plus loin et inventer un nouveau leadership pour la Russie d’après.

Des élections ont lieu en Iran à la fin de la semaine. Au sommet d’un régime profondément transformé, un Guide suprême est sur le point de tirer sa révérence. À quelques mois d’un potentiel retour de Trump, une grande bascule régionale est-elle en train de s’enclencher depuis Téhéran  ? Entre sanctions, escalade en mer Rouge et programme nucléaire, nous faisons le point avec Ali Vaez.

Ce premier épisode de notre série «  Doctrines de la Russie de Poutine  » tente de comprendre la figure et le rôle d’Aleksandr Prokhanov, écrivain nationaliste dont la carrière semble avoir pris un tournant avec l’invasion de l’Ukraine. Dans un texte traduit par Guillaume Lancereau et commenté par Marlène Laruelle, il fait la promotion d’un sursaut esthétique patriotique à la faveur du massacre — allant jusqu’à composer un «  opéra-rock  » joué dans la principale usine de tanks du pays.

L’invasion de l’Ukraine a changé le monde, mais elle a aussi changé le poutinisme.

À partir d’aujourd’hui, le Grand Continent publiera chaque semaine des textes inédits en français d’idéologues du régime de Poutine. Pour introduire cette série qu’elle dirige, nous revenons avec la spécialiste Marlène Laruelle sur la production doctrinaire du Kremlin, ses leviers et ses évolutions les plus récentes.

Dans la brutalité de la guerre menée à l’Ukraine par la Russie de Poutine, l’effort de reconstruction du pays a déjà commencé. Comment le structurer  ? Comment articuler reconstruction immatérielle et reconstruction matérielle  ? En marge du Sommet Grand Continent, nous avons interrogé l’économiste Jean Pisani-Ferry et la présidente de la BERD, Odile Renaud-Basso.