Capitalismes politiques en guerre

Long format

Le découplage entre la Chine et les États-Unis peut-il être total  ? Si le durcissement des discours et des réglementations est indéniable de part et d’autre, la guerre des capitalismes politiques se heurte à la réalité de l’imbrication des deux économies. Dans ce nouveau texte dense et fouillé, Ding Ke décrit les scénarios possibles dans le sillage de cet affrontement globals sur un nouveau front  : après le commerce, les hautes technologies.

C’est en Asie orientale que l’affrontement que se livrent Pékin et Washington est le plus brutal  : production, exportations, travail — au cœur de cette lutte, il y a une structure et une stratégie bien ancrées. Dans ce premier volet d’une enquête en trois parties, Ding Ke expose les nouvelles armes commerciales mobilisées à l’Est du continent asiatique.

La loi du plus fort est entrée dans le code global.

La matrice du droit dur s’étend  : une galaxie de règlements permet aux États d’exercer une forme d’ingérence dans un nombre croissant de secteurs économiques. La sécurité nationale nous protège contre nos adversaires, mais aussi contre nos alliés — dans l’affrontement des macro-modèles, jusqu’où s’étendra l’arsenal du droit  ? Luca Picotti, qui vient de publier La legge del più forte. Il diritto come strumento di competizione tra Stati (Luiss University Press), fait le point.

Les nationalistes sont les enfants de la mondialisation.

En relisant l’héritage de Friedrich List, l’un des pères du nationalisme allemand, Marvin Suesse essaye de comprendre comment nationalisme économique et mondialisation s’accommodent l’un de l’autre dans un contexte de grande fragmentation géopolitique.

Les géants chinois de l’automobile électrique sont en train de conquérir le monde. Ils ont d’ores et déjà érodé la base de la très puissante industrie automobile allemande — au point de lui faire craindre une disparition totale du marché. Alessandro Aresu et Alberto Prina Cerai signent une étude indispensable pour saisir les dynamiques profondes qui forgent le futur de l’affrontement des capitalismes politiques.

L’année dernière, l’Indonésie a produit près de la moitié du nickel mondial. En exploitant une ressource longtemps confisquée, le pays veut construire une chaîne de valeur et profiter du boom des véhicules électriques — quitte à promouvoir un protectionnisme asiatique. Alors que Jakarta pourrait pivoter vers les BRICS, la guerre des capitalismes politiques atterrit en contexte post-colonial.

Et si le parallèle entre la guerre froide et la rivalité sino-américaine n’avait guère de sens  ? Pendant les années 1980, les États-Unis ont regardé avec inquiétude la croissance économique japonaise, créant tout un ensemble de dispositifs aujourd’hui mobilisés contre la Chine. Aujourd’hui, cette lutte de quarante ans pourrait transformer les États-Unis.

Est-ce la fin du néolibéralisme  ? Pour certains, le «  pic  » est passé  ; pour d’autres, nous nous installons sur un «  plateau  »  : comment s’y retrouver et comment imaginer l’après  ?

Dans ce nouvel épisode de notre série «  capitalismes politiques en guerre  », un économiste, un historien et une politiste proposent d’ouvrir des brèches.