Résultat pour : poutine


À quoi faut-il s’attendre en 2020  ? Après avoir passé en revue la mouvementée année 2019, nous soulignons cette semaine les tendances à suivre pendant l’énigmatique 2020, mois par mois. La Russie célébrera les 75 ans de la victoire de 1945 lors d’une grandiose parade. Poutine a entrepris de réunir les Alliés  ; Macron sera là. Trump, invité également, se montre plus hésitant.

Les 23 et 24 octobre, a eu lieu le sommet Russie-Afrique, rendez-vous fondamental pour la diplomatie moscovite, qui voit depuis des années le continent noir comme un potentiel scénario d’expansion. Outre les limites claires d’un pays qui a toujours eu du mal à ignorer le continent, il y a la ferme volonté de définir des scénarios distincts au niveau de la coopération et de l’énergie, les deux fondations sur lesquelles Poutine veut agir. Quelles sont les perspectives pour la «  PoutineAfrique  »  ?

La journée romaine de Poutine a été riche en rencontres, mais sans progrès réels, au-delà des déclarations de façade. D’une part, l’Italie ne peut pas se permettre une trop grande autonomie par rapport aux engagements pris avec l’Union et l’OTAN  ; d’autre part, la Russie ne semble pas encore disposée à modifier sa stratégie libyenne, condition nécessaire pour la relance de la triangulation avec Rome sur ce front. Paradoxalement, le dialogue semble pour l’instant plus fructueux avec le Vatican qu’avec l’allié temporairement «  souverainiste  ».

Vladimir Poutine a signé, le mercredi 1er mai, un texte de loi qui établit une feuille de route pour garantir le bon fonctionnement de Runet, le web russe, isolé du reste du monde. Selon les législateurs, le but de cette loi est de pouvoir déconnecter Runet du World Wide Web en cas de «  menaces ou attaques étrangères  ». De nombreux doutes subsistent sur la capacité de la Russie à atteindre son objectif. Les opposants à Vladimir Poutine en Russie estiment que cette loi vise à renforcer encore davantage la censure du Kremlin sur internet.

Stefan Löfven, le premier ministre suédois, s’est entretenu avec le président russe en marge du sommet arctique de Saint-Pétersbourg le 9 avril dernier. C’est la première rencontre entre les deux dirigeants  : les deux pays sont en froid depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la Suède étant le seul pays nordique à ne pas avoir repris une coopération normale avec son voisin baltique. Leur discussion semble avoir abouti à une amélioration des relations. Signaux faibles d’une reprise de la coopération  ?

Le Venezuela de Maduro est sans doute l’allié le plus éloigné géographiquement de la Russie et n’est même pas l’un des plus importants en termes économiques et stratégiques. Ces raisons excluent l’intervention militaire officielle à l’appui du régime bolivarien. Toutefois, le rapport tient pour des raisons tactiques  : la Russie doit maintenir une base en Amérique latine dans une perspective anti-américaine et rester fidèle à son idéologie contre-révolutionnaire. L’évolution rapide de la situation régionale, à commencer par l’ascension de Bolsonaro au Brésil, nous plonge dans l’inconnu.

Au vu de l’amitié de longue date qui lie les deux pays, l’accueil grandiose réservé par Belgrade au président russe Poutine lors de sa visite du 17 janvier n’a rien de surprenant. La Russie veut porter à l’ONU les négociations entre la Serbie et le Kosovo pour pouvoir exercer une influence directe dans ce dossier. Cependant, l’initiative russe doit prendre en compte la réalité toujours plus pressante de l’adhésion prochaine de Belgrade à l’Union européenne, ainsi que le mécontentement croissant auquel fait face le gouvernement en poste.