Résultat pour : poutine


Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré pour la première fois vendredi 22 mars que la Russie était «  en état de guerre  », marquant un important basculement sémantique. Poutine réélu, l’économie, la défense et l’armée russe ne servent désormais plus qu’un objectif principal  : accélérer l’offensive en Ukraine.

Qui a félicité Poutine  ? Qui a contesté les résultats d’une élection fabriquée  ?

De l’Inde à la Turquie, de l’Union européenne au Vatican, le vote en Russie est une occasion unique pour étudier le positionnement de ses alliés et de ses adversaires. Nous publions une carte et une série de tableaux synthétiques, les premiers dans leur genre, pour analyser les réactions de l’ensemble des États le 21 mars à 19h00 (Paris) à la réélection de Vladimir Poutine.

Pour pénétrer dans les contradictions du système qui a permis à Poutine d’obtenir plus de 88  % des voix, il suffit d’analyser d’un œil critique les nombreuses images des Russes aux urnes qui circulaient sur Telegram et les médias du régime. On en tire une leçon  : c’est parce que le processus est une farce que le carnaval devient la seule forme d’engagement possible avec l’élection.

Pas d’opposition, pas de campagne. Le 29 février dernier, devant l’Assemblée fédérale de Russie, Poutine n’a pas menacé le monde d’une attaque nucléaire. Il s’est d’abord adressé aux Russes qui votent aujourd’hui — et qui le rééliront majoritairement. Alors que la Russie est prise dans une guerre qui s’étend à l’Ouest, Poutine multiplie les annonces chimériques et promet aux Russes une vie normale.

Le socle du régime politique russe n’est pas au Kremlin.

Si l’issue de cette élection est déjà connue, ses résultats ne seront pas simplement truqués depuis Moscou  : aujourd’hui, des centaines de milliers de Russes font fonctionner la machine électorale. Dans une analyse en sept points, Anna Colin Lebedev nous aide à décoder les signaux faibles au cœur de ce processus et à comprendre le sens politique de cette séquence.

Un pays asphyxié. Une guerre à l’Ouest. Des millions de citoyens appelés aux urnes pour un vainqueur déjà connu  : «  la peur est là  ».

Les politologues Andreï Kolesnikov et Alexandre Kynev sont parmi les rares critiques du Kremlin restés à Moscou. Dans cet entretien exclusif, ils livrent un témoignage exceptionnel sur les grandes tendances de la société russe qui vote aujourd’hui — sources et données à l’appui.

À quel point Poutine est-il sérieux lorsqu’il agite la menace nucléaire  ? Qu’entend-t-on par «  sanctuarisation agressive  »  ? Comment organiser l’européanisation de la dissuasion si le parapluie américain disparaissait  ? Face à la Russie, sommes-nous prêts  ? Nous faisons le point avec Bruno Tertrais, auteur de Pax atomica (Odile Jacob, 2024).

Boris Nadejdine est une figure intrigante de la vie politique russe.
Inquiet par un soudain élan de popularité, le Kremlin vient de l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Mais il n’abandonne pas. Sa stratégie  ? Pas de manifestation, pas d’action choc, pas d’affrontement frontal contre Vladimir Poutine. En vue  : les scrutins locaux de septembre prochain puis les législatives de 2026. Nous l’avons rencontré à Moscou.

Dans la plus pure tradition impérialiste, la Russie de Poutine a renoué avec un instrument privilégié de l’URSS  : la pratique de l’inversion accusatoire. La dénonciation de l’impérialisme occidental fonctionne dans les anciens pays colonisés — tout en occultant l’invasion et les crimes en Ukraine.
Dans un nouvel épisode de notre série «  Violences impériales  », Céline Marangé revient aux sources soviétiques de ce stratagème.