• L’Ukraine aujourd’hui, pour Vladimir Poutine, « fait partie des anciennes “possessions” de l’Union soviétique et là je dirai de manière un peu plus claire : on est dans du “dur”. On touche à ce qu’il considère comme un intérêt majeur. ». Dans sa conférence de presse de fin d’année de quatre heures, Vladimir Poutine a, entre autres, abordé le sujet de l’Ukraine. Il y a affirmé la nécessité de « garanties occidentales » et a accueilli positivement la rencontre qui devrait se dérouler avec les États-Unis à Genève en janvier1.  
  • Le conflit entre l’Ukraine et la Russie est également mémoriel. « Avec la restauration de l’indépendance en 1991, l’Holodomor – famine artificielle ayant provoqué la mort de 7 millions d’Ukrainiens sous l’URSS Staline – a été découvert en quelque sorte par les Ukrainiens eux-mêmes. La lutte contre l’agression russe forge aujourd’hui l’identité ukrainienne », nous confiait l’ambassadeur ukrainien en France. Le conflit se déroulait sur le territoire même de l’Ukraine, où des symboles de la domination soviétique, notamment des statues des dirigeants soviétiques, ont été retirés2.  « Depuis le début de notre guerre avec la Russie, en 2014 nous tenons compte du fait que le régime russe a choisi la voie de la presque réhabilitation de Staline, plus grand bourreau du peuple ukrainien » continuait S.E.M Oleg Shamshur.    
  • Les chefs d’État et de gouvernement de l’Union, à la suite du Conseil de la semaine dernière, ont collectivement averti la Russie de « conséquences lourdes » en cas d’agression sur l’Ukraine et ont réaffirmé leur soutien à Kiev. Le couple franco-allemand a aussi réaffirmé son attachement au dialogue avec la Russie, notamment via les rencontres au « format Normandie » (Allemagne, France, Ukraine, Russie), Emmanuel Macron ayant notamment appelé à un « dialogue exigeant » avec la Russie de Vladimir Poutine.
     
  • Reconverti selon ses dires en chauffeur de taxi pendant cette période, l’ancien agent du KGB Poutine a rappelé sa lecture de l’effondrement de l’URSS dans un documentaire : la « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle » a aussi été la « désintégration de la Russie historique, sous le nom d’Union soviétique », une « désintégration » qui a débuté avec la déclaration de l’indépendance de la Lituanie le 11 mars 19903 – de quoi résonner avec le contexte actuel de menaces sur l’Ukraine. Galia Ackerman analysait dans nos colonnes la vision de l’histoire de Vladimir Poutine.
Sources
  1. The New York Times, Putin Mixes Positive Note With Threats, Keeping West on Edge, Anton Troianovski, Andrew E. Kramer et David E. Sanger, 23 décembre 2021
  2. France 24, Chute de l’URSS, 30 ans après : les Ukrainiens entre volonté d’indépendance et nostalgie, Gulliver Cragg, 22 décembre 2021
  3. Le Monde, Trente ans après la chute de l’URSS, visualisez la dislocation de l’empire soviétique, de la Lituanie au Kazakhstan, Pierre Breteau, 20 décembre 2021