• Outre les Russes et les Talibans, l’Inde, le Pakistan, la Chine et l’Iran seront présents. Le Kremlin a également invité les États-Unis qui, lundi, par le biais du porte-parole du secrétariat aux Affaires étrangères Ned Price, ont décliné l’invitation « pour des raisons logistiques »1 .
  • Cette semaine, la Russie a indiqué qu’elle estimait à 2 000 le nombre de combattants de l’État islamique présents en Afghanistan. Pour cette raison, elle s’est montrée également favorable à un gouvernement plus inclusif – incluant davantage de mouvements politiques afghans que les seuls Talibans – afin de lutter plus efficacement contre l’État islamique. La prolifération des groupes islamiques en Afghanistan, notamment le groupe Khorasan, pourrait menacer la Russie. 
  • La Chine avait déjà noué des contacts avec les Talibans dès le 28 juillet dernier en recevant une délégation de neuf d’entre eux pour discuter de « la sécurité de certaines régions frontalières » puis, en septembre, en promettant de fournir de l’aide au groupe islamiste pour la reconstruction du pays. Cette aide s’est matérialisée par l’acheminement de céréales, la promesse de 3 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 et l’équivalent de 26 millions d’euros en médicaments. Ces intérêts ne sont pas seulement sécuritaires mais aussi économiques : les richesses du sous-sol afghan en termes de minéraux intéressent la Chine.   
  • Cette rencontre intervient par ailleurs dans un contexte de tensions entre l’OTAN et la Russie. En effet, le 18 octobre, après le retrait par l’Organisation de l’accréditation de huit envoyés russes accusés d’espionnage, la Russie a suspendu la mission de l’OTAN à Moscou et sa propre mission de représentation auprès de l’alliance. La Russie, par le biais de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a par ailleurs dénoncé l’ambition de l’OTAN d’intégrer l’Ukraine et la Géorgie. Vladimir Poutine a, de plus, annoncé aujourd’hui qu’il ne participerait à la COP26, qui doit se tenir du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow.
  • Le 12 octobre, un sommet spécial du G20 avait été organisé par Mario Draghi pour tenter d’apporter une solution à la crise humanitaire en Afghanistan. Le sommet avait été un relatif échec : Poutine et Xi n’y étaient pas – la Chine étant notamment engagée dans une collaboration avec le dirigeant russe bien avant la prise de Kaboul. La Russie et la Chine ont toujours une ambassade à Kaboul (avec une dizaine d’autres États) et ont plusieurs fois fait savoir qu’elles ne se reconnaissaient pas dans l’objectif des puissances occidentales d’aider l’Afghanistan sans passer par les Talibans. La Commission a cependant annoncé mardi une aide d’1 milliard d’euros pour l’Afghanistan et les États de la région.