Alors que la société Hudong–Zhonghua Shipbuilding devrait être en mesure de procéder au lancement du premier porte-hélicoptères d’assaut (LHD) de Type 075 sous peu, le renforcement des capacités navales et de la force amphibie continue d’inquiéter les rivaux de Pékin en mer de Chine et dans l’Indopacifique. En cause, l’essor d’un véritable Corps des Marines chinois, puissamment doté et appuyé par une marine militaire aux capacités croissantes, dans un contexte marqué entre autres par la militarisation rampante des îlots occupés par Pékin en mer de Chine méridionale.
La saisie par l’Iran du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le golfe Persique relance à Londres le débat sur la capacité de la Royal Navy à sécuriser les voies de communication maritime autour desquelles s’articule le commerce international. Avec seulement six destroyers de classe Daring et treize frégates de classe Duke, cette dernière n’est tout simplement plus en mesure de parer à l’ensemble des menaces pesant sur les intérêts britanniques, une situation liée à la réduction continue des dépenses militaires de ces dernières décennies.
Avec le lancement d’un second destroyer de classe Maya, la Force maritime d’autodéfense japonaise confirme sa volonté de demeurer une force navale de premier plan dans un contexte marqué par la réémergence de la Chine et l’accroissement des tensions au sein de l’espace indopacifique.
Dominé par la China Shipbuilding Industry Corporation (CSIC) et la China State Shipbuilding Corporation Limited (CSSC), le secteur maritime et naval chinois pourrait connaître dans les années à venir une révolution conséquente, ces deux conglomérats ayant annoncé une fusion prochaine. Si celle-ci devait recevoir le feu vert des autorités, elle déboucherait sur la naissance d’un véritable monstre marin. Cette annonce mérite néanmoins d’être contextualisée, une telle fusion présentant des conséquences à la fois nationales et internationales.
La France prépare désormais le lancement d’une nouvelle génération de submersibles, les Suffren, aux caractéristiques plus adaptées aux enjeux contemporains de la lutte sous-marine et navale. Au-delà de la seule modernisation d’une part conséquente de la force océanique stratégique (FOST) française, cette révolution pose la question des éventuelles coopérations européennes et internationales dans le domaine.
Si la responsabilité de l’Iran dans l’attaque des tankers Front Altair et Kokuka-Courageous est loin d’avoir été démontrée, les récents incidents qui se sont produits dans le détroit d’Ormuz nous encouragent à étudier la composition de la marine de la République Islamique d’Iran et, par là même, ses ambitions et ses capacités. Aujourd’hui, presque 40 % du brut consommé à l’échelle mondiale transite par cette artère commerciale vitale, une donnée qui ne peut aller sans exciter les appétits et les peurs des nations riveraines et concernées.
La ministre des Armées Florence Parly a prononcé un discours remarqué à l’occasion de l’édition 2019 du Dialogue de Shangri-La, un sommet international organisé par l’International Institute for Security Studies et consacré aux enjeux de défense asiatiques. Alors que le transit d’une frégate française par le détroit de Taïwan avait déclenché un incident entre Paris et Pékin il y a de ça un mois, cette prise de parole a été l’occasion pour la France de clarifier sa position dans l’espace indopacifique, dans le sillage direct des exercices navals Varuna et La Pérouse.
Tandis que la question chypriote continue d’empoisonner une part conséquente des échanges entre l’Union européenne et la Turquie, l’expansionnisme d’Ankara, le prolongement des crises propres au Levant et la découverte de nouveaux champs gaziers en Méditerranée orientale pose la question d’une éventuelle évolution de la présence française dans la région. Celle-ci doit répondre à des enjeux protéiformes, de la lutte inachevée contre Daech à la sauvegarde des intérêts économiques français, en passant par la sauvegarde de l’influence française dans un espace soumis à des tensions croissantes.
Alors que les prétentions de Pékin en Mer de Chine contribuent à un regain de tensions dans l’espace indopacifique, les marines militaires française et indienne ont pris part du 7 au 10 mai à l’exercice bilatéral Varuna, via la mobilisation d’une douzaine de bâtiments parmi lesquels figuraient, chose rare, deux porte-avions, le Charles de Gaulle et l’INS Vikramaditya. C’est la première fois depuis sa création en 1983 que l’exercice rassemble autant de forces.
Alors que la France devait être l’un des participants les plus remarqués de la revue navale chinoise du 23 avril organisée à l’occasion du 70ème anniversaire de la Marine de l’Armée Populaire de Libération, les autorités chinoises ont déclaré la Marine française persona non grata à la suite du passage de la frégate de surveillance Vendémiaire par le détroit de Taïwan. Cet incident illustre la radicalisation croissante de la position chinoise vis-à-vis de Taïwan, toujours considéré comme une province rebelle par Pékin et l’intelligentsia continentale.