Méditerranée

Long format

Vu d’Europe, «  l’arc des crises  » qui frappent l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient s’est, depuis plusieurs années, significativement rapproché des frontières du continent. Dans cette étude, fruit d’un travail au long cours, Charles Thépaut propose une nouvelle manière de construire une politique commune sur les rives sud de l’Europe, dans une démarche de clarification des conditions et des paramètres avec l’allié américain.

Il ne fait aucun doute que les élections du 14 février dernier en Catalogne ont été un événement important pour la politique espagnole, même s’il reste pour l’instant difficile de prédire de quelle manière la transformation se produira. Si prédire quelle coalition gouvernementale se matérialisera dans les prochaines semaines est ardu, nous savons du moins qu’il existe une double majorité politique qui permettra de générer un gouvernement plus stable.
Restent cinq points à retenir, qui nous permettent d’avoir une vue d’ensemble du paysage politique régional.

Juste avant qu’il soit nommé ministre des infrastructures et des transports du gouvernement Draghi, nous avons rencontré Enrico Giovannini. Dans le contexte d’un Green Deal européen, où l’Italie et l’Europe en sont-elles dans leur transition écologique, quelle est la mesure concrète de leurs objectifs  ?

«  Rien ne sera plus pareil dans la vie politique portugaise après cette nuit historique  » s’enflammait André Ventura, candidat de Chega, au soir du 24 janvier et d’une élection présidentielle qui l’a vu monter sur la troisième marche du podium – un résultat qui semble consacrer la fin de «  l’exception  » portugaise. Ventura serait-il la nouvelle figure de proue d’une scène politique portugaise en pleine recomposition, sur fond de crise sanitaire sans précédent  ?

Dans cet article de fond, Yves Léonard dresse un profil précis et complexe de l’étoile montante de l’extrême droite portugaise.

Depuis 2019 jusqu’à ce jour, le Liban a connu une révolte populaire inédite, la chute d’un gouvernement, une crise économique et financière sans précédent, la pandémie du coronavirus, et une gigantesque explosion qui a fauché la vie de plus de 200 personnes le 4 août dernier. Déjà fragilisé par des crises politiques qui se succèdent, le pays du Cèdre reste à ce jour sans gouvernement, près de six mois après la déflagration au port de Beyrouth, alors que la grogne populaire se fait à nouveau ressentir. Plus qu’une crise de gouvernement, le Liban, dans une impasse totale, est face à une crise de système dont l’issue est plus que jamais incertaine.

Les deux explosions au port de Beyrouth le 4 août 2020 ont secoué tout le Liban. Si le monde entier est au courant de ce qu’il s’est passé, nul n’en connait encore la raison. La liste des hypothèses est cependant très longue. Six mois après cette heure maudite de 18h07, la cause de cette tragédie ayant fait plus 7500 blessés et plus de 200 décès reste inconnue. Y a-t-il un responsable  ? Justice sera-t-elle rendue  ? Les Libanais ont besoin de réponses.

La participation de Matteo Renzi en tant qu’orateur principal à la conférence Future Investment Initiative (FII), un événement financé par le Fonds d’investissement souverain d’Arabie Saoudite, a soulevé un certain nombre de questions sur un éventuel conflit d’intérêts de la part d’un sénateur en exercice. Mais outre les implications « globales » évidentes, les mots de l’ancien Président du Conseil et maire de Florence ont également un poids important dans la géopolitique « locale », car ils proposent une vision très précise de la diplomatie des villes et du développement urbain.

Au cœur du système étatique égyptien, dans l’ombre du maréchal Al-Sissi, l’armée est aujourd’hui première garante de la stabilité du pouvoir, pilier de la politique économique du gouvernement et en pleine «  guerre contre le terrorisme  ». D’une Egypte en plein essor révolutionnaire à un régime cadenassé en moins d’une décennie, l’évolution du pays ne peut être comprise sans tenir compte du rôle essentiel de l’institution militaire. Dix ans après les printemps arabes, deux mois après la visite d’Abdel Fattah Al-Sissi en France et alors qu’Emmanuel Macron a exprimé l’espoir que l’Egypte se construise sur des «  institutions démocratiques et protectrices des libertés  », appréhender le poids de l’armée dans la société égyptienne permet de mieux percevoir le décalage entre ce souhait et la réalité actuelle du pays.

Vendredi dernier, le gouvernement catalan a rendu public un décret, signé par le président par intérim Pere Aragonès, approuvant l’annulation effective des élections régionales prévues pour le 14 février. S’appuyant sur l’augmentation des cas de Covid19, le décret n’a pas seulement «  reporté  » la date prévue pour les élections, mais a littéralement rendu inefficaces les procédures de l’organe électoral qui administre le processus de vote dans la région. Existe-t-il vraiment des bases juridiques suffisantes à ce report  ?