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Élections européennes 2024

06 - 09 June 2024

— Les élections européennes ont eu lieu du 6 au 9 juin 2024
— La majorité des pays ont voté le dimanche 9
— Après le 1er février 2020 et le départ du Royaume-Uni, le nombre de députés au Parlement européen est passé de 751 à 705. Il est de 720 pour la mandature 2024-2029.

Le Parlement européen 2024-2029

La composition du nouvel hémicycle ci-dessous repose sur les résultats provisoires publiés par le Parlement européen et mis à jour à 11h30 (Paris) mercredi 12 juin. Le centre-droit s’est notamment distingué en Espagne (Parti populaire, 22 sièges ) et le centre-gauche en France (PS-Place publique, 13). Proportionnellement, les pertes sont plus importantes pour les libéraux, en net recul en France (Renaissance et alliés, 13 sièges) et en Espagne (Ciudadanos n’obtient aucun député). Le groupe national-conservateur des Conservateurs et réformistes européens (CRE) arrive en quatrième position avec 73 sièges, 6 sièges derrière les libéraux, un écart légèrement plus important que celui indiqué par les sondages. Le groupe enregistre des hausses notamment en Italie (Fratelli d’Italia, 24 sièges), en Roumanie (Alliance pour l’unité des Roumains, 5), en France (Reconquête, 5) et en Espagne (Vox, 6), qui compensent largement les pertes accusées par le groupe en Pologne (Droit et Justice, 20) et aux Pays-Bas (Forum pour la Démocratie, aucun député). L’autre groupe d’extrême droite, Identité et Démocratie (ID), progresse dans une majorité d’États, et principalement en France (Rassemblement national, 30), aux Pays-Bas (Parti pour la Liberté, 6), au Portugal (Chega, 2) et en Autriche (Parti pour la Liberté d’Autriche, 6). Mais les pertes de la Lega (8 sièges) et l’exclusion de l’AfD ne donnent au groupe ID actuel que 58 élus.

Évolution du nombre de sièges au Parlement européen, par groupe

Analyses

Sièges par État membre

Le centre-droit s’est notamment distingué en Espagne (Parti populaire, 22 sièges) et le centre-gauche en France (PS-Place publique, 13). Proportionnellement, les pertes sont plus importantes, pour les libéraux, en net recul en France (Renaissance et alliés, 13 sièges). Le groupe national-conservateur des Conservateurs et réformistes européens (CRE) arrivé en quatrième position avec 73 sièges, 6 sièges derrière les libéraux, un écart plus important que celui indiqué par les sondages. Le groupe enregistre des hausses notamment en Italie (Fratelli d’Italia, 22), en Roumanie (Alliance pour l’unité des Roumains, 9), en France (Reconquête, +5) et en Espagne (Vox, 6), qui compensent largement les pertes accusées par le groupe en Pologne (Droit et Justice, 19) et aux Pays-Bas (Forum pour la Démocratie, 1). L’autre groupe d’extrême droite, Identité et Démocratie (ID), progresse dans une majorité d’États, et principalement en France (Rassemblement national, 31), aux Pays-Bas (Parti pour la Liberté, 9), au Portugal (Chega, 3), en Autriche (Parti pour la Liberté d’Autriche, 6) et en Bulgarie (Renaissance, 3). Mais les pertes de la Lega (8) et l’exclusion de l’AfD ne donnent au groupe ID actuel que 59 élus en.

Le Conseil européen, qui réunit les 27 chefs d’État et de gouvernement, a un rôle central dans la nomination de la présidence de la Commission européenne

La première mission du Conseil européen qui se réunira dès le 17 juin de manière informelle, sera de proposer/élire les top jobs, en cherchant à respecter un complexe équilibre politique et géographique. Le PPE est actuellement le plus représenté au Conseil, 11 chefs d’État ou de gouvernement étant politiquement affiliés au groupe. Toutefois, parmi les 5 premiers pays par poids économique ou démographique, seulement le chef du gouvernement polonais appartient au PPE. Il est suivi par Renew qui peut compter sur la présence du président français et le S&D sur celle du chancelier allemand et du président espagnol. Le groupe CRE, qui a connu une augmentation de son nombre de sièges par rapport à 2019 lors du scrutin des 6-9 juin, est représenté notamment par Giorgia Meloni et Petr Fiala. Un point d’attention important : des partis affiliés au groupe sont membres des coalitions de gouvernement dans deux autres pays (Finlande et Suède). Aucun chef d’État ou de gouvernement n’appartient au groupe ID mais deux partis d’extrême droite non affiliés sont actuellement dans des coalitions de gouvernement et Croatie et Slovaquie.

La dynamique de la hausse de participation de 2019 légèrement maintenue

La participation aurait pu être un élément déterminant. En 2019, le taux de participation aux élections avait atteint son plus haut niveau depuis 1994, s’établissant à 50,7 % — renversant ainsi le déclin constant remarqué depuis la première élection de 1979. En 2024, le taux de participation s’est élevé à 51%. Des disparités importantes existent toutefois entre les États-membres : si en Hongrie le taux de participation a bondi de plus de 15 points de pourcentage (59,3 % contre 43,3 % en 2019), contribuant probablement au déclin du parti de Viktor Orban, en Lituanie il a baissé de plus de 25 points de pourcentage, se situant à 28,35 %.

Évolution du taux de participation aux élections européennes depuis 1979

Le grand contexte : le Frexit a disparu

Il s’agit d’une des tendances les plus conséquentes et les moins fondamentalement prises en compte de cette étonnante phase politique en Europe : entre 2019 et 2023, dans la plupart des pays européens, le soutien à la sortie de l'Union européenne a considérablement diminué. Seul Chypre a vu le soutien augmenter de plus de 10 points. La Bulgarie, l'Estonie, l'Allemagne, Malte et les Pays-Bas de moins de 5 points. La croissance de forces à la droite du Parti populaire européen s’accompagne de leur paradoxale conversion à l’Union qui s’apparente, par certains côtés, à «une ruse de la raison».
Cette tendance doit être étudiée en se concentrant sur l’évolution de la demande politique. Elle est portée par une confiance accrue dans l’euro et dans l’action de l’Union européenne, confrontée depuis 2008 à une série de crises-mondes. Les fluctuations des attentes des citoyens vis-à-vis des priorités de l’Union européenne esquissent une chronologie problématisée : situation économique et chômage après la crise zone euro ; terrorisme et immigraiton après la guerre en Syrie et la crise de l’accueil de 2015 ; santé et de nouveau économie après la crise pandémique ; le retour de l’immigration et de la géopolitique après l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine en 2022.

Part des Européens considérant que leur pays se porterait mieux en dehors de l'Union européenne, par pays

Quels sont, selon vous, les deux problèmes les plus importants auxquels l'Union est actuellement confrontée ?

Une clef de lecture : les échelles de la confiance, des régions au continent

Partout en Europe, les échelles locale et régionale sont plus investies de confiance que les institutions nationales (parlement et gouvernement notamment). La première carte – issue d’un rapport publié par le Groupe d’études géopolitiques – montre cet écart, par pays, en points de pourcentage. L’écart moyen de confiance entre les institutions locales/régionales et nationales au sein de l’Union est de 15 points de pourcentage.
La confiance dans les instances étatiques par rapport aux institutions européennes varie en fonction du pays, avec un fort contraste nord/sud. La deuxième carte montre qu’au sud et à l’est du continent, l’Union est systématiquement plus investie de confiance que les gouvernements nationaux.

Les échelons locaux, plus investis de confiance Écart de confiance entre institutions nationales (parlement et gouvernement) et régionales/locales, en points de pourcentage

Écart de confiance entre institutions nationales et européennes : contraste Nord-Sud

Pour approfondir

Qui contrôlera le Parlement européen ? 10 points et 20 graphiques sur les tendances clefs des élections européennes des 6-9 juin

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