L’annonce surprise du président français Emmanuel Macron agite les marchés. Les indicateurs macroéconomiques français déclinent.
- Le rendement de l’OAT française à 10 ans a augmenté de près de 8 points de base pour atteindre 3,19 % lundi matin, se rapprochant ainsi de son niveau le plus élevé depuis la fin du mois de novembre1.
- Le spread — l’écart entre les rendements français et allemand à 10 ans, un indicateur clef du risque de crédit de la France — s’est creusé pour atteindre environ 54 points de base. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis six semaines, une hausse qui montre combien les investisseurs se méfient du futur macroéconomique de la France et de la soutenabilité de sa dette dans une période électorale éclair pleine d’incertitudes.
Pour rappel, la BCE a abaissé le 6 juin ses taux d’intérêt directeurs de 25 points de base.
- Toutefois la présidente de la BCE Christine Lagarde a fait part de ses inquiétudes quant aux risques d’inflation persistants en restant vague quant aux prochaines décisions.
- Les opérateurs ont été incités à réévaluer leurs attentes en matière de réduction des taux à l’avenir.
Au-delà des indicateurs macroéconomiques, les marchés témoignent d’une inquiétude sur les perspectives de l’industrie française.
- Le CAC 40 a perdu 2 % ce lundi, atteignant un niveau de 7 839 à 12 h 20 aujourd’hui, son niveau de fin février.
- Il faut noter que la plupart des bourses européennes ont connu le même destin : en moyenne, Euronext affichait –1 % ce matin et le DAX allemand –0,9 %, soit la moitié de la baisse française.
- En France, LVMH a perdu 2,2 % et BNP Paribas 5,1 %.
- A contrario, fin mai, l’annonce par Standard & Poor’s de l’abaissement de la note française d’AA à AA–, n’avait eu presque aucun impact sur le CAC 40.
Le contexte économique et politique français a un impact sur toute la zone euro ainsi que dans les équilibres des États membres dont les majorités politiques s’effritent ou sortent perdantes des Européennes 2024 à commencer par l’Allemagne du chancelier Scholz.
- Ce lundi à 11 h, un euro s’échangeait contre 1,074 dollar américain ; c’était 1,080 hier à 19 h 30, juste avant l’annonce des résultats, soit une baisse de 0,5 %. Par rapport à la livre sterling, la baisse est de 0,4 % — ce qui montre aussi que la livre s’est dépréciée par rapport au dollar.
- Ce phénomène se retrouve au niveau continental : depuis hier, le lei roumain, le lev bulgare, le złoty polonais, le forint hongrois, la couronne tchèque et la couronne danoise se sont dépréciés par rapport au dollar.
- Seule la couronne suédoise – le premier ministre accuse une légère remontée.
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Sources
- Les gouvernements nationaux peuvent émettre une obligation d’État, libellée dans la monnaie du pays. Lorsqu’un gouvernement national émet des obligations en devises étrangères, celles-ci sont généralement appelées obligations souveraines. Le rendement attendu par les investisseurs lorsqu’ils prêtent des fonds aux gouvernements reflète les anticipations d’inflation et la probabilité de remboursement de la dette.