Trump contre Biden 2024

State of the Union : face à Trump, Joe Biden a un plan pour 2025

Joe Biden veut briser l'élan de Trump.

Hier, devant le Congrès, il a dynamité l’exercice d’ordinaire plutôt policé du discours sur l’état de l’Union. Alternant entre bilan et programme, il a engagé une bataille au corps à corps contre Trump — sans jamais le nommer. Nous traduisons et commentons cette offensive inattendue, qui pourrait accélérer le rythme de la campagne.

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Le Grand Continent
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© Shawn Thew/AP/SIPA

À l’image du précédent — prononcé à l’occasion du troisième anniversaire du 6 janvier 2021 — le dernier State of the Union du premier mandat de Joe Biden était un discours de campagne. Cette fois-ci, le président démocrate n’a pas prononcé le nom de Donald Trump. C’est pourtant contre lui qu’il était dirigé.

Joe Biden se trouve dans une phase difficile de sa campagne présidentielle. S’il a remporté 15 États lors du Super Tuesday et qu’il se dirige confortablement vers l’investiture du Parti démocrate lors de la convention qui se tiendra à Chicago en août, sa candidature est plus subie que souhaitée. Lors de la campagne de 2020, Biden se présentait comme « candidat de transition ». Bien qu’il ne l’ait pas explicitement dit à l’époque — ce que son ancienne équipe de campagne ne manque pas de rappeler —, Biden disait vouloir servir de « pont » vers une candidature de Kamala Harris.

Quatre ans plus tard, alors que les États-Unis se dirigent vers une des élections présidentielles les plus disputées et aux enjeux les plus élevés depuis plusieurs décennies, le Parti démocrate se retrouve fragilisé par un candidat qui ne plaît pas aux électeurs, dans un remake de l’élection de 2020 qui n’est pas souhaitée par une majeure partie du pays. S’il est bien trop tôt dans la campagne pour se fier aux sondages d’opinion nationaux qui ne font que refléter les ressentis des électeurs capturés à un instant t, il est certain que la configuration de cette élection semble désavantageuse pour les démocrates.

La base du Parti républicain ne votera pas pour un candidat démocrate, quel qu’il soit. Dans les meetings, on entend certains électeurs républicains se plaindre de se retrouver avec un candidat empêtré dans une multitude d’affaires judiciaires, instable et incarnant des valeurs bien souvent à l’opposé de celles de ses électeurs. Entre voter pour Donald Trump, qu’une partie n’apprécie guère, et Joe Biden, aucun ne conçoit néanmoins l’idée de voter pour le candidat démocrate. Là où Biden veut convaincre, c’est parmi les électeurs indécis et les déçus du Parti républicain qui avaient placé leurs espoirs chez Nikki Haley. C’est à eux que ce discours s’adresse.

Au-delà de son opposition à Trump et à l’image des États-Unis qu’il incarne, Biden a souhaité donner une autre image. Malgré les critiques portant sur son âge, ses facultés cognitives ou encore sa santé physique, le président démocrate a un plan. En matière d’économie, de relations internationales, de santé, d’immigration, d’infrastructures, d’investissements, de technologie, de fiscalité… Joe Biden se présente comme un candidat ayant un programme, un « agenda d’unité » qui s’inscrit en opposition au document programmatique de la Heritage Foundation que Trump pourrait mettre en œuvre dès son arrivée à la Maison-Blanche s’il était élu. Pendant plus d’une heure, le président démocrate a cherché à incarner un rôle de réconciliateur. Une image cultivée au cours de sa longue carrière politique : il serait préparé à travailler avec l’opposition là où son opposant serait déterminé à œuvrer contre les institutions s’il venait à être réélu.

Monsieur le Président. Madame la vice-présidente. Mesdames et Messieurs les membres du Congrès. Chers compatriotes américains.

En janvier 1941, le président Franklin Roosevelt est venu dans cette hémicycle pour s’adresser à la nation.

Il a déclaré : « Je m’adresse à vous à un moment sans précédent dans l’histoire de l’Union ».

Hitler avançait. La guerre faisait rage en Europe. 

L’objectif du président Roosevelt était de réveiller le Congrès et d’alerter le peuple américain sur le fait que nous ne traversions pas un moment ordinaire.

La liberté et la démocratie étaient attaquées dans le monde. 

Ce soir, je viens dans cette même salle pour m’adresser à la nation. 

Nous sommes confrontés à un moment sans précédent dans l’histoire des États-Unis. 

Mon but ce soir est à la fois de réveiller ce Congrès et d’alerter le peuple américain sur le fait que nous ne traversons pas non plus un moment ordinaire. 

Depuis le président Lincoln et la guerre de Sécession, la liberté et la démocratie n’ont jamais été autant attaquées chez nous qu’aujourd’hui. 

Ce qui fait la particularité de ce moment, c’est que la liberté et la démocratie sont attaquées à la fois chez nous et à l’étranger — au même moment.

À l’étranger, la Russie de Poutine avance, envahissant l’Ukraine et semant le chaos — en Europe et au-delà. 

Si quelqu’un dans cette salle pense que Poutine s’arrêtera à l’Ukraine, je vous assure qu’il ne le fera pas. 

Mais l’Ukraine peut arrêter Poutine si nous la soutenons et lui fournissons les armes dont elle a besoin pour se défendre. C’est tout ce que l’Ukraine demande. Elle ne demande pas de soldats américains.

Il n’y a de fait pas de soldats américains en guerre en Ukraine. Et je suis déterminé à ce qu’il en soit ainsi.

Joe Biden répond ici indirectement aux propos d’Emmanuel Macron concernant l’envoi de troupes au sol en Ukraine qui « ne doit pas être exclu ». Comme la grande majorité des pays européens, le président américain évacue ici cette possibilité largement impopulaire auprès des Américains. Si les électeurs démocrates sont en accord avec l’assistance militaire et le rôle de soutien joué par les États-Unis dans le conflit en Ukraine, un récent sondage suggère que 52 % des électeurs républicains souhaitent que Washington prenne une part moins active.

Mais aujourd’hui, l’aide à l’Ukraine est bloquée par ceux qui veulent que nous abandonnions notre rôle de leader dans le monde.

Il n’y a pas si longtemps, un président républicain, Ronald Reagan, lançait : « M. Gorbatchev, démolissez ce mur ».

Aujourd’hui, mon prédécesseur, un ancien président républicain, dit à Poutine : « Faites ce que vous voulez ».

Contrairement à son précédent discours prononcé il y a un peu plus de deux mois, trois ans après l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, Biden ne nomme jamais Donald Trump dans son discours sur l’état de l’Union.

C’est ce qu’a dit un ancien président américain, en s’inclinant devant un dirigeant russe. 

C’est scandaleux. C’est dangereux. C’est inacceptable. 

Les États-Unis sont un membre fondateur de l’OTAN, l’alliance militaire des nations démocratiques créée après la Seconde Guerre mondiale pour prévenir la guerre et maintenir la paix.

Aujourd’hui, nous avons rendu l’OTAN plus forte que jamais. 

Nous avons accueilli la Finlande au sein de l’Alliance l’année dernière, et ce matin même, la Suède a officiellement rejoint l’Alliance, et son Premier ministre est ici ce soir. 

Monsieur le Premier ministre, soyez le bienvenu dans l’OTAN, l’alliance militaire la plus forte que le monde ait jamais connue. 

Je dis ceci au Congrès : nous devons tenir tête à Poutine. Envoyez-moi le projet de loi bipartisan sur la sécurité nationale. 

L’histoire nous regarde.

Si les États-Unis se retirent maintenant, ils mettront l’Ukraine en danger. 

L’Europe sera en danger. Le monde libre sera en danger, en enhardissant ceux qui nous veulent du mal.

La dernière tranche d’aide militaire américaine dont le coût de remplacement des munitions et matériels est couvert par des financements débloqués par le Congrès remonte au 27 décembre 2023. Depuis, les États-Unis n’ont pas envoyé d’aide militaire à Kiev, ce qui s’est traduit par un recul des positions ukrainiennes dans l’est du pays, dernièrement à Avdiivka. Cela fait bientôt un mois que le Sénat, à majorité démocrate, a passé un projet de loi contenant 60 milliards de dollars d’aide pour l’Ukraine. Le speaker républicaine de la Chambre, Mike Johnson, a depuis refusé de considérer le texte, bloquant de facto son adoption.

Mon message au président Poutine est simple.

Nous ne nous déroberons pas. Nous ne nous inclinerons pas. Je ne m’inclinerai pas. 

L’histoire nous regarde, comme elle nous a regardés il y a trois ans, le 6 janvier.

Des insurgés avaient pris d’assaut ce même Capitole et placé un couteau sous la gorge de la démocratie américaine.

Nombre d’entre vous étaient présents en ce jour des plus sombres. 

Nous avons tous vu de nos propres yeux que ces insurgés n’étaient pas des patriotes. 

Ils étaient venus pour empêcher le transfert pacifique du pouvoir et pour renverser la volonté du peuple. 

Le 6 janvier, les mensonges sur l’élection de 2020 et les complots visant à voler l’élection constituaient la menace la plus grave pour notre démocratie depuis la guerre de Sécession.

Mais ils ont échoué. L’Amérique est restée forte et la démocratie a prévalu.

Mais nous nous devons d’être honnêtes : la menace demeure et la démocratie doit être défendue.

Mon prédécesseur et certains d’entre vous ici présents cherchent à enterrer la vérité du 6 janvier.

Je ne le ferai pas.

C’est le moment de dire la vérité et d’enterrer les mensonges. 

Et voici la vérité la plus simple. On ne peut pas aimer son pays seulement quand on gagne. 

Comme je l’ai fait depuis mon élection, je vous demande à tous, sans distinction de parti, de vous unir pour défendre notre démocratie !

Rappelez-vous votre serment de défendre notre pays contre toutes les menaces étrangères et nationales.

Respectez les élections libres et équitables ! Rétablissez la confiance dans nos institutions ! Et dites clairement que la violence politique n’a absolument pas sa place en Amérique !

L’histoire nous regarde. 

Et l’histoire est témoin d’un nouvel assaut contre la liberté.

Latorya Beasley, assistante sociale à Birmingham, en Alabama, nous rejoint ce soir. Il y a 14 mois aujourd’hui, elle et son mari ont accueilli une petite fille grâce au miracle de la fécondation in vitro

Elle avait prévu des traitements pour avoir un deuxième enfant, mais la Cour suprême de l’Alabama a mis fin aux traitements de FIV dans tout l’État, à la suite de la décision de la Cour suprême annulant l’arrêt Roe v. Wade.

On lui a dit que son rêve devrait attendre. 

Ce que sa famille a vécu n’aurait jamais dû se produire. Et si le Congrès n’agit pas, cela pourrait se reproduire.

Alors ce soir, défendons les familles comme la sienne !

À mes amis d’en face, ne faites pas attendre les familles plus longtemps. Garantissez le droit à la FIV dans tout le pays !

Comme la plupart des Américains, je pense que Roe v. Wade montrait la voie. Et je remercie la Vice-présidente Harris d’avoir été une leader incroyable en défense de la liberté de reproduction et bien d’autres combats.

Mais mon prédécesseur est entré en fonction avec la volonté de voir Roe v. Wade renversé. 

C’est grâce à lui qu’elle l’a été. D’ailleurs, il s’en vante. 

L’arrêt Roe v. Wade, qui garantissait un droit à l’avortement pour les femmes américaines, a été annulé le 24 juin 2022 par une Cour suprême à majorité conservatrice. La plus grande régression de l’histoire juridique américaine est la conséquence de la nomination par Donald Trump de trois juges conservateurs au cours de son mandat : Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett.

Regardez le chaos qui en a résulté. 

Kate Cox, épouse et mère de Dallas, nous rejoint ce soir du Texas. 

Lorsqu’elle est tombée enceinte à nouveau, le fœtus était atteint d’une maladie mortelle. 

Ses médecins ont dit à Kate que sa vie et sa capacité à avoir des enfants à l’avenir étaient en danger si elle n’agissait pas.

La loi texane interdisant l’avortement, Kate et son mari ont dû quitter l’État pour obtenir les soins dont elle avait besoin.

Ce que sa famille a vécu n’aurait jamais dû se produire. Mais c’est le cas pour tant d’autres. 

Certaines lois interdisent le droit de choisir, criminalisent les médecins et obligent les victimes de viol et d’inceste à quitter leur pays pour obtenir les soins dont elles ont besoin. 

Nombre d’entre vous, dans cet hémicycle, et mon prédécesseur promettent d’adopter une interdiction nationale de la liberté de reproduction.

Le programme conservateur élaboré par la Heritage Foundation — un think-tank qui s’est largement développé sous la présidence de Ronald Reagan dans les années 1980 avant de devenir l’un des principaux laboratoires du trumpisme — que Trump pourrait mettre en oeuvre s’il était élu veut de facto mettre fin à toute procédure d’avortement en appliquant le Comstock Act de 1873. 

Celui-ci, quasiment oublié pendant 150 ans, interdit l’envoi via le service postal américain d’articles jugés « obscènes », « indécents » ou « destinés à provoquer un avortement », ce qui serait susceptible d’empêcher toute procédure d’avortement chimique (via des pilules abortives, comme le mifepristone) et chirurgical dans l’ensemble des États américains. L’avortement est d’ores et déjà interdit aujourd’hui dans 17 États, principalement dans le Sud.

Mon Dieu, quelles libertés allez-vous encore supprimer ?

Dans sa décision d’annuler l’arrêt Roe v. Wade, la majorité de la Cour suprême a écrit : « Les femmes ne sont pas dépourvues de pouvoir électoral ou politique ».

Sans rire. 

Joe Biden prononçant son State of the Union devant les deux chambres assemblées en Congrès. © Shawn Thew/AP/SIPA

Il est clair que ceux qui se vantent d’avoir annulé l’arrêt Roe v. Wade n’ont aucune idée du pouvoir des femmes en Amérique.

Ils l’ont découvert lorsque la liberté de reproduction a été un enjeu lors d’élections et a gagné en 2022, 2023, et ils le découvriront à nouveau en 2024.

Si les Américains m’envoient un Congrès qui soutient le droit de choisir, je vous promets que je rétablirai Roe v. Wade dans la loi !

L’Amérique ne peut pas revenir en arrière. Je suis ici ce soir pour montrer la voie à suivre. Car je sais tout le chemin que nous avons parcouru. 

Il y aura quatre ans la semaine prochaine, avant mon entrée en fonction, notre pays était frappé par la pire pandémie et la pire crise économique depuis un siècle.

Souvenez-vous de la peur. Des pertes d’emplois record. Souvenez-vous de la montée en flèche de la criminalité. Et le taux d’homicides. 

Un virus déchaîné qui allait coûter la vie à plus d’un million d’Américains et laisser derrière lui des millions d’êtres chers. 

Une crise de santé mentale due à l’isolement et à la solitude. 

Un président, mon prédécesseur, qui a manqué à son devoir le plus élémentaire. Tout président doit au peuple américain le devoir de s’occuper de lui. 

C’est impardonnable. 

J’ai pris mes fonctions avec la détermination de réussir à nous faire traverser l’une des périodes les plus difficiles de l’histoire de notre pays. 

Et c’est ce que nous avons fait. Cela ne fait pas la une des journaux, mais dans des milliers de villes et de villages, le peuple américain est en train d’écrire la plus grande histoire de comeback jamais racontée.

Racontons donc cette histoire ici et maintenant. 

Le comeback de l’Amérique, c’est construire un avenir de possibilités américaines, construire une économie à partir du milieu et de la base, et non du haut vers le bas, investir dans toute l’Amérique, dans tous les Américains pour s’assurer que tout le monde a une chance équitable et que nous ne laissons personne de côté ! 

La pandémie ne contrôle plus nos vies. Les vaccins qui nous ont sauvés du Covid sont désormais utilisés pour vaincre le cancer.

Transformer un setback en un comeback

C’est cela, l’Amérique ! 

J’ai hérité d’une économie qui était au bord du gouffre. Aujourd’hui, notre économie fait l’envie du monde entier ! 

15 millions de nouveaux emplois en seulement trois ans : c’est un record ! 

Le chômage est au plus bas depuis 50 ans.

Un nombre record de 16 millions d’Américains créent des petites entreprises et chacune d’entre elles est un acte d’espoir. 

Une croissance historique de l’emploi et des petites entreprises pour les Noirs, les Hispaniques et les Américains d’origine asiatique. 

800 000 nouveaux emplois dans l’industrie manufacturière américaine, et ce n’est pas fini. 

Le nombre de personnes bénéficiant d’une assurance maladie n’a jamais été aussi élevé. 

L’écart racial en matière de richesse n’a jamais été aussi faible depuis 20 ans. 

Les salaires continuent d’augmenter et l’inflation de baisser ! 

Elle est passée de 9 % à 3 % — la plus faible au monde ! 

Et la tendance est à la baisse. 

Et maintenant, au lieu d’importer des produits étrangers et d’exporter des emplois américains, nous exportons des produits américains et créons des emplois américains — ici même, en Amérique, là où ils doivent être !

La quasi-totalité des indicateurs économiques disponibles témoignent de la réussite du mandat de Joe Biden, bien qu’une partie résulte du rebond post-Covid. 

Malgré ce bilan positif des Bidenomics, les électeurs continuent toujours de favoriser un candidat républicain en ce qui concerne l’économie du pays. Dans un entretien publié dans la revue, l’historien à Princeton Julian Zelizer notait que malgré l’amélioration de la situation économique, les Américains « payent plus cher pour de nombreux produits par rapport aux prix auxquels ils étaient habitués, après plus d’une décennie sans augmentation notoire […] même s’il s’agit davantage d’une perception que de données, cela reste important ». En novembre, le prix du gallon d’essence ou d’une livre de viande aura sans doute plus d’influence sur le vote des Américains que l’augmentation du salaire réel ou l’indice de confiance des consommateurs.

Et le peuple américain commence à le ressentir. 

Les études sur la consommation montrent que la confiance des consommateurs monte en flèche. 

Buy American est la loi du pays depuis les années 1930.

Les administrations précédentes, y compris mon prédécesseur, n’ont pas réussi à acheter américain. 

Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Sous ma présidence, des projets fédéraux tels que la construction de routes, de ponts et d’autoroutes américains seront réalisés avec des produits américains par des travailleurs américains, ce qui créera des emplois américains bien rémunérés ! 

Grâce à ma loi sur les semi-conducteurs et la science, les États-Unis investissent plus que jamais dans la recherche et le développement.

Depuis son adoption en août 2022, le Chips and Science Act a permis d’attirer 157 milliards de dollars d’investissements, créant 25 400 emplois. Dans un discours prononcé en avril 2023, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, détaillait comment cette législation s’inscrivait dans un effort plus large de l’administration démocrate visant à « réduire les risques économiques et la vulnérabilité des États-Unis en matière de sécurité nationale ».

Pendant la pandémie, la pénurie de semi-conducteurs a fait grimper les prix de tous les produits, des téléphones portables aux automobiles.

Au lieu de devoir importer des semi-conducteurs, que l’Amérique a d’ailleurs inventés, des entreprises privées investissent aujourd’hui des milliards de dollars dans la construction de nouvelles usines de fabrication de semi-conducteurs ici, en Amérique !

Elles créent ainsi des dizaines de milliers d’emplois, dont beaucoup sont rémunérés à plus de 100 000 dollars par an et ne nécessitent pas de diplôme universitaire.

Mes politiques ont attiré 650 milliards de dollars d’investissements du secteur privé dans les énergies propres et la fabrication de pointe, créant ainsi des dizaines de milliers d’emplois ici, aux États-Unis !

Grâce à notre loi bipartisane sur les infrastructures, 46 000 nouveaux projets ont été annoncés dans vos communautés — modernisant nos routes et nos ponts, nos ports et nos aéroports, ainsi que nos systèmes de transport public. 

L’élimination des canalisations en plomb toxiques afin que chaque enfant puisse boire de l’eau propre sans risquer de subir des lésions cérébrales. 

Fournir à tous les Américains un accès à l’internet à haut débit à un prix abordable où qu’ils vivent : dans les communautés urbaines, suburbaines et rurales — dans les États républicains comme dans les États démocrates. 

Grâce à mes investissements, notamment dans les communautés amérindiennes, les exploitations agricoles familiales sont mieux à même de rester dans la famille et les enfants et petits-enfants n’auront pas à quitter la maison pour gagner leur vie.

C’est un facteur de transformation.

Belvidere, dans l’Illinois, est un exemple de retour en force. Elle a accueilli une usine automobile pendant près de 60 ans.

Avant mon entrée en fonction, l’usine était sur le point de fermer. 

Des milliers de travailleurs craignaient de perdre leur emploi. L’espoir s’évanouissait. 

Puis j’ai été élu et nous avons fait valoir Belvidere à plusieurs reprises auprès de l’entreprise automobile, sachant que les syndicats font toute la différence. 

L’UAW a travaillé d’arrache-pied pour que l’usine reste ouverte et que les travailleurs retrouvent leur emploi. Et ensemble, nous avons réussi !

Au lieu de fermer une usine automobile, une autre est en train de rouvrir et une nouvelle usine de batteries ultra-moderne est en train d’être construite pour alimenter ces voitures.

Au lieu d’une ville laissée pour compte, c’est une communauté qui repart de l’avant !

Au lieu de regarder les emplois automobiles de l’avenir partir à l’étranger, 4 000 travailleurs syndiqués bénéficiant de salaires plus élevés construiront cet avenir à Belvidere, ici en Amérique !

Ce soir, le président de l’UAW, Shawn Fain, un grand ami et un grand dirigeant syndical, est présent. 

Et Dawn Simms, issu d’une troisième génération de travailleurs de l’UAW à Belvidere. 

Shawn, j’ai été fier d’être le premier président de l’histoire américaine à tenir un piquet de grève. 

Aujourd’hui, Dawn a un emploi dans sa ville natale, ce qui assure la stabilité de sa famille, la fierté et la dignité.

En septembre dernier, alors que les travailleurs de plusieurs dizaines de sites du secteur automobile américain étaient en grève, Joe Biden était devenu le premier président de l’histoire des États-Unis à rejoindre les ouvriers de l’United Auto Workers sur un piquet de grève. Donald Trump s’était quant à lui rendu chez un équipementier automobile dans la banlieue de Détroit, où il avait joué sur la peur liée à la supposée « fuite » d’une partie des emplois de l’industrie automobile des États-Unis vers la Chine, qu’il présenta comme l’une des conséquences directes du programme économique de son opposant.

Une fois de plus, Wall Street n’a pas construit ce pays ! 

L’élue républicaine à la Chambre Marjorie Taylor Greene, portant une casquette (ce qui est interdit dans la Chambre des représentants) Make America Great Again, invective Joe Biden en lui demandant de prononcer le nom de Laken Riley, une jeune américaine tuée le 22 février 2024 en Géorgie par une personne en situation irrégulière. © Shawn Thew/AP/SIPA

C’est la classe moyenne qui l’a construit ! Et ce sont les syndicats qui ont construit la classe moyenne ! 

Lorsque les Américains sont mis à terre, ils se relèvent ! 

Nous continuons à avancer ! 

C’est cela l’Amérique ! C’est vous, le peuple américain ! 

C’est grâce à vous que l’Amérique revient !

C’est grâce à vous que notre avenir est plus radieux ! 

Et c’est grâce à vous que ce soir, nous pouvons dire avec fierté que l’état de notre Union est fort et de plus en plus fort !

Ce soir, je veux parler de l’avenir des possibilités que nous pouvons construire ensemble. 

Un avenir où l’époque de l’économie du ruissellement est révolue et où les riches et les grandes entreprises ne bénéficient plus de tous les avantages. 

J’ai grandi dans un foyer où peu de choses arrivaient sur la table de cuisine de mon père. 

C’est pourquoi je suis déterminé à changer les choses pour que la classe moyenne s’en sorte, que les pauvres puissent s’en sortir et que les riches puissent continuer à s’en sortir. 

Nous nous en sortons tous. 

Et il reste encore beaucoup à faire pour que vous ressentiez les bénéfices de tout ce que nous faisons. 

Les Américains paient les médicaments sur ordonnance plus cher que n’importe qui d’autre. 

C’est une erreur et j’y mets fin. 

Grâce à une loi que j’ai proposée et signée et pour laquelle aucun républicain n’a voté, nous avons enfin vaincu Big Pharma !

Au lieu de payer 400 dollars par mois pour de l’insuline, les personnes âgées souffrant de diabète n’ont plus qu’à payer 35 dollars par mois !

Désormais, je veux plafonner le coût de l’insuline à 35 dollars par mois pour tous les Américains qui en ont besoin ! 

Cela fait des années que l’on en parle, mais j’ai finalement obtenu que l’assurance-maladie soit habilitée à négocier des prix plus bas pour les médicaments sur ordonnance, tout comme le fait le département des Anciens combattants pour nos vétérans.

En 2022, le département de la Santé et des Services sociaux américain estimait que 11,6 % de la population du pays — soit 38,4 millions de personnes — était diabétique. Si certains pays du Golfe ou d’Asie disposent d’une part plus importante, le coût de l’insuline aux États-Unis est 10 fois supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (en excluant les États-Unis). 

Cela ne permet pas seulement aux personnes âgées d’économiser de l’argent. 

Elle permet aux contribuables de réduire le déficit fédéral de 160 milliards de dollars, car Medicare n’aura plus à payer des prix exorbitants aux grandes sociétés pharmaceutiques. 

Cette année, Medicare négocie des prix plus bas pour certains des médicaments les plus chers du marché, qui traitent tout, des maladies cardiaques à l’arthrite. 

Il est temps d’aller plus loin et de donner à Medicare le pouvoir de négocier des prix plus bas pour 500 médicaments au cours de la prochaine décennie. 

Cela permettra non seulement de sauver des vies, mais aussi d’économiser 200 milliards de dollars supplémentaires pour les contribuables ! 

À partir de l’année prochaine, cette même loi plafonne le coût total des médicaments sur ordonnance pour les personnes âgées bénéficiant de Medicare à 2 000 dollars par an, même pour les médicaments onéreux contre le cancer qui peuvent coûter 10 000, 12 000 ou 15 000 dollars par an. 

Je veux désormais plafonner le coût des médicaments sur ordonnance à 2 000 dollars par an pour tout le monde ! 

L’Obamacare, connu sous le nom d’Affordable Care Act (loi sur les soins abordables), reste un pilier très important.

Plus de cent millions d’entre vous ne peuvent plus se voir refuser une assurance maladie en raison de conditions préexistantes. 

Mais mon prédécesseur et de nombreux membres de cette chambre veulent supprimer cette protection en abrogeant l’Affordable Care Act. 

Nous vous en avons empêché 50 fois auparavant et nous vous en empêcheront encore ! 

D’ailleurs, je protège cette loi et je l’élargis.

J’ai promulgué des crédits d’impôt qui permettent d’économiser 800 dollars par personne et par an, réduisant ainsi les primes d’assurance maladie pour des millions de familles de travailleurs. 

Ces crédits d’impôt expirent l’année prochaine. 

Je veux rendre ces économies permanentes ! 

Les femmes représentent plus de la moitié de notre population, mais la recherche sur la santé des femmes a toujours été sous-financée.

C’est pourquoi nous lançons la toute première initiative de la Maison-Blanche sur la recherche en matière de santé des femmes, sous la direction de Jill, qui fait un travail incroyable en tant que Première Dame.

Adoptez mon plan de 12 milliards de dollars pour transformer la recherche sur la santé des femmes et bénéficier à des millions de vies à travers l’Amérique ! 

Je sais que le coût du logement est très important pour vous.

Si l’inflation continue de baisser, les taux d’intérêt hypothécaires baisseront également. 

Mais je n’attends pas. 

Je veux mettre en place un crédit d’impôt annuel qui donnera aux Américains 400 dollars par mois au cours des deux prochaines années, à mesure que les taux hypothécaires baisseront, afin qu’ils puissent rembourser leur prêt hypothécaire lorsqu’ils achèteront leur première maison ou qu’ils changeront de logement pour avoir un peu plus d’espace.

Mon administration élimine également les frais d’assurance-titre pour les prêts hypothécaires garantis par le gouvernement fédéral. 

Lorsque vous refinancez votre logement, cette mesure peut vous faire économiser 1 000 dollars ou plus. 

Pour des millions de locataires, nous sévissons contre les grands propriétaires qui enfreignent les lois antitrust en fixant les prix et en faisant monter les loyers.

J’ai réduit les formalités administratives pour que davantage de constructeurs puissent obtenir un financement fédéral, ce qui a déjà permis de construire un nombre record de 1,7 million d’unités de logement dans tout le pays. 

Adoptez maintenant mon plan de construction et de rénovation de 2 millions de logements abordables et faites baisser les loyers !

Le discours prononcé par Biden visait à montrer une image différente de celle à laquelle le public américain est habitué : en s’adressant directement aux élus républicains voire à Donald Trump (bien qu’il ne fût pas au Congrès), Joe Biden a fait montre d’une combativité et d’une ardeur en contraste avec ses gaffes et confusions, utilisant les réactions de l’audience pour rythmer sa prise de parole.

Pour rester l’économie la plus forte du monde, nous avons besoin du meilleur système éducatif du monde. 

Je veux garantir à chaque enfant un bon départ dans la vie en donnant accès à l’école maternelle aux enfants de 3 et 4 ans. 

Des études montrent que les enfants qui vont à l’école maternelle ont près de 50 % de chances en plus de terminer leurs études secondaires et d’obtenir un diplôme de deux ou quatre ans, quel que soit leur milieu d’origine. 

Je veux développer le tutorat de qualité et les écoles d’été, et faire en sorte que chaque enfant apprenne à lire avant la troisième année. 

J’établis également des liens entre les entreprises et les établissements d’enseignement secondaire afin que les élèves acquièrent une expérience pratique et puissent accéder à un emploi bien rémunéré, qu’ils aillent ou non à l’université. 

Enfin, je veux rendre l’université plus abordable. 

Continuons à augmenter les bourses Pell pour les familles de travailleurs et de la classe moyenne et augmentons nos investissements records dans les HBCU et les établissements d’enseignement supérieur pour les minorités hispaniques. 

J’ai modifié les programmes de prêts étudiants afin de réduire le fardeau de la dette étudiante pour près de 4 millions d’Américains, y compris les infirmières, les pompiers et d’autres personnes travaillant dans le service public, comme Keenan Jones, éducateur dans une école publique du Minnesota, qui est ici avec nous ce soir.

La liste des personnes invitées par le président à venir assister au State of the Union aux côtés de Jill Biden et du mari de Kamala Harris, Douglas Emhoff, contribue au message porté par Joe Biden lors de son discours. Comme 800 000 enseignants, éducateurs, travailleurs sociaux, militaires… Keenan Jones a vu sa dette annulée grâce au Public Service Loan Forgiveness Program. On retrouvait également dans le « box » des invités Jazmin Cazares, dont la soeur a été tuée lors de la fusillade d’Uvalde en mai 2022, Kate Cox, une femme texane qui a du se rendre hors de son État pour se faire avorter en raison de l’annulation de Roe v. Wade…

Il a formé des centaines d’élèves pour qu’ils puissent aller à l’université. Aujourd’hui, il peut aider sa propre fille à payer ses études.

Un tel allègement est bon pour l’économie, car les gens peuvent désormais acheter une maison, créer une entreprise et même fonder une famille.

La première dame Jill Biden, le président de l’United Auto Workers Shawn Fain, Keenan Jones, Bettie Mae Fikes, Jazmin Cazares, Maria Shriver, Kate Cox, Latorya Beasley, Doug Emhoff, Justin Phillips, Dawn Simms… applaudissent le Premier ministre suédois Ulf Kristersson pour l’accession de la Suède à l’OTAN. © Shawn Thew/AP/SIPA

Pendant que nous y sommes, je veux augmenter les salaires des enseignants des écoles publiques ! 

Permettez-moi à présent d’aborder une question d’équité fondamentale pour tous les Américains. 

J’ai obtenu des résultats concrets tout en faisant preuve de responsabilité budgétaire. 

J’ai déjà réduit le déficit fédéral de plus de mille milliards de dollars. 

J’ai signé un accord budgétaire bipartisan qui réduira encore le déficit de mille milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. 

Et maintenant, mon objectif est de réduire le déficit fédéral de 3 000 milliards de dollars supplémentaires en faisant en sorte que les grandes entreprises et les très riches paient enfin leur juste part.

Je suis un capitaliste.

Si vous voulez gagner un million de dollars, tant mieux ! 

Il suffit de payer sa juste part d’impôts.

En présentant ici des mesures fiscales qui seront dévoilées lundi dans le cadre d’un plan de dépenses pour l’exercice 2025, Biden se place directement en opposition à Donald Trump qui avait ratifié en décembre 2017 le Tax Cuts and Jobs Act, une une loi ayant conduit à la réduction des impôts payés par les entreprises et les plus riches. Un rapport du Center on Budget and Policy Priorities du 5 mars note que « la loi fiscale 2017 a profité aux ménages à hauts revenus bien plus qu’aux ménages à revenus faibles ou modérés ». La perte de revenus générés par les impôts menace quant à elle les « besoins d’investissement du pays et les engagements en matière de sécurité sociale et de couverture santé ».

Un code fiscal équitable nous permet d’investir dans les choses qui font la grandeur d’un pays : les soins de santé, l’éducation, la défense, etc. 

Mais voici le problème. 

L’administration précédente a mis en place une réduction d’impôts de 2 000 milliards de dollars qui profite essentiellement aux très riches et aux grandes entreprises et qui a fait exploser le déficit fédéral. 

Elle a fait exploser le déficit fédéral et a alourdi la dette nationale plus que sous n’importe quel autre mandat présidentiel dans l’histoire des États-Unis.

Quelqu’un pense-t-il vraiment que le code des impôts est équitable ? 

Pensez-vous vraiment que les riches et les grandes entreprises ont besoin de 2 000 milliards de dollars d’allégements fiscaux supplémentaires ? 

En tout cas, moi, je ne le pense pas. Je vais continuer à me battre pour qu’il soit équitable ! 

Selon mon plan, les personnes gagnant moins de 400 000 dollars ne paieront pas un centime de plus d’impôt fédéral. 

Personne. Pas un seul centime. 

En fait, le crédit d’impôt pour enfants (Child Tax Credit) que j’ai fait adopter pendant la pandémie a permis de réduire les impôts de millions de familles de travailleurs et de diviser par deux la pauvreté des enfants. 

Rétablissez le crédit d’impôt pour enfants, car aucun enfant ne devrait souffrir de la faim dans ce pays ! 

Le moyen de rendre le code fiscal équitable est de faire en sorte que les grandes entreprises et les personnes très riches paient enfin leur part. 

En 2020, 55 des plus grandes entreprises américaines ont réalisé 40 milliards de dollars de bénéfices et n’ont payé aucun impôt fédéral sur le revenu.

Ce n’est plus le cas ! 

Grâce à la loi que j’ai rédigée et signée, les grandes entreprises doivent désormais payer un minimum de 15 %.

Mais c’est toujours moins que ce que les travailleurs paient en impôts fédéraux. 

Il est temps de porter l’impôt minimum sur les sociétés à 21 % au moins, afin que toutes les grandes entreprises commencent enfin à payer leur juste part. 

Je veux également mettre fin aux allégements fiscaux accordés aux grandes sociétés pharmaceutiques et pétrolières, aux jets privés et aux rémunérations massives des dirigeants d’entreprise ! 

Mettons-y fin dès maintenant ! 

Il y a 1 000 milliardaires en Amérique.

Savez-vous quel est le taux d’imposition fédéral moyen de ces milliardaires ? 8,2 % ! 

C’est bien moins que ce que paie la grande majorité des Américains.

Aucun milliardaire ne devrait payer un taux d’imposition inférieur à celui d’un enseignant, d’un agent d’assainissement ou d’une infirmière ! 

C’est pourquoi j’ai proposé un impôt minimum de 25 % pour les milliardaires. Seulement 25 %. 

Cela permettrait de récolter 500 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. 

Imaginez ce que cela pourrait faire pour l’Amérique. Imaginez un avenir avec des services de garde d’enfants abordables pour que des millions de familles puissent obtenir les soins dont elles ont besoin tout en allant travailler et en contribuant à la croissance de l’économie. 

Imaginez un avenir avec des congés payés — car personne ne devrait avoir à choisir entre travailler et s’occuper de soi ou d’un membre de sa famille malade.

Imaginez un avenir avec des soins à domicile et des soins aux personnes âgées pour que les personnes âgées et les personnes handicapées puissent rester chez elles et que les aidants familiaux reçoivent le salaire qu’ils méritent ! 

Ce soir, acceptons une fois de plus de défendre les personnes âgées ! 

Nombre de mes amis républicains veulent mettre la sécurité sociale sur la sellette.

Si quelqu’un ici tente de réduire la sécurité sociale ou Medicare ou de relever l’âge de la retraite, je l’en empêcherai ! 

Les travailleurs qui ont construit ce pays cotisent davantage à la sécurité sociale que les millionnaires et les milliardaires. Ce n’est pas juste. 

Nous avons deux possibilités en matière de sécurité sociale. 

Les républicains réduiront la sécurité sociale et accorderont de nouvelles réductions d’impôts aux riches.

Je protégerai et renforcerai la sécurité sociale et je ferai en sorte que les riches paient leur juste part !

Trop d’entreprises augmentent leurs prix pour gonfler leurs bénéfices, vous faisant payer de plus en plus pour de moins en moins. 

C’est pourquoi nous prenons des mesures sévères à l’encontre des entreprises qui pratiquent des prix abusifs ou trompeurs, qu’il s’agisse de l’alimentation, des soins de santé ou du logement. 

L’industrie agroalimentaire pense que vous ne remarquerez pas qu’ils vous font payer le même prix pour un sac de la même taille mais avec moins de chips. 

Adoptez le projet de loi du sénateur Bob Casey pour mettre un terme à la « shrinkflation » ! 

Je me débarrasse également des « junk fees », ces frais cachés ajoutés à votre insu à la fin de vos factures. Mon gouvernement vient d’annoncer qu’il réduisait les frais de retard des cartes de crédit de 32 dollars à 8 dollars seulement. 

Les banques et les sociétés de cartes de crédit n’apprécient pas cette mesure. 

Pourquoi ? 

Je fais économiser aux familles américaines 20 milliards de dollars par an grâce à tous les frais inutiles que j’élimine. 

Et je ne m’arrête pas là. 

Mon administration a proposé des règles pour que les compagnies de télévision par câble, de voyages, de services ainsi que les vendeurs de billets en ligne indiquent d’emblée le prix total, afin qu’il n’y ait pas de surprise. 

C’est important. 

En novembre, mon équipe a entamé des négociations sérieuses avec un groupe bipartisan de sénateurs. 

Il en est résulté un projet de loi bipartisan comportant les réformes les plus strictes en matière de sécurité des frontières que nous ayons jamais vues dans ce pays.

Cet accord bipartisan prévoit l’embauche de 1 500 agents et officiers de sécurité frontalière supplémentaires.

100 juges de l’immigration supplémentaires pour faire face à un arriéré de 2 millions de dossiers. 

4 300 officiers d’asile supplémentaires et de nouvelles politiques pour résoudre les cas en 6 mois au lieu de 6 ans. 

100 machines de détection de drogues de haute technologie supplémentaires afin d’accroître considérablement la capacité à contrôler et à arrêter les véhicules qui introduisent clandestinement du fentanyl en Amérique. 

Ce projet de loi permettrait de sauver des vies et de remettre de l’ordre à la frontière. 

Il me donnerait également, en tant que président, une nouvelle compétence d’urgence pour fermer temporairement la frontière lorsque le nombre de migrants à la frontière est écrasant.

Le syndicat des patrouilles frontalières a soutenu le projet de loi. 

La Chambre de commerce l’a également soutenu. 

Je pense que si l’occasion se présentait, la majorité des membres de la Chambre des représentants et du Sénat l’approuveraient également. 

Malheureusement, la politique politicienne a fait dérailler le projet jusqu’à présent. 

On m’a dit que mon prédécesseur avait appelé les républicains du Congrès pour leur demander de bloquer le projet de loi. Il estime que ce serait une victoire politique pour moi et une défaite politique pour lui.

Il ne s’agit ni de lui ni de moi.

Ce serait une victoire pour l’Amérique ! 

Mes amis républicains, vous devez au peuple américain de faire aboutir ce projet de loi.

Nous devons agir. 

Et si mon prédécesseur me regarde, au lieu de faire de la politique politicienne et de faire pression sur les membres du Congrès pour qu’ils bloquent cette loi, rejoignez-moi pour dire au Congrès de l’adopter ! 

Nous pouvons le faire ensemble. Mais voici ce que je ne ferai pas. 

Je ne diaboliserai pas les migrants en disant qu’ils « empoisonnent le sang de notre pays », comme il l’a dit lui-même. 

Je ne séparerai pas les familles. 

Je n’interdirai pas l’accès à l’Amérique à des personnes en raison de leur foi. 

Contrairement à mon prédécesseur, dès le premier jour de mon mandat, j’ai présenté un plan global pour réparer notre système d’immigration, sécuriser la frontière et fournir une voie vers la citoyenneté pour les Dreamers.

Il s’agit d’un sujet particulièrement délicat pour Biden électoralement. Après avoir initialement refusé de réviser la politique migratoire américaine à l’automne 2023, l’administration Biden s’est finalement déclarée favorable à un certain nombre de concessions visant à mettre fin à la crise à la frontière sud. En décembre 2023, le nombre d’entrées illégales sur le territoire des États-Unis a atteint son niveau le plus élevé jamais enregistré (302 000 franchissements, 250 000 appréhensions). Conscient de l’importance du sujet de l’immigration illégale pour les électeurs, Joe Biden s’est rapproché de certaines demandes formulées par les élus républicains tout en évitant de céder face à leurs politiques les plus extrêmes, contenues dans le projet de loi H.R. 2. Finalement, après être parvenus à un accord bipartisan, les élus républicains du Congrès ont refusé de passer le texte sous la pression exercée par Donald Trump, qui entend jouer sur l’absence de solution apportée à cette crise sous le mandat de Joe Biden pour remporter des voix lors des élections de novembre.

Parce que, contrairement à mon prédécesseur, je sais qui nous sommes en tant qu’Américains. 

Nous sommes la seule nation au monde dont le cœur et l’âme puisent dans l’ancien et le nouveau. 

Nous sommes la patrie des Amérindiens dont les ancêtres sont ici depuis des milliers d’années. La patrie de personnes venues de tous les endroits de la planète. 

Certains sont venus librement. 

D’autres ont été enchaînés par la force. 

Certains à cause de la famine, comme ma famille ancestrale en Irlande. 

Certains pour fuir les persécutions. 

D’autres pour poursuivre des rêves impossibles à réaliser ailleurs qu’ici, en Amérique. 

C’est cela l’Amérique, où nous venons tous de quelque part, mais où nous sommes tous Américains. 

Nous pouvons nous battre à propos de la frontière, ou nous pouvons la réparer. Je suis prêt à le faire. 

Envoyez-moi le projet de loi sur les frontières maintenant ! 

Il y a 59 ans aujourd’hui, à Selma, en Alabama, nous avons vécu un moment décisif de notre histoire. 

Des centaines de soldats de la justice ont traversé le pont Edmund Pettus — nommé d’après un « grand dragon » du Ku Klux Klan — pour revendiquer leur droit de vote fondamental.

Ils ont été battus, ensanglantés et laissés pour morts. 

Notre regretté ami et ancien collègue John Lewis était présent à cette marche.

John Lewis a été élu à la Chambre des représentants pendant 33 ans, de 1987 à 2020, lorsqu’il est décédé à la suite d’ un cancer. Membre du Parti démocrate, il est une figure importante du mouvement américain des droits civiques. Le 7 mars 1965, jour surnommé « Bloody Sunday », John Lewis fût attaqué par des policiers aux côtés d’autres manifestants alors qu’il protestait à Selma, en Alabama, contre les discriminations raciales qui entravaient l’accès au vote pour les afro-américains.

Il nous manque. 

D’autres marcheurs nous rejoignent ce soir, notamment Betty May Fikes, connue comme la « Voix de Selma ».

Fille de chanteurs de gospel et de prédicateurs, elle a entonné des chants de prière et de protestation en ce dimanche sanglant pour aider à secouer la conscience de la nation. Cinq mois plus tard, la loi sur le droit de vote était promulguée.

Mais 59 ans plus tard, des forces nous ramènent en arrière. 

Le président américain Joe Biden se tient au pupitre devant les élus des deux chambres réunies en Congrès. Derrière lui se trouvent la vice-présidente Kamala Harris et le speaker républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson. © Shawn Thew/AP/SIPA

Suppression d’électeurs. Subversion électorale. Argent noir illimité. Remaniement extrême des circonscriptions électorales.

John Lewis était un grand ami pour beaucoup d’entre nous ici. Mais si vous voulez vraiment lui rendre hommage, ainsi qu’à tous les héros qui ont défilé avec lui, il est temps d’aller plus loin que de simples paroles. 

Adoptez et envoyez-moi la loi sur la liberté de vote et la loi sur les droits de vote de John Lewis ! 

Et arrêtez de nier une autre valeur fondamentale de l’Amérique : notre diversité dans la vie américaine. 

Interdire les livres. 

C’est une erreur ! 

Au lieu d’effacer l’histoire, faisons l’histoire ! 

Je veux protéger d’autres droits fondamentaux.

Adoptez la loi sur l’égalité. Et j’ai un message pour les Américains transgenres : je vous soutiens ! 

Adoptez la loi PRO pour les droits des travailleurs ! Et augmentez le salaire minimum fédéral parce que chaque travailleur a le droit de gagner sa vie décemment ! 

Nous entrons également dans l’histoire en affrontant la crise climatique, et non en la niant. 

Je prends les mesures les plus importantes de l’histoire du monde en matière de climat. 

Je réduirai de moitié nos émissions de carbone d’ici à 2030.

Grâce à des régulations mises en place par des agences fédérales comme l’Environmental Protection Agency (EPA) ainsi que des législations majeures — notamment l’Inflation Reduction Act —, l’administration Biden a mis les États-Unis sur la voie d’une importante réduction de l’empreinte carbone du pays. Si ces efforts semblent pour l’heure insuffisants pour atteindre la cible fixée par Biden en 2021 de réduction de 50 à 52 % des émissions de gazs à effet de serre du pays d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005, une nouvelle administration Trump augmenterait l’empreinte carbone des États-Unis de 4 gigatonnes d’équivalent CO2 d’ici la fin de la décennie. Une telle différence reviendrait à annuler « l’équivalent du double des progrès réalisés grâce au déploiement de l’énergie éolienne, solaire et d’autres technologies vertes dans le monde au cours des cinq dernières années ».

Créer des dizaines de milliers d’emplois dans le domaine des énergies propres, comme les travailleurs de la FIOE qui construisent et installent 500 000 bornes de recharge pour véhicules électriques. 

Conserver 30 % des terres et des eaux américaines d’ici à 2030. 

Prendre des mesures historiques en faveur de la justice environnementale pour les communautés isolées, étouffées par l’héritage de la pollution.

Sur le modèle du Peace Corps et de l’Ameri Corps, j’ai lancé un Climate Corps pour permettre à 20 000 jeunes de travailler à l’avant-garde de notre avenir en matière d’énergie propre. 

Je triplerai ce nombre au cours de la décennie. 

Tous les Américains méritent la liberté d’être en sécurité, et l’Amérique est plus sûre aujourd’hui que lorsque j’ai pris mes fonctions. 

L’année précédant mon entrée en fonction, les meurtres ont augmenté de 30 % dans tout le pays, la plus forte hausse de l’histoire. 

C’était à l’époque. 

Aujourd’hui, grâce à mon plan de sauvetage américain, contre lequel tous les Républicains ont voté, j’ai réalisé l’investissement le plus important jamais consenti dans la sécurité publique. 

L’année dernière, le taux d’homicides a connu la plus forte baisse de l’histoire, et les crimes violents sont tombés à l’un des niveaux les plus bas depuis plus de 50 ans.

Mais il nous reste encore beaucoup à faire. 

Il faut aider les villes et les communes à investir dans un plus grand nombre d’agents de police de proximité, d’intervenants en santé mentale et d’interventions communautaires contre la violence.

Donner aux collectivités les moyens de lutter contre les crimes commis à l’aide d’armes à feu, les délits de vente au détail et les vols de voitures. 

Continuer à renforcer la confiance du public, comme je l’ai fait en prenant des mesures exécutives sur la réforme de la police et en demandant qu’elle devienne la loi du pays, en demandant à mon cabinet de revoir la classification fédérale de la marijuana et en effaçant des milliers de condamnations pour simple possession, car personne ne devrait être emprisonné pour avoir consommé ou possédé de la marijuana ! 

Pour lutter contre les crimes de violence domestique, je renforce l’application fédérale de la loi sur la violence contre les femmes, dont je suis fière d’être l’auteur, afin que nous puissions enfin mettre un terme au fléau de la violence contre les femmes en Amérique !

Et il y a un autre type de violence que je veux faire cesser. 

Jasmine, dont la sœur Jackie, âgée de 9 ans, a été assassinée avec 21 camarades de classe et enseignants dans son école primaire d’Uvalde, au Texas, est avec nous ce soir. 

Peu après les faits, Jill et moi nous sommes rendues à Uvalde et avons passé plusieurs heures avec les familles.

Nous avons entendu leur message, et tous les membres de cette chambre devraient faire quelque chose.

J’ai agi en créant le tout premier bureau de prévention de la violence armée à la Maison-Blanche, dirigé par la Vice-présidente Harris. 

Pendant ce temps, mon prédécesseur a déclaré à la NRA qu’il était fier de n’avoir rien fait en matière d’armes à feu lorsqu’il était président.

Après une nouvelle fusillade dans une école de l’Iowa, il a déclaré qu’il fallait « s’en remettre ».

Je dis que nous devons y mettre un terme.

Je suis fier d’avoir battu la NRA en signant la loi la plus importante sur la sécurité des armes à feu depuis près de 30 ans ! 

Aujourd’hui, nous devons à nouveau battre la NRA ! 

Je demande l’interdiction des armes d’assaut et des chargeurs de grande capacité ! 

Adoptez des vérifications universelles des antécédents !

Rien de tout cela ne viole le deuxième amendement ou ne vilipende les propriétaires d’armes à feu responsables.

De nombreuses divisions partisanes existent entre démocrates et républicains concernant la vente et l’utilisation d’armes à feu. Si les électeurs des deux partis reconnaissent très majoritairement qu’il faudrait rendre illégale la vente d’armes à des personnes atteintes de maladies mentales, les électeurs républicains sont en général plus enclins à favoriser les mesures conduisant à moins de contrôle sur la possession et l’utilisation d’armes à feu que les démocrates. Selon un sondage du Pew Research Center de septembre 2023, trois-quarts des électeurs du GOP souhaitent autoriser les professeurs à porter des armes à feu dans les écoles, contre un quart des démocrates. De la même manière, 85 % des électeurs du Parti démocrate sont en faveur d’interdire la vente d’armes d’assaut comme l’AR-15, une arme utilisée dans de nombreuses tueries de masse, contre 42 % de républicains.

Si Joe Biden souhaite instaurer la systématisation de mesures de vérification des antécédents d’acheteurs d’armes à feu, Donald Trump soutient quant à lui des candidats prônant une liberté quasi-totale en matière d’armes à feu. 

Alors que nous gérons des défis à l’intérieur du pays, nous gérons également des crises à l’étranger, notamment au Moyen-Orient. 

Je sais que les cinq derniers mois ont été éprouvants pour de nombreuses personnes, pour le peuple israélien, pour le peuple palestinien et pour de nombreuses personnes ici en Amérique. 

Cette crise a commencé le 7 octobre par un massacre perpétré par le groupe terroriste Hamas. 

1 200 innocents, femmes et filles, hommes et garçons, ont été massacrés, et beaucoup ont subi des violences sexuelles. 

C’est le jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis la Shoah. 

250 otages ont été enlevés. 

Ce soir, dans l’hémicycle, se trouvent des familles américaines dont les proches sont toujours détenus par le Hamas. 

Je promets à toutes ces familles que nous ne nous reposerons pas tant que nous n’aurons pas ramené leurs proches à la maison. 

Nous travaillerons également 24 heures sur 24 pour ramener Evan et Paul, des Américains injustement détenus dans le monde entier. 

Israël a le droit de s’en prendre au Hamas. 

Le Hamas pourrait mettre fin à ce conflit dès aujourd’hui en libérant les otages, en déposant les armes et en livrant les responsables de l’attentat du 7 octobre. 

Israël a un fardeau supplémentaire parce que le Hamas se cache et opère au sein de la population civile. Mais Israël a également la responsabilité fondamentale de protéger les civils innocents à Gaza. 

Cette guerre a fait plus de victimes parmi les civils innocents que toutes les guerres précédentes à Gaza réunies. 

Plus de 30 000 Palestiniens ont été tués.

Si l’administration démocrate se montre de plus en plus critique vis-à-vis de la guerre menée par Israël à Gaza depuis quelques semaines, les États-Unis continuent à vendre des armes et munitions à Israël qui sont utilisées dans sa guerre à Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, les États-Unis ont approuvé plus de 100 ventes de matériel militaire à Israël — le tout sans en avertir le Congrès, en utilisant des « règles d’urgence ».

Cette semaine, la Maison-Blanche a néanmoins demandé au département d’État et au Pentagone « une liste de tous les transferts d’armes vers Israël qui sont prévus ou qui doivent être approuvés dans les semaines à venir ». Il s’agit de la première demande de cette nature formulée par l’administration américaine depuis le 7 octobre. D’autres requêtes de ce type ont eu lieu au cours des dernières années concernant l’assistance militaire à l’Ukraine.

La plupart d’entre eux n’appartiennent pas au Hamas. 

Des milliers et des milliers de femmes et d’enfants innocents. 

Des filles et des garçons sont également devenus orphelins. 

Près de 2 millions de Palestiniens sont bombardés ou déplacés. 

Des maisons détruites, des quartiers et des villes en ruines.

Des familles sans nourriture, sans eau, sans médicaments.

C’est un véritable déchirement. 

Nous avons travaillé sans relâche pour établir un cessez-le-feu immédiat qui durerait au moins six semaines. 

Il permettrait de ramener les otages chez eux, d’atténuer l’intolérable crise humanitaire et de construire quelque chose de plus durable. 

Les États-Unis ont pris la tête des efforts internationaux visant à acheminer davantage d’aide humanitaire à Gaza. 

Ce soir, j’ordonne à l’armée américaine de mener une mission d’urgence afin d’établir un embarcadère temporaire en Méditerranée, sur la côte de Gaza, qui puisse accueillir de grands navires transportant de la nourriture, de l’eau, des médicaments et des abris temporaires.

Il n’y aura pas de troupes américaines sur le terrain. 

Cet embarcadère temporaire permettrait d’augmenter massivement la quantité d’aide humanitaire acheminée chaque jour à Gaza.

Tandis que la perspective d’un accord négocié avec les États-Unis et plusieurs pays arabes visant à instaurer un cessez-le-feu à Gaza avant le Ramadan — qui débute ce dimanche 10 mars — semble s’éloigner, Joe Biden souhaite envoyer un signal d’action aux électeurs qui pourraient faire basculer l’élection de novembre en faveur de Donald Trump dans certains États. Dans certains États, notamment le Michigan, où la part de la population d’origine arabe (notamment d’origine libanaise, yéménite et irakienne) représente 2 % de la population de l’État, quelques dizaines de milliers voire milliers de voix seulement sont susceptibles de déterminer le résultat de l’élection présidentielle. 

Mais Israël doit aussi faire sa part. 

Il doit permettre l’entrée de davantage d’aide dans la bande de Gaza et veiller à ce que les travailleurs humanitaires ne soient pas pris entre deux feux. 

Je dis ceci aux dirigeants d’Israël. 

L’aide humanitaire ne peut pas être une considération secondaire ou une monnaie d’échange. 

Protéger et sauver des vies innocentes doit être une priorité. 

Plus d’une demi-heure après avoir terminé son discours, Biden discutait toujours avec des élus dans la Chambre, prenait des selfies avec des invités et répondait à des questions. Dans le même temps, la session avait été levée et les lumières commençaient à s’éteindre, à mesure que certains élus se frayaient un chemin vers la sortie. Sur la chaîne C-SPAN, le présentateur Peter Slen déclarait  : «  Pour la première fois de mémoire d’homme, le président a survécu à la session de la Chambre des représentants  ». © Graeme Sloan/Sipa USA/SIPA

Si nous regardons vers l’avenir, la seule véritable solution est celle de deux États. 

Je le dis en tant que partisan de longue date d’Israël et seul président américain à s’être rendu en Israël en temps de guerre. 

Il n’y a pas d’autre voie qui garantisse la sécurité et la démocratie d’Israël. 

Il n’y a pas d’autre voie qui garantisse que les Palestiniens puissent vivre en paix et dans la dignité. 

Il n’y a pas d’autre voie qui garantisse la paix entre Israël et tous ses voisins arabes, y compris l’Arabie saoudite.

Instaurer la stabilité au Moyen-Orient signifie également contenir la menace que représente l’Iran.

C’est pourquoi j’ai mis sur pied une coalition de plus d’une douzaine de pays pour défendre le transport maritime international et la liberté de navigation en mer Rouge. 

J’ai ordonné des frappes pour réduire les capacités des Houthis et défendre les forces américaines dans la région. 

En tant que commandant en chef, je n’hésiterai pas à ordonner de nouvelles mesures pour protéger notre peuple et notre personnel militaire.

Depuis des années, tout ce que j’entends de la part de mes amis républicains et de tant d’autres, c’est que la Chine est en plein essor et que l’Amérique est à la traîne. 

Ils ont tout faux. 

L’Amérique est en pleine ascension. 

Nous avons la meilleure économie du monde. 

Depuis mon entrée en fonction, notre PIB est en hausse.

Et notre déficit commercial avec la Chine n’a jamais été aussi bas depuis plus de dix ans.

Les données publiées par le Bureau of Economic Analysis mercredi 7 février montrent effectivement que les États-Unis ont plus acheté de biens en provenance du Mexique que de Chine en 2023, tandis que le déficit commercial avec Pékin a chuté de 27 %. Par ailleurs, pour la première fois depuis 2003, les États-Unis ont importé plus de biens en provenance du Mexique (475,6 milliards de dollars) que de Chine (427,2) l’an dernier. 

Il existe néanmoins un écart significatif entre les données américaines et chinoises, qui montrent une augmentation de la valeur des biens exportés vers les États-Unis de 30 milliards de dollars entre 2020 et 2023 lorsque les données américaines indiquent une chute de la valeur des importations de 100 milliards sur la même période. Brad Setser, senior fellow au Council on Foreign Relations (CFR), considère que le déficit commercial des États-Unis avec la Chine s’est en réalité « essentiellement déplacé vers d’autres économies asiatiques ».

Nous nous opposons aux pratiques économiques déloyales de la Chine.

Et nous défendons la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan.

J’ai revitalisé nos partenariats et nos alliances dans le Pacifique. 

J’ai veillé à ce que les technologies américaines les plus avancées ne puissent pas être utilisées dans les armes chinoises. 

Mon prédécesseur a beau tenir des propos durs sur la Chine, il ne lui est jamais venu à l’esprit de faire cela. 

Nous voulons une concurrence avec la Chine, pas un conflit.

Et nous sommes en meilleure position pour remporter la compétition du XXIe siècle contre la Chine ou contre quiconque d’autre d’ailleurs. 

Dans mon pays, j’ai signé plus de 400 projets de loi bipartisans.

Mais il reste encore beaucoup à faire pour faire passer mon programme d’unité : renforcer les sanctions contre le trafic de fentanyl ; adopter une législation bipartisane sur la protection de la vie privée pour protéger nos enfants en ligne ; exploiter les promesses de l’intelligence artificielle et nous protéger de ses dangers ; interdire l’usurpation de la voix par l’I.A. — et bien d’autres choses encore !

Et respecter notre seule obligation vraiment sacrée : former et équiper ceux que nous envoyons en danger et prendre soin d’eux et de leurs familles lorsqu’ils rentrent à la maison, et lorsqu’ils n’y rentrent pas.

C’est pourquoi j’ai signé la loi PACT, l’une des plus importantes jamais adoptées, qui aide des millions de vétérans exposés à des toxines et qui luttent aujourd’hui contre plus d’une centaine de cancers. 

Nombre d’entre eux ne sont pas rentrés chez eux. 

Nous avons une dette envers eux et leurs familles. 

Et nous nous devons de continuer à soutenir notre nouvelle agence de recherche sur la santé appelée ARPA-H et de nous rappeler que nous pouvons faire de grandes choses, comme mettre fin au cancer tel que nous le connaissons ! 

Permettez-moi de conclure en disant ceci : je sais que je n’en ai pas l’air, mais je suis là depuis longtemps. 

À mon âge, certaines choses deviennent plus claires que jamais.

Je connais l’histoire américaine. 

Encore et encore, j’ai vu la lutte entre des forces concurrentes dans la bataille pour l’âme de notre nation. 

Entre ceux qui veulent ramener l’Amérique vers le passé et ceux qui veulent la faire avancer vers l’avenir. 

Tout au long de ma vie, j’ai appris à embrasser la liberté et la démocratie. 

Un avenir fondé sur les valeurs fondamentales qui ont défini l’Amérique. 

L’honnêteté. La décence. La dignité. L’égalité. 

Respecter chacun. Donner à chacun une chance équitable. Ne pas donner de refuge à la haine.

Aujourd’hui, d’autres personnes de mon âge voient les choses différemment.

Une histoire américaine de ressentiment, de vengeance et de châtiment. 

Ce n’est pas mon cas. 

Je suis né au milieu de la Seconde Guerre mondiale, à l’époque où l’Amérique défendait la liberté dans le monde. 

J’ai grandi à Scranton, en Pennsylvanie, et à Claymont, dans le Delaware, parmi les travailleurs qui ont construit ce pays.

J’ai assisté avec horreur à l’assassinat de deux de mes héros, le Dr Martin Luther King et Bobby Kennedy, et leur héritage m’a incité à poursuivre une carrière au service des autres. 

J’ai été avocat commis d’office, conseiller municipal, élu sénateur des États-Unis à 29 ans, puis vice-président, jusqu’à notre premier président noir, aujourd’hui président, avec notre première femme vice-présidente. 

Au cours de ma carrière, on m’a dit que j’étais trop jeune et trop vieux. 

Que je sois jeune ou vieux, j’ai toujours su ce qui perdure.

L’âge de Joe Biden — et celui de Donald Trump, dans une moindre mesure — sera l’un des principaux sujets de la campagne. À 81 ans, le président démocrate a dépassé de 5 ans l’espérance de vie moyenne aux États-Unis. S’il venait à être réélu en novembre, il aurait 86 ans à la fin de son second mandat. Bien qu’une partie des proches du président continue de nier l’importance de son âge avancé auprès des électeurs, l’équipe de campagne de Biden a ici fait le choix de mettre en avant « l’expérience » du président.

Notre étoile polaire, l’idée même de l’Amérique : à savoir que nous sommes tous créés égaux et que nous méritons d’être traités de la même manière tout au long de notre vie. 

Nous n’avons jamais pleinement respecté cette idée, mais nous ne nous en sommes jamais éloignés non plus. 

Et ce n’est pas maintenant que je vais m’en éloigner. 

Mes chers compatriotes, le problème auquel notre nation est confrontée n’est pas l’âge que nous avons, mais l’âge de nos idées. 

La haine, la colère, la vengeance, le châtiment font partie des idées les plus anciennes. 

Mais on ne peut pas diriger l’Amérique avec des idées anciennes qui ne font que nous ramener en arrière. 

Pour diriger l’Amérique, le pays des possibilités, il faut avoir une vision de l’avenir de ce que l’Amérique peut et doit être. 

Ce soir, vous avez entendu la mienne. 

Je vois un avenir où nous défendons la démocratie et non pas où nous la diminuons. 

Je vois un avenir où nous restaurons le droit de choisir et où nous protégeons les autres libertés, au lieu de les supprimer. 

Je vois un avenir où la classe moyenne a enfin une chance équitable et où les riches doivent enfin payer leur juste part d’impôts. 

Je vois un avenir où nous sauverons la planète de la crise climatique et notre pays de la violence armée. 

Et surtout, je vois un avenir pour tous les Américains ! 

Je vois un pays pour tous les Américains ! 

Et je serai toujours un président pour tous les Américains ! 

Parce que je crois en l’Amérique ! 

Je crois en vous, le peuple américain. 

C’est grâce à vous que je n’ai jamais été aussi optimiste quant à notre avenir ! 

Alors construisons cet avenir ensemble ! 

Rappelons-nous qui nous sommes ! 

Nous sommes les États-Unis d’Amérique. 

Rien n’est au-dessus de nos capacités lorsque nous agissons ensemble ! 

Que Dieu vous bénisse tous. 

Que Dieu protège nos troupes.

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