Mexico. La “révolution d’Amlo” est en train de commencer. Après sa victoire aux élections présidentielles début juillet (1), Andrés Manuel Lopez Obrador (surnommé “Amlo” par ses supporteurs) promet changer profondément le Mexique et son positionnement dans le monde.

Une démonstration des intentions plus résolues a été déjà donnée : les menaces de l’annulation de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena), en vigueur depuis 1994, ainsi que les propos racistes de Trump contre les mexicains, on fait déclarer à Amlo que “le Mexique n’est ni une colonie ni un protectorat américain” (2). Grâce à un discours progressiste de gauche, portée par des idéaux d’interventionnisme étatique et de redistribution des richesse, Amlo deviendra, le 1er décembre, le premier président résolument de gauche du Mexique. Il prépare d’ores et déjà sa prise de fonction : ce mois-ci il a initié des conversations avec le Canada au sujet de l’Alena pour souligner sa nature trilatérale. Il a également proposé la création d’un projet conjoint entre le Mexique et l’Amérique Centrale pour lutter contre les causes de l’immigration irrégulière : pauvreté, violence et corruption (3).

Le Mexique semble tourner son regard vers l’Amérique Latine et porte l’ambition de se positionner comme un pays médiateur et actif sur les plans sociaux et politiques plutôt que de subir une situation de zone tampon entre les Etats-Unis et l’Amérique centrale. Des possibilités pour l’Europe de trouver un allié inattendu dans le continent ?

Perspectives :

  • La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc), commission régionale de l’Onu, a suivi l’initiative d’”Amlo” et planifie déjà un projet “Proyecto Centroamérica” pour le développement de la région centroaméricaine.
  • Les réformes promises par Amlo durant sa campagne sont ambitieuses (lutte contre la corruption, diminution des salaires des hauts fonctionnaires, et augmentation du salaire minimum) mais les experts soulignent que leur mise en place est utopique.

Sources :

  1. BINETTI Bruno, L’élection présidentielle mexicaine inaugure une nouvelle ère politique, La Lettre du Lundi, 8 juillet 2018.
  2. LOPEZ OBRADOR Andrés Manuel,  Nous ne sommes pas un protectorat américain, Le Monde diplomatique, avril 2017.
  3. MONTES Rafael, Plantea AMLO a Trump reactivar Centroamérica, Milenio, 23/07/2018.