Capitalismes politiques en guerre

Long format

Les nationalistes sont les enfants de la mondialisation.

En relisant l’héritage de Friedrich List, l’un des pères du nationalisme allemand, Marvin Suesse essaye de comprendre comment nationalisme économique et mondialisation s’accommodent l’un de l’autre dans un contexte de grande fragmentation géopolitique.

Les géants chinois de l’automobile électrique sont en train de conquérir le monde. Ils ont d’ores et déjà érodé la base de la très puissante industrie automobile allemande — au point de lui faire craindre une disparition totale du marché. Alessandro Aresu et Alberto Prina Cerai signent une étude indispensable pour saisir les dynamiques profondes qui forgent le futur de l’affrontement des capitalismes politiques.

L’année dernière, l’Indonésie a produit près de la moitié du nickel mondial. En exploitant une ressource longtemps confisquée, le pays veut construire une chaîne de valeur et profiter du boom des véhicules électriques — quitte à promouvoir un protectionnisme asiatique. Alors que Jakarta pourrait pivoter vers les BRICS, la guerre des capitalismes politiques atterrit en contexte post-colonial.

Et si le parallèle entre la guerre froide et la rivalité sino-américaine n’avait guère de sens  ? Pendant les années 1980, les États-Unis ont regardé avec inquiétude la croissance économique japonaise, créant tout un ensemble de dispositifs aujourd’hui mobilisés contre la Chine. Aujourd’hui, cette lutte de quarante ans pourrait transformer les États-Unis.

Est-ce la fin du néolibéralisme  ? Pour certains, le «  pic  » est passé  ; pour d’autres, nous nous installons sur un «  plateau  »  : comment s’y retrouver et comment imaginer l’après  ?

Dans ce nouvel épisode de notre série «  capitalismes politiques en guerre  », un économiste, un historien et une politiste proposent d’ouvrir des brèches.

L’Europe a-t-elle raté la révolution de l’intelligence artificielle  ? Dans un entretien important, Fabrizio del Maffeo fait le point sur les transformations du marché en insistant sur les faiblesses des Européens, tant du point de vue des structures d’investissement que des choix stratégiques qui ont été pris.

L’ouverture économique a-t-elle définitivement vécu  ? Pour l’Union, il est pourtant encore difficile de penser sa sécurité économique — au risque de mettre en péril sa prospérité future. Alors que la Commission européenne doit dévoiler sa stratégie de sécurité économique le 20 juin, l’Europe a l’opportunité de mettre à jour son logiciel à l’âge de la guerre des capitalismes politiques.