Martin Laplane


Mise à jour tous les trois ans par la Commission européenne, la liste des matières premières critiques vient cette année s’étoffer du lithium, un métal critique parmi 30 autres et dont la convoitise autour des ressources augmente alors que la transition énergétique requiert de plus en plus de métaux en tous genres, de la production d’éoliennes à la fabrication des batteries.

La connexion au réseau le 30 mai dernier de ce qui pourrait bien être la dernière centrale à charbon allemande a suscité la colère des associations environnementales ainsi que de l’incompréhension. Alors que le plan officiel de sortie du charbon du pays vise le renoncement complet en 2038, l’Allemagne a jalonné son calendrier énergétique de dates clés qui viendront mettre à l’épreuve le réseau.

Le Green Deal propose à l’industrie européenne d’évoluer dans ses pratiques à travers la mise en place concrète de l’économie circulaire tout en décarbonnant ses activités. Consciente du poids des industries lourdes telle l’acier, déjà en difficulté face à la concurrence internationale, un délais a été accordé à ces dernières afin qu’elles puissent se transformer en profondeur mais dans le respect du rythme propre à ces entreprises. Pour les autres, le temps du changement est venu.

En bref. Le président de la BEI a annoncé dans l’été que le bras armé de financement de l’Union européenne cesserait dès 2020 de financer tout projet en lien avec les énergies fossiles. C’était sans compter les fortes réticences de l’Allemagne, soutenue par plusieurs pays de l’est, qui tente aujourd’hui de vider cette réforme de sa substance. Alors que la nouvelle Commission veut faire de cette institution une banque européenne du climat, sa capacité à faire advenir ou non l’interdiction du financement des énergies fossiles sera scrutée avec attention.

L’Agence internationale de l’énergie, affiliée à l’OCDE, a dévoilé le 21 octobre son rapport annuel sur l’évolution des renouvelables à l’échelle mondiale. Selon elle, une croissance importante des puissances installées portée par l’énergie solaire devrait avoir lieu et ce jusqu’en 2024, bouleversant profondément le rapport des sociétés modernes à l’électricité tant vis-à-vis de sa gestion que de sa consommation. Les raisons en seraient à la fois politiques et économiques.

Des drones ont attaqué les sites de production d’Abqaiq et de Khurais, propriétés d’Aramco, la compagnie pétrolière publique d’Arabie saoudite. Si l’attaque a été revendiquée par les rebelles yéménites, Washington pointe du doigt la responsabilité de l’Iran alors que les marchés ouvrent à la hausse. Cette attaque réduit ainsi temporairement de moitié les capacités de production du premier producteur mondial d’or noir et relance les tensions autour de cette ressource. Elle accroît la nervosité autour d’un Accord sur le nucléaire iranien déjà vacillant, tout en ravivant le spectre d’un conflit régional de grande ampleur.

Bien que minoritaire dans le mix électrique du Brésil, le nucléaire pourrait bien y être relancé via le chantier de la centrale Angra 3. A l’arrêt depuis quelques années, celui-ci devrait reprendre prochainement sous l’impulsion des autorités. Une opportunité pour EDF d’y développer son expertise et renforcer ainsi les liens entre la France et le Brésil après le passage du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian début août.

Soucieuse de respecter l’accord de Paris et de réduire durablement ses émissions de CO2, la Chine ferme ses centrales à charbon et bloque les constructions en cours sur son territoire. Dans le même temps, elle entend ne pas pénaliser son industrie et encourage donc ses industriels à investir en dehors du pays, mettant de facto en danger les efforts pour la lutte contre le changement climatique.