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Cardinal Wilton Gregory

Archevêque émérite de Washington

Cardinal au profil libéral et éminemment politique, il n'a pas hésité à critiquer Donald Trump pendant son premier mandat et se présente aujourd'hui comme le grand électeur du camp libéral américain.

Cardinal électeur
We are the Lord’s Nous appartenons au Seigneur
  1. Date de naissance (âge) : Né le 7 décembre 1947 (77 ans)
  2. Lieu de naissance : Chicago, États-Unis
  3. Nationalité : Américain
  4. Formation : Chicago, université Saint-Mary of the Lake ; Rome, Athénée pontifical Saint-Anselme
  5. Fonctions dans l’Église : Archevêque émérite de Washington D.C.
  6. État ou ordre : Prêtre séculier
  7. Rang : Cardinal-prêtre du titre de l’Immaculée Conception à Grottarossa
  8. Cardinal électeur depuis le : 28 novembre 2020 (créé par François)
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 7 décembre 2027

Carrière

Né dans une famille afro-américaine pauvre des ghettos sud de Chicago, il est élevé par sa mère et sa grand-mère dans le protestantisme. À l’âge de 10 ans, il se convertit au catholicisme ; se sentant appelé au sacerdoce, il étudie au séminaire Saint-Joseph de Chicago et, dans la même ville, à l’université Saint Mary of the Lake ; ordonné prêtre le 9 mai 1973 pour le diocèse de Chicago par son archevêque, le cardinal Cody, il poursuit jusqu’en 1980 ses études à Rome, à l’Athénée pontifical Saint-Anselme, Institut pontifical bénédictin spécialisé en liturgie, et d’orientation assez progressiste, où il obtient un doctorat en liturgie sacrée. Il exerce d’abord son ministère dans des paroisses de banlieue, puis devient professeur de liturgie à Saint-Mary of the Lake.

En octobre 1983, Jean-Paul II le nomme évêque auxiliaire de Chicago, et il reçoit la consécration épiscopale du cardinal Joseph Bernardin (1928-1996), figure de l’aile libérale : à 36, il devient alors le plus jeune évêque des Etats-Unis. En décembre 1993, il est transféré comme évêque de Belleville (Illinois), un des diocèses suffragants de Chicago. Malgré ce siège d’importance relative, il est élu vice-président (1998) puis président (2001-2004) de la Conférence épiscopale américaine, signe d’une influence bien plus grande. À ce poste, il a conduit sa Conférence, devant les scandales d’abus sexuels, à adopter une “Charte pour la protection des enfants et de la jeunesse”, établissant en théorie une politique de tolérance zéro (2002). En décembre 2004, il devient archevêque d’Atlanta, et reçoit son pallium de Benoît XVI en juin suivant. Il reste à ce siège métropolitain plus important jusqu’en 2019 ; déjà membre du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, grâce à ses amis américains de la Curie (2018), il est alors nommé par le pape François archevêque de Washington, un poste politique et exposé, pour succéder au cardinal Wuerl, ce dernier ayant atteint la limite d’âge, et étant de surcroît affaibli pour n’avoir pas dénoncé les abus de son prédécesseur, Theodore McCarrick. Il est créé cardinal en 2020, devenant le premier prélat afro-américain à accéder au Collège cardinalice. Atteint à son tour par la limite d’âge diocésaine (75 ans, avec des prolongations possibles au cas par cas), il voit sa démission de l’archevêché de Washington acceptée en janvier 2025, et lui succéder le nouveau cardinal Robert McElroy, un prélat tout à fait dans sa ligne. 

Profil

Remarqué pour ses nombreux écrits sur les questions raciales au miroir de l’Eglise, salué pour son engagement et son écoute envers les victimes d’abus sexuels, le cardinal Gregory a un profil libéral et éminemment politique : très engagé contre le changement climatique et en faveur de l’aide sociale aux immigrants, il a fait figure de porte-voix des orientations bergogliennes dans un épiscopat américain très polarisé. Dans son diocèse,  il a fortement restreint la possibilité de célébrer la messe traditionnelle en latin. Représentant une ligne ouverte et tolérante sur les questions des droits LGBT, il a en revanche plusieurs fois rappelé avec force la condamnation de l’avortement, sa principale pomme de discorde avec les démocrates, qui l’a amené à critiquer le “catholicisme de cafétéria” de Joe Biden. Il n’est toutefois pas en faveur d’exclure de la communion les hommes politiques soutenant le droit à l’avortement, une des principales lignes de fracture dans l’épiscopat américain. Et il a réservé ses flèches les plus acérées à Donald Trump, dès son premier mandat, notamment à la suite de la mort de George Floyd, l’accusant d’exacerber les divisions communautaires. Il est le grand électeur du camp libéral américain, et le profil le plus politique, ce qui prend un relief particulier dans le contexte du second mandat de Donald Trump. 

Sa position dans le collège des cardinaux électeurs

Progressiste
Conservateur
Périphérique
Central