Trump et la Guerre Commerciale
L'Observatoire du Grand Continent → Découvrez toutes les données clefs
Archevêque de New York
Figure centrale de l'épiscopat américain polarisé où il est un porte-parole majeur du camp conservateur, il jouit d'un rayonnement international faisant de lui un grand électeur à forte capacité d’entraînement.
Cardinal électeur
Fils d’un ingénieur aéronautique, né dans le Missouri, entré au petit séminaire de Saint-Louis dès l’âge de 14 ans, il poursuit sa formation à Rome, au Collège pontifical nord-américain, et à l’université dominicaine de l’Angelicum, dont il est licencié en théologie. Il est ordonné prêtre le 19 juin 1976 pour le diocèse de Saint-Louis. D’abord vicaire paroissial dans le Missouri, il est ensuite envoyé préparer une thèse de doctorat à l’université catholique d’Amérique à Washington. De 1983 à 1987, il s’occupe à nouveau de tâches pastorales dans le Missouri, travaillant notamment à la réforme du séminaire diocésain. Il est ensuite recruté comme secrétaire de la nonciature apostolique aux Etats-Unis à Washington, un poste crucial d’intermédiaire entre l’épiscopat et le nonce. En 1992, il rentre à derechef à Saint-Louis pour devenir vice-recteur de son séminaire diocésain, où il enseigne l’histoire de l’Eglise. Puis, de 1994 à 2001, il est recteur du Collège pontifical nord-américain à Rome.
En juin 2001, Jean-Paul II le nomme évêque auxiliaire de Saint-Louis, et Timothy Dolan reçoit la consécration épiscopale de son archevêque, le futur cardinal Justin Rigali (né en 1935) ; à peine un an plus tard, il est promu archevêque de Milwaukee (Wisconsin), un autre diocèse rural du Midwest. En 2009, c’est un changement d’échelle lorsque Benoît XVI lui offre le poste d’archevêque de New York, un des diocèses au monde les plus grands et les plus exposés ; une autre marque de la confiance papale réside dans le fait que Dolan, la même année, est nommé visiteur apostolique en Irlande pour évaluer l’ampleur des scandales d’abus sexuels. En 2010, il est élu président de la Conférence des évêques des Etats-Unis, une des plus nombreuses et influentes au monde, pour un mandat court de 3 ans ; lui succède l’archevêque Joseph Kurtz, considéré comme encore plus conservateur que lui. Comme attendu pour un diocèse de cette importance, il est créé cardinal par Benoît XVI en février 2012, et participe donc au conclave de 2013. Au sein de la Conférence des Etats-Unis, il dirige la commission des activités pro-life, naturellement une des plus politiquement sensibles. Il est bien moins en cour sous le pape François, sans être franchement mis sur la touche.
Le cardinal Dolan est depuis longtemps une figure centrale et pivot d’un épiscopat américain très polarisé entre libéraux et conservateurs. S’il se situe indéniablement dans le camp conservateur, dont il est un des porte-parole majeurs, il n’en représente pas la frange la plus extrême, et sait faire preuve d’habileté et de souplesse, spécialement dans ses relations avec le monde politique. Personnalité médiatique, charismatique et joviale, réputé pour ses bons mots, il n’en incarne pas moins une ligne intransigeante sur les sujets bioéthiques, en théologie morale et en discipline. Il est tout sauf trumpiste, quoiqu’il ne donne guère de la voix contre l’Amérique MAGA jusqu’à présent. De toute manière, son rayonnement dépasse de loin la seule Église américaine, à cause du poids du diocèse de New York, et lui confère ipso facto une stature internationale : s’il est peu probable que le pasteur de la première métropole mondiale soit choisi pour pape, cela est plus que suffisant pour en faire un grand électeur à forte capacité d’entraînement.
