Cardinal Robert McElroy
Archevêque de Washington
Grand spécialiste de la doctrine sociale de l’Eglise et des questions climatiques, défendant une ligne ultra-bergoglienne, il est un grand électeur du camp progressiste avancé.
Cardinal électeur
Archevêque de Washington
Grand spécialiste de la doctrine sociale de l’Eglise et des questions climatiques, défendant une ligne ultra-bergoglienne, il est un grand électeur du camp progressiste avancé.
Cardinal électeurNé à San Francisco, dans une famille catholique, il a grandi en Californie, et entre précocement au petit séminaire. Il effectue en parallèle de brillantes études d’histoire à Harvard (BA en 1975) et Stanford (MA en 1976). Entré au grand séminaire St Patrick de Menlo Park (Californie), il est ordonné prêtre le 12 avril 1980 pour le diocèse de San Francisco, à la réputation très progressiste. Il poursuit ses études de théologie chez les jésuites de Santa Clara à Berkeley ; en 1986, il est docteur en théologie de l’Université pontificale grégorienne à Rome, grâce à une thèse sur la sécularisation dans la pensée du théologien jésuite américain John Courtney Murray (1904-1967). Enfin, en 1989, il obtient également un doctorat en sciences politiques de l’université Stanford, sur le rôle des normes morales en droit international. D’abord prêtre en paroisse à San Francisco, il est ensuite, de 1982 à 1985, secrétaire de son archevêque, le très libéral John Quinn (1929-2017), connu pour ses vues réformatrices sur la papauté. De 1989 à 1995, il est vicaire paroissial à Redwood City, dans la baie de San Francisco, puis curé à San Mateo (1997-2010). Il est à la même époque professeur d’éthique au séminaire Saint Patrick, et professeur invité en éthique sociale à l’université de San Francisco.
En juillet 2010, Benoît XVI le nomme évêque auxiliaire de San Francisco. Consacré évêque, il devient en outre vicaire épiscopal pour la vie paroissiale et le développement. En 2015, le pape François le transfère comme évêque de San Diego. En 2022, il est créé cardinal, alors que son diocèse n’est pas un siège cardinalice : signe de la faveur du pape François qui vient récompenser un de ses fidèles. Enfin, en janvier 2025, il succède à une autre figure très libérale, Wilton Gregory, sur le siège très politique de Washington DC, ce qui donne une visibilité nouvelle à cette figure progressiste.
Le cardinal McElroy fait figure de grand spécialiste de la doctrine sociale de l’Eglise, à propos de laquelle il a publié des ouvrages et articles remarqués. Sa réflexion s’est spécialisée dans la lutte contre les inégalités sociales, la défense des sans-abri et des réfugiés, spécialement visés par les politiques de restrictions migratoires américaines. Au sein du Collège cardinalice, il est sans doute celui qui considère les questions climatiques avec le plus de gravité. S’il condamne l’avortement, il estime qu’il ne s’agit pas d’une question prioritaire en théologie morale. Il apparaît résolument comme un adversaire du président Trump et de son administration. Partisan convaincu d’un assouplissement de la discipline ecclésiastique en matière de sacrements comme de la “conversion synodale” de l’Eglise, il estime qu’il s’agit d’un processus irréversible et sans terme précis assigné, et se montre également en faveur d’une décentralisation poussée de son fonctionnement. Il s’est engagé fortement en faveur de l’inclusion des personnes LGBT dans l’Eglise, et a qualifié l’homophobie de “mystère démoniaque”. Il est hostile à la messe traditionnelle en latin. On l’aura compris, il s’agit d’un des cardinaux les plus progressistes, sur une ligne ultra-bergoglienne, peu ou prou celle de ses compatriotes et alliés les cardinaux Cupich et Tobin. Il est en somme un grand électeur du camp progressiste avancé.