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Cardinal Rainer Maria Woelki

Archevêque de Cologne

D’abord considéré comme un gestionnaire compétent, il a dû faire face à des critiques de plus en plus dures au fur-et-à mesure que l’on découvrait l’ampleur des abus sexuels sur mineurs commis par des clercs de son diocèse, si bien qu'il fait figure de grand électeur empêché. 

Cardinal électeur
Nos sumus testes Nous, nous sommes témoins
  1. Date de naissance (âge) : Né le 18 août 1956
  2. Lieu de naissance : Cologne, Allemagne
  3. Nationalité : Allemand
  4. Formation : Bonn, Friedrich-Wilhelm Universität et séminaire diocésain ; université de Fribourg ; Rome, université pontificale de la Sainte-Croix (doctorat en théologie)
  5. Fonctions dans l’Église : Archevêque de Cologne
  6. État ou ordre : Prêtre séculier
  7. Rang : Cardinal-prêtre du titre de Saint-Jean-Marie Vianney
  8. Cardinal électeur depuis le : 18 février 2012 (créé par Benoît XVI) ; a participé au conclave de 2013
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 18 août 1956

Carrière

Né à Bonn, il est issu d’une famille de Heimatvertriebene (réfugiés), ses parents originaires de Prusse orientale ayant été chassés par l’avancée de l’Armée rouge. Il grandit à Cologne et étudie au Gymnasium ; après son service militaire, il étudie la philosophie et la théologie à l’université de Bonn, puis à celle de Fribourg, où il a notamment comme professeur le futur cardinal Karl Lehmann (1936-2018), qui sera la figure dominante progressiste de l’épiscopat allemand. Il est formé en parallèle aux séminaires diocésains de Bonn et Fribourg-en-Brisgau. Ordonné prêtre pour le diocèse de Cologne en 1985 par le progressiste cardinal Höffner, il exerce d’abord son ministère en paroisse, puis devient brièvement aumônier militaire pour l’ordinariat aux armées ; en 1988, il devient le secrétaire particulier du cardinal Joachim Meisner (1933-2017), archevêque de Cologne de tendance conservatrice. En 2000, il achève ses études avec un doctorat en théologie de l’Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome (l’université de l’Opus Dei), grâce à une thèse portant sur l’ecclésiologie de la paroisse. 

En février 2003, Jean-Paul II le nomme évêque auxiliaire de Cologne, auprès du cardinal Meisner, de qui il reçoit la consécration épiscopale. En juillet 2011, Benoît XVI le transfère comme archevêque de Berlin, un diocèse sensible, exposé et politique, mais numériquement bien moins important qu’un grand diocèse rhénan. Moins d’un an plus tard, en février 2012, Benoît XVI le crée cardinal : à 55 ans, il est alors le benjamin du collège des Cardinaux, succédant en cela au cardinal Marx (Munich), son futur adversaire dans l’Eglise allemande. Il participe au conclave de 2013. Nouvellement élu, le pape François le promeut archevêque de Cologne, et le nomme membre de différents dicastères de la Curie (congrégation pour le Clergé, administration du patrimoine du Siège apostolique). De tendance clairement conservatrice, il devient très critique du “Chemin synodal allemand” lancé par le cardinal Marx et piloté par le Comité central des laïcs allemands ; lors de ses assemblées, ses contre-projets sont mis en minorité. Mais il est bientôt rattrapé par les scandales d’abus sexuels pédocriminels qui éclatent dans toute l’Eglise allemande : en 2021, ayant refusé de diffuser un rapport sur les abus dans son diocèse par un cabinet d’experts indépendant, il subit une motion de défiance de son propre conseil diocésain. Le pape François envoie alors une visite apostolique dans son diocèse, menée par deux hommes de confiance, le cardinal Arborelius (Stockholm), et Mgr. Van den Hende (archevêque de Rotterdam) ; à la suite de leur rapport, en septembre 2021 le pape l’invite à se mettre en retrait de son diocèse, alléguant non des fautes pénales, mais des erreurs de communication. En 2022, cependant, il reprend ses fonctions ordinaires d’archevêque de Cologne. 

Profil

Les premières années d’épiscopat du cardinal Woelki ont été jugées très réussies. Très conservateur et pro-life en théologie morale, et en cela ratzingérien, il est également impliqué en faveur d’un oecuménisme raisonné (même s’il est en défaveur de l’intercommunion entre catholiques et protestants), d’un dialogue interreligieux exigeant (il a critiqué les positions anti-islam de l’AfD), d’une doctrine sociale de l’Eglise qui ne laisse pas de côté les questions migratoires et environnementales, ce qui colore son profil de thématiques bergogliennes. D’abord considéré comme un gestionnaire compétent, il a dû faire face à des critiques de plus en plus dures au fur-et-à mesure que l’on découvrait l’ampleur des abus sexuels sur mineurs commis par des clercs de son diocèse, et d’autant plus que sa communication hésitante en ce domaine a d’abord été jugée désastreuse par les médias allemands et au sein même de l’épiscopat, même s’il n’est lui-même incriminé pénalement d’aucun acte délictueux. S’il serait excessif de le considérer comme entièrement discrédité, sa voix de ce fait pèse moins au sein du Collège cardinalice : il fait quelque peu figure de grand électeur empêché. 

Sa position dans le collège des cardinaux électeurs

Progressiste
Conservateur
Périphérique
Central