Cardinal Pietro Parolin
Secrétaire d’État du Saint-Siège
Diplomate chevronné et négociateur de grand style, il est le principal artisan du grand retour du Saint-Siège sur la scène internationale.
Papabile
© Catholic Press Photo
Secrétaire d’État du Saint-Siège
Diplomate chevronné et négociateur de grand style, il est le principal artisan du grand retour du Saint-Siège sur la scène internationale.
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Issu d’une famille de la classe moyenne (père commerçant, mère institutrice), il étudie au séminaire diocésain de Vicence ; il est ordonné prêtre le 27 avril 1980 par Mgr Arnoldo Ovisto (1912-1992), évêque de Vicence. Il est diplômé en droit canon de l’université pontificale grégorienne à Rome, puis entre à l’Académie pontificale diplomatique du Saint-Siège, dont il sort en 1986 : d’abord employé à la nonciature au Nigéria (1986-1989), puis secrétaire de la délégation apostolique au Mexique (1989-1992), où il contribue à l’accord rétablissant les relations entre le gouvernement mexicain et le Saint-Siège ; employé ensuite à Rome, à la section pour les relations avec les États de la Secrétairerie d’État, où il est chef de service pour l’Europe latine (Italie, Espagne, Andorre, Saint-Marin, 1989-2002). Le 30 novembre 2002, il est nommé sous-secrétaire pour les relations avec les États (l’équivalent d’un vice-ministre des Affaires étrangères), et travaille notamment en faveur des traités de non-prolifération nucléaire ; envoyé spécial du Saint-Siège au Viêt Nam et en Corée du Nord, pays qui n’ont pas de relations diplomatiques officielles avec le Vatican ; il s’implique déjà dans le dossier chinois. Le 17 août 2009, il est nommé par Benoît XVI nonce apostolique au Venezuela, et consacré évêque par ce dernier ; il s’applique à désamorcer les tensions entre l’Église et le chavisme.
Le 31 août 2013, à la suite de l’élection du pape François, il est nommé par ce dernier secrétaire d’Etat du Saint-Siège (« n°2 ») en remplacement du cardinal Tarcisio Bertone. Il est le plus jeune secrétaire d’Etat nommé à ce poste depuis le futur Pie XII, en 1929 ; créé cardinal par François le 22 février 2014, d’abord comme cardinal-prêtre du titre des Saints-Simon-et-Jude en 2014, puis élevé au rang de cardinal-évêque surnuméraire en 2018. Membre de plusieurs dicastères de la Curie (Doctrine de la Foi, pour les évêques, pour les Églises orientales, pour l’Évangélisation) ; depuis 2014, membre permanent du « C9 », conseil central de 9 cardinaux éminents chargés de conseiller François.
Actuel N°2 du Saint-Siège comme secrétaire d’Etat depuis les débuts du pontificat de François, le cardinal Pietro Parolin figure de toute évidence comme un des papabiles les plus crédibles. Diplomate chevronné et négociateur de grand style, il est le principal artisan du grand retour du Saint-Siège sur la scène internationale, après les errements de son prédécesseur, le cardinal Bertone. On ne compte plus les conférences internationales auxquelles il a participé, les grandes instances mondiales devant lesquelles il a pris la parole, de même que les négociations délicates dans lesquelles il a été impliqué en coulisses : il est reconnu en particulier comme un excellent deal maker avec les pays du Sud global, y compris certains États notablement hostiles à l’influence de l’Église, comme Cuba. Il est sur la ligne bergoglienne, qu’il a d’ailleurs contribué à définir, en matière d’écologie et de migrations ; en théologie morale, il a pu exprimer de manière ouverte des positions classiques. Il a une approche plus souple et policée que le pape François. Certains observateurs, parmi les conservateurs, mais pas seulement, lui font cependant grief de l’accord du Saint-Siège avec la Chine de 2018, dont il a été la cheville ouvrière : ils accusent le cardinal Parolin d’avoir sacrifié les catholiques chinois de « l’Église clandestine » sur l’autel de cette nouvelle Ostpolitik, tout à son objectif de rapprochement avec la 2e puissance mondiale.