- Date de naissance (âge) : Né le 11 octobre 1948 (76 ans)
- Lieu de naissance : Wassaw Nsuta, Ghana
- Nationalité : Ghanéen
- Formation : Rome, Institut pontifical biblique ; Rensselaer (État de New York, USA), séminaire franciscain Saint-Antoine ; Perdu (Ghana), séminaire interrégional Saint-Pierre
- Fonctions dans l’Église : Préfet émérite du Dicastère pour le développement humain intégral ; chancelier de l’Académie pontificale des sciences
- État ou ordre : Prêtre séculier
- Rang : Cardinal-prêtre de San-Liborio
- Cardinal électeur depuis le : 21 octobre 2003 (créé par Jean-Paul II) – a participé aux conclaves de 2005 et 2013
- Cardinal électeur jusqu’au : 11 octobre 2028
Carrière
Né d’une mère méthodiste et d’un père catholique, il est issu d’une famille modeste. Il entre jeune au petit séminaire Ste-Thérèse d’Amisano, puis rejoint le séminaire régional St-Pierre à Pedu, avant de fréquenter aux États-Unis le séminaire franciscain de Rensselaer, dans l’Etat de New York, où il obtient deux maîtrises (philosophie et théologie). Ordonné prêtre le 20 juillet 1975, licencié en Écriture Sainte de l’Institut biblique pontifical de Rome (1980), il devient en 1981 vice-recteur de son ancien séminaire St-Pierre, à côté d’une charge paroissiale. Sa nomination par Jean-Paul II en octobre 1992 comme archevêque de Cape Coast l’empêche d’achever sa thèse de doctorat en Écriture Sainte. De 1997 à 2005, il préside la Conférence des évêques catholiques du Ghana. Jean-Paul II le créé en 2003 cardinal : il devient alors le premier cardinal ghanéen. Il a participé aux conclaves de 2005 et de 2013.
En 2009, Benoît XVI l’appelle à la Curie, le nommant président du Conseil pontifical « Justice et paix », le dicastère chargé de la promotion de la justice, de la paix et des droits humains dans le monde au nom de l’Eglise. Membre de très nombreuses instances (7) de la Curie romaine, il est aussi envoyé en 2011 par Benoît XVI comme médiateur en Côte d’Ivoire, dans le conflit qui oppose Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara. En 2016, il devient envoyé spécial du pape François au Soudan du Sud pour résoudre la guerre civile. Il se spécialise dans les sujets socioéconomiques, au prisme de la doctrine sociale de l’Église. Dans le cadre de la réorganisation de la Curie voulue par François, il devient préfet en 2016 d’un nouvel organisme aux compétences élargies, le Dicastère pour le développement humain intégral, issu de la fusion du Conseil pontifical « Justice et paix » et de trois autres conseils pontificaux (« Cor Unum », chargé de l’aide au développement, pour la Pastorale des migrants, pour les services de Santé) : ce périmètre plus vaste, sur des sujets de prédilection du pape François, témoigne bien de son influence certaine à la Curie. Néanmoins, en 2021, le cardinal Turkson n’a pas été renouvelé comme préfet du Dicastère pour le développement, et a dû laisser la place à un favori bergoglien, le cardinal Michael Czerny. Depuis 2022, il est chancelier de l’Académie pontificale des sciences, et de celle des sciences sociales, mais ces postes font quelque peu figure de sinécures en regard de ses hautes responsabilités passées.
Profil
D’une longue expérience à la Curie romaine, mais issu d’un pays africain en développement, habitué des forums internationaux, le cardinal Turkson apparaît surtout comme un grand spécialiste de la gestion de crises et de la médiation de conflits, ainsi que de la pensée de l’Église sur les sujets socio-économiques et le développement : lors de la crise financière de 2010-2011, il a publié des textes remarqués à ce sujet. Tous ces titres font de lui un évident papabile, comme il l’était déjà en 2013, où une campagne médiatique avait d’ailleurs été orchestrée en sa faveur. Conservateur sur les sujets moraux et de société, il particulièrement opposé à la reconnaissance des couples de même sexe. Sur les sujets écologiques, qu’il a abordés précocement et avec force, il se trouve dans une parfaite convergence de vues avec François, même si son étoile semble avoir pâli depuis quelque temps. Quoiqu’engagé pour le dialogue interreligieux depuis ses années ghanéennes, il a provoqué en 2012 une controverse en projetant au Vatican une vidéo accréditant le « grand remplacement » en Europe.