Cardinal Matteo Zuppi
Archevêque de Bologne
Il est incontestablement un des principaux papabiles, soutenu par une large frange des prélats italiens, et reconnu au-dehors de la péninsule.
Papabile
Archevêque de Bologne
Il est incontestablement un des principaux papabiles, soutenu par une large frange des prélats italiens, et reconnu au-dehors de la péninsule.
PapabileFils d’un journaliste, il est aussi, par sa mère, le petit-neveu d’un grand cardinal de Curie du XXe siècle, Carlo Confalonieri (1893-1986). Il étudie au lycée classique, puis au séminaire diocésain de Palestrina et à l’université pontificale du Latran (baccalauréat en théologie) ; diplômé en littérature et philosophie, il est également docteur en histoire de l’université laïque de la Sapienza, avec une thèse d’histoire du christianisme. Il est ordonné prêtre le 9 mai 1981 pour le diocèse de Palestrina par l’évêque du lieu ; en 1988, il est incardiné dans le diocèse de Rome, et devient premier vicaire de la basilique Sainte-Marie du Trastévère, dont le curé est Vincenzo Paglia, un autre futur cardinal bergoglien, auquel il succède en 2000. Dès ce temps-là, il s’implique notablement dans la communauté de Sant’Egidio, mouvement catholique de fidèles créé par le laïc Andrea Riccardi, et engagée en faveur de la paix et de la coopération internationale : en 1990-1992, aux côtés des dirigeants de la communauté, il participe à une médiation fructueuse en faveur de la fin de la guerre civile au Mozambique, dont il est fait citoyen d’honneur. En 2000, il devient l’assistant ecclésiastique général de la communauté Sant’Egidio, tout en assumant des tâches d’encadrement pour le diocèse de Rome (membre du conseil presbytéral, préfet ecclésiastique). Déjà chapelain de Sa Sainteté (« monsignore ») depuis 2002, il est nommé en janvier 2012 évêque auxiliaire de Rome.
En octobre 2015, il est désigné par François pour succéder au cardinal Carlo Caffara, ultra-conservateur, comme archevêque de Bologne, où il reçoit le pape en 2017. En octobre 2019, il est créé cardinal par François, avec le titre spécialement créé pour lui de cardinal-prêtre de Sant’Egidio. En mai 2022, le pape le nomme pour 5 ans président de la Conférence épiscopale italienne – la seule au monde où il possède ce pouvoir de nomination directe, en tant que primat d’Italie. À la Curie romaine, il est membre du Dicastère pour le Développement humain intégral et de l’administration du patrimoine du Siège Apostolique, et juge à la cour de cassation de l’Etat du Vatican. Enfin, en 2023, il est nommé envoyé spécial du pape en Ukraine, et rencontre le président Zelensky ; bien plus discrètement, il effectue un voyage à Moscou, et rencontre le patriarche Kirill, mais pas Vladimir Poutine.
Prélat cultivé et humaniste tout autant qu’habile négociateur de stature internationale, très au fait des réalités italiennes sans s’y laisser enfermer, le cardinal Zuppi a connu une carrière épiscopale d’autant plus rapide qu’il a longtemps été compté parmi les favoris de François, lequel l’a poussé vers la lumière. Il est incontestablement un des principaux papabiles, soutenu par une large frange des prélats italiens, et reconnu au-dehors de la péninsule. C’est un papabile d’ouverture, défenseur résolu de la synodalité, qui poursuivrait la ligne bergoglienne : il n’a pas craint de donner de la voix pour s’opposer à la politique migratoire de Matteo Salvini ; il a soutenu avec quelques réserves de forme la déclaration Fiducia Supplicans permettant les bénédictions de couples de même sexe, et préfacé un livre du jésuite américain James Martin, défenseur des droits des personnes homosexuelles dans l’Église. En revanche, il est plus ouvert que François à la messe traditionnelle en latin, qu’il a lui-même célébrée à l’occasion. Dernièrement, il a pu sembler moins en cour auprès du pape, qui, en l’envoyant en Ukraine, lui aurait sciemment dévolu une tâche herculéenne vouée à l’échec.