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Cardinal Kurt Koch

Préfet du Dicastère pour l’unité des chrétiens

Théologien de valeur, il est décrit comme un conservateur modéré et s'il n'a pas été au premier plan sous le pontificat de François, il peut être considéré comme un grand électeur du conclave. 

Cardinal électeur
Ut sit in omnibus Christus primatum tenens Que le Christ reçoive en tout la primauté
  1. Date de naissance (âge) : Né le 15 mars 1950 (75 ans)
  2. Lieu de naissance : Emmenbrücke, Suisse
  3. Nationalité : Suisse
  4. Formation : Université de Lucerne (doctorat en théologie) ; Munich, université Louis-et-Maximilien
  5. Fonctions dans l’Église : Préfet du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens
  6. État ou ordre : Prêtre séculier
  7. Rang : Cardinal-prêtre depuis 2021 du titre de Nostra Signora del Sacro Cuore ; auparavant cardinal-diacre (même titre)
  8. Cardinal électeur depuis le : 20 novembre 2010 (créé par Benoît XVI) ; a participé au conclave de 2013
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 15 mars 2030

Carrière

Issu d’un milieu ouvrier, il entre à la faculté de théologie de l’université de Lucerne après ses études secondaires, dont il obtient la licence en 1975 ; en 1979, il y devient professeur assistant en théologie systématique. Entre 1976 et 1978, il devient collaborateur de la Conférence épiscopale suisse sur les questions bioéthiques, en tant que théologien laïc. Il n’est en effet ordonné prêtre qu’assz tardivement, 20 juin 1982 par l’évêque de Bâle, à l’âge de 32 ans ; jusqu’en 1985, il est vicaire dans une paroisse à Berne. Parallèlement, il poursuit son cursus académique à l’université de Lucerne : professeur assistant (1979), professeur de théologie et de morale à l’Institut catéchétique (1982),  docteur (1987), après une thèse sur la théologie de l’histoire du penseur luthérien Wolfhart Pannenberg, enfin professeur de théologie dogmatique et de liturgie (1989). Il séjourne aussi à Munich pendant ses années étudiantes, et est également professeur invité à l’université de Fribourg. 

En août 1995, il est élu évêque de Bâle par les chanoines du chapitre cathédral diocésain, les diocèses suisses étant parmi les derniers diocèses catholiques au monde à maintenir l’antique règle de l’élection de leur évêque par le clergé diocésain. Le pape Jean-Paul II confirme son élection, et le consacre lui-même évêque en janvier 1996. Son installation intervient dans un contexte délicat, marqué par la démission de son prédécesseur, Hansjörg Vogel, qui avait reconnu être le père d’un enfant. Devenu évêque, il ne cesse pas pour autant d’être un théologien universitaire, publiant ouvrages et travaux. Il effectue un mandat comme vice-président (1998-2006), puis président de la Conférence des évêques suisses (2007-2009). Mgr Koch reste à Bâle jusqu’en 2010, lorsque Benoît XVI le choisit pour devenir président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens (et l’élève au rang d’archevêque à titre personnel). À ce dicastère important de la Curie romaine créé par le pape Jean XXIII en 1960, il est en charge du dialogue oecuménique avec les autres confessions chrétiennes, et également président ex officio de la Commission pontificale pour le dialogue avec le judaïsme : c’est dire s’il s’agit de questions délicates et cruciales. Il succède à l’influent cardinal allemand Walter Kasper (né en 1933), théologien progressiste de renom et longtemps “meilleur adversaire” de Joseph Ratzinger. En 2010, il est créé cardinal-diacre par Benoît XVI ; en 2021, son ancienneté et ses services à la Curie lui permettent d’accéder au rang de cardinal-prêtre. Sans être au premier plan sous le pontificat de François, il a tout de même participé au synode sur la Famille, session de 2014. Il reste membre de plusieurs autres dicastères. 

Profil

Le cardinal Koch est avant tout un théologien de valeur, décrit comme un conservateur modéré enclin au compromis. Il fait figure de grand spécialiste de l’oecuménisme, où il a su mettre en œuvre un dialogue intellectuel raisonné et exigeant. Selon un schéma assez commun, il a d’abord avancé des idées réformatrices et libérales dans son enseignement universitaire (il a émis la suggestion d’ouvrir le sacerdoce aux hommes mariés), avant de revenir à une orthodoxie classique en tant que prélat de Curie, s’opposant par exemple à l’intercommunion entre catholiques et protestants. Il passe pour une personnalité calme, timide et réservée, tout en étant rompu à la négociation. Non-hostile à des réformes de gouvernance modérées, il a critiqué le Chemin synodal allemand. Il n’est pas en faveur de la messe traditionnelle en latin, lui préférant une approche plus normée de la liturgie en langue vernaculaire. Peu bergoglien de sensibilité, il n’est cependant pas un opposant au pape François. Parfois classé parmi les papabili, il est plus vraisemblablement un grand électeur du conclave. 

Sa position dans le collège des cardinaux électeurs

Progressiste
Conservateur
Périphérique
Central