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Cardinal Kevin Farrell

Camerlingue de l'Église romaine ; préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie

Administrateur reconnu et influant dans la mouvance libérale du Sacré Collège, il apparaît comme un grand électeur au conclave.   

Cardinal électeur
State in Fide Restez fermes dans la foi
  1. Date de naissance (âge) : Né le 2 septembre 1947 (77 ans)
  2. Lieu de naissance : Dublin, Irlande
  3. Nationalité : Irlando-Américain
  4. Formation : Dublin, noviciat des Légionnaires du Christ ; université de Salamanque (baccalauréat universitaire ès lettres) ; Rome, université pontificale grégorienne (licence de théologie) ; université pontificale de l’Angelicum ; université Notre-Dame de l’Indiana (MBA)
  5. Fonctions dans l’Église : Cardinal camerlingue de la Sainte Eglise romaine ; préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie
  6. État ou ordre : Légionnaire du Christ, puis prêtre séculier incardiné
  7. Rang : Cardinal-diacre de Saint-Julien Martyr
  8. Cardinal électeur depuis le : 19 novembre 2016 (créé par François)
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 2 septembre 2027

Carrière

Né à Dublin, il est de culture gaélique ; il étudie auprès des Frères des Ecoles chrétiennes, puis intègre en 1966 le noviciat irlandais des Légionnaires du Christ, une congrégation très controversée depuis la révélation des abus de son fondateur dans les années 2000. C’est pourtant au sein des Légionnaires du Christ que Kevin Farrell est ordonné prêtre le 24 décembre 1978 ; il devient aumônier de leur université de Monterrey au Mexique, et sera même leur administrateur général pour l’Italie, l’Espagne et l’Irlande, avant d’être incardiné dans le diocèse de Washington en 1984, alléguant des divergences intellectuelles avec leur approche. Il est vrai qu’il est lesté d’un solide bagage universitaire : études ès lettres à l’université de Salamanque ; à Rome, maîtrise de philosophie et licence de théologie, à la Grégorienne (université jésuite), et diplôme en théologies dogmatique et pastorale à l’Angelicum des dominicains.  

À Washington, il exerce des missions paroissiales, et succède en 1986, comme directeur du centre catholique hispanique, à Sean O’Malley, futur cardinal-archevêque de Boston reconnu pour sa lutte contre les abus sexuels. En 1988, il assure l’intérim à la tête des œuvres caritatives de son diocèse, puis est nommé secrétaire pour les finances (1989), enfin vicaire général (2001). En 1995, le titre de “prélat de Sa Sainteté”, décerné par le pape, lui donne le droit de se faire appeler “monsignore”. En décembre 2001, il est nommé évêque auxiliaire de Washington par Jean-Paul II, et reçoit la consécration épiscopale de son archevêque, le cardinal McCarrick, depuis renvoyé de l’état clérical et inculpé pour abus sexuels aggravés. Il devient aussi modérateur de la curie diocésaine et 1er vicaire général du diocèse de Washington, avant d’être transféré comme évêque de Dallas en 2007 par Benoît XVI. Il y reste jusqu’en 2016, quand le pape François l’appelle pour prendre la tête d’un nouveau Dicastère, créé dans le cadre de sa grande réforme de la Curie romaine, qui fusionne plusieurs organismes précédents : ce nouveau Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie regroupe en effet deux Conseils pontificaux chers à Jean-Paul II, celui pour les laïcs et celui pour la Famille, ainsi que l’Académie pontificale pour la vie. Il n’a échappé à personne que cette restructuration est aussi un changement de ligne, une prise de distance de François par rapport à des instances marqués par le programme conservateur et familialiste du pape polonais. Kevin Farrrell paraît l’homme idoine pour guider une approche plus libérale et progressiste de ces sujets sensibles, ce que relèvent bien ses opposants conservateurs. Comme ses nouvelles fonctions l’y prédisposent, il est créé cardinal-diacre par François en novembre 2016. Renouvelé pour un nouveau mandat de 5 ans en 2021, il reçoit d’autres marques de confiance insigne : président de la Commission de contrôle des contrats confidentiels (chargée de surveiller les contrats sensibles qui ne peuvent être rendus publics) en 2020, président de la Cour de cassation de l’Etat du Vatican en 2024. Surtout, il est choisi en 2019 par le pape comme nouveau cardinal camerlingue (succédant au cardinal français Jean-Louis Tauran), chargé de l’administration du Saint-Siège pendant la vacance du pontificat, et d’assurer la continuité de gestion des affaires courantes, comme de l’organisation du conclave. Lors de la vacance apostolique, il s’agit donc d’un poste crucial qui jouit d’une très forte exposition. 

Profil

Administrateur très solide, reconnu pour ses compétences en matière de ressources humaines et financières, le cardinal Farrell est également un prélat progressiste, aux côtés d’autres cardinaux américains (Tobin, McElroy, Cupich, Wuerl) qui l’ont coopté et qu’il a soutenus en retour. Promoteur de la synodalité, il partage résolument les orientations bergogliennes, qu’il est chargé de mettre en œuvre dans les domaines bioéthiques et moraux. Défenseur de la place des femmes dans l’Eglise, il est également ouvert aux questions LGBT, et a défendu l’exhortation Amoris Laetitia qui réadmet les divorcés remariés à la communion, comme “la voix de l’Esprit Saint”. Si, par le passé, il a pu croiser la route de prélats mêlés à des scandales sexuels, il conserve un poids très important dans la curie romaine et dans la mouvance libérale du Sacré Collège, ce qui, joint à sa fonction de camerlingue, fait de lui un grand électeur au conclave.dans la mouvance libérale du Sacré Collège

Sa position dans le collège des cardinaux électeurs

Progressiste
Conservateur
Périphérique
Central