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Cardinal Jean-Paul Vesco

Archevêque d’Alger

Un des cardinaux les plus progressistes sur nombre de sujets, il soutient notamment l’accès à la communion des divorcés-remariés, la bénédiction des couples de même sexe, et l'accès élargi des femmes aux ministères d'Église.

Cardinal électeur
Je veux vivre et donner envie de vivre
  1. Date de naissance (âge) : Né le 10 mars 1962 (63 ans)
  2. Lieu de naissance : Lyon, France
  3. Nationalité : Franco-algérien
  4. Formation : Lyon, lycée Sainte-Marie Lyon (pères maristes) ; HEC Paris (MBA) ; Institut catholique de Lyon (licence de théologie) ; Jérusalem, Ecole biblique de Jérusalem
  5. Fonctions dans l’Église : Archevêque d’Alger
  6. État ou ordre : Dominicain
  7. Rang : Cardinal-prêtre du titre du Sacré-Coeur de Jésus en Agonie à Vitinia
  8. Cardinal électeur depuis le : 7 décembre 2024 (nommé par François)
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 10 mars 2042

Carrière

Né à Lyon, fils d’un agent d’assurances et d’une infirmière, il étudie au lycée réputé des Pères maristes, puis entre à HEC Paris, où il obtient une maîtrise en droit des affaires et un MBA. Entre 1989 et 1995, il est avocat d’affaires à Paris. Il ressent la vocation en 1994, selon ses dires, après avoir assisté à une messe d’ordination. Entré dans l’ordre des dominicains, où il comptait déjà un oncle, il y fait sa profession simple (1996), puis sa profession solennelle (1999). Après une licence canonique de théologie à l’Institut catholique de Lyon, il est ordonné prêtre en juin 2001, pour les dominicains. Il poursuit ses recherches à Jérusalem, à l’Ecole biblique et à l’Institut Ratisbonne, le Centre chrétien d’études juives, aujourd’hui fermé. Puis son ordre l’envoie en Algérie, à Tlemcen, diocèse d’Oran, dont l’évêque dominicain Pierre Claverie avait été assassiné en 1996, lors de la guerre civile algérienne. En 2005, il devient vicaire général (2005) et économe (2007) de ce diocèse où la présence des chrétiens est résiduelle. 

En décembre 2010, il est élu provincial des dominicains de France, et revient alors à Paris ; mais c’est pour retourner bientôt à Oran, puisque Benoît XVI le nomme évêque de ce siège en décembre 2012. Il est consacré évêque en 2013 par le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon. En 2018, il célèbre notamment les béatifications comme martyrs de son prédécesseur Pierre Claverie et des moines trappistes de Tibhirine. En décembre 2021, le pape François le promeut archevêque d’Alger, pour succéder à l’ex-jésuite français Paul Desfarges (né en 1944). En février 2023, il est naturalisé algérien par décret spécial du président Tebboune. En octobre 2024, François le crée cardinal, une nomination inattendue : à cause du faible nombre de chrétiens demeurés en Algérie, aucun archevêque d’Alger n’avait été élevé au cardinalat depuis l’indépendance du pays. Il y reprend la longue tradition de prélats français inculturés en Algérie, au point de paraître, par prudence ou conviction, adopter quelque peu le discours officiel algérien sur les relations avec la France. Il est membre du Dicastère pour le dialogue interreligieux à la Curie romaine.

Profil

Prélat français désormais dévolu à son siège algérien, où la présence fidèles catholiques ne se maintient que par l’immigration subsaharienne, Jean-Paul Vesco est un des cardinaux les plus progressistes sur nombre de sujets : résolument engagé en faveur de l’accès à la communion des divorcés-remariés, il s’est déclaré révolté par la discipline actuelle, et a écrit le livre Tout amour est indissoluble, qui a reçu le prix de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophone, association progressiste contestataire. Il soutient également la bénédiction des couples de même sexe, et la déclaration Fiducia Supplicans (2023) qui ouvre cette possibilité : alors que le symposium des Conférences épiscopales africaines, très conservatrices, avait pris position pour désapprouver ce document, lui-même a fait adopter une résolution pour le soutenir par la Conférence épiscopale d’Afrique du Nord. Il est en faveur du diaconat féminin et plus généralement d’un accès élargi des femmes aux ministères d’Église. Il est engagé en faveur du processus de “conversion synodale” de l’Eglise catholique, et d’un dialogue interreligieux qui ne vise pas à la conversion de l’autre, spécialement en direction de l’islam. Bon connaisseur du monde arabo-musulman, il a fermement dénoncé la colonisation israélienne des territoires palestiniens, a qualifié de génocidaires les bombardements de Gaza, et a déclaré, au lendemain des massacres du 7 octobre, que si cette violence était sans excuse, elle n’était pas sans cause, ce qui a déclenché une controverse. Il est encore connu pour ses gestes concrets en faveur des pauvres et exclus.  

Sa position dans le collège des cardinaux électeurs

Progressiste
Conservateur
Périphérique
Central