- Date de naissance (âge) : Né le 9 août 1958 (66 ans)
- Lieu de naissance : Differdange, Luxembourg
- Nationalité : Luxembourgeois
- Formation : Séminaire diocésain de Luxembourg ; Rome, université pontificale grégorienne ; Francfort, faculté Sankt Georgen
- Fonctions dans l’Église : Archevêque de Luxembourg
- État ou ordre : Jésuite
- Rang :Cardinal-prêtre du titre de St-Jean-Chrysostome
- Cardinal électeur depuis le : 5 octobre 2019 (créé par François)
- Cardinal électeur jusqu’au : 9 août 2038
Carrière
Luxembourgeois de naissance, il étudie en partie en Belgique pour ses études secondaires, puis devient séminariste pour le diocèse de Luxembourg, et parfait sa formation à l’université pontificale grégorienne, l’université jésuite de Rome : il entre dans ce dernier ordre en septembre 1981 et effectue son noviciat à Namur jusqu’en 1983, il devient alors aumônier de la Jeunesse étudiante chrétienne luxembourgeoise, et professeur de français au lycée Vauban (le lycée français de Luxembourg). Toujours séminariste, il devient missionnaire au Japon entre 1985 et 1989 : c’est la même destination qui avait autrefois fasciné un autre apprenti jésuite, Jorge Mario Bergoglio. Il parfait ensuite sa longue formation théologique à la faculté jésuite Sankt Georgen de Francfort. Il est ordonné prêtre à Bruxelles le 21 avril 1990. Il devient ensuite responsable de la pastorale des vocations au Luxembourg, pays assez sécularisé ; du fait de la longueur de la formation jésuite, il ne prononce qu’en 2002 sa profession définitive dans leur ordre, à Tokyo, où il accomplit un 2e et long séjour : il devient en 2008 vice-recteur de l’université Sophia de Tokyo (fondée par la Compagnie de Jésus en 1913), et se spécialise dans les relations culturelles entre l’Europe et l’Extrême Orient.
En 2011, Benoît XVI le nomme archevêque de Luxembourg ; sa consécration épiscopale a lieu en présence de la famille grand-ducale et du Premier ministre Jean-Claude Juncker. En mars 2018, il acquiert une visibilité nouvelle en étant élu président pour 5 ans de la Commission des épiscopats de la communauté européenne (COMECE), soit la représentation de l’épiscopat auprès de l’Union européenne. C’est ce dernier poste qui lui vaut d’être créé cardinal en octobre 2019 par François : il devient dès lors le premier véritable luxembourgeois à accéder au cardinalat (si l’on excepte le bienheureux Jean, issu de la Maison de Luxembourg mais français, au XVe siècle). À la Curie romaine, il devient membre des dicastères pour la Culture et pour le dialogue interreligieux. Ses marques de faveur ne s’arrêtent pas là : en juillet 2021, le pape le nomme rapporteur du synode pour promouvoir une Église synodale, ce qui entre tout à fait dans ses vues ; et en mars 2023, il est nommé membre du « C9 », conseil central de 9 cardinaux éminents chargés de conseiller François.
Profil
Le cardinal Hollerich est sans doute le papabile le plus progressiste, sur une ligne qu’on pourrait qualifier d’ultra-bergoglienne : jésuite polyglotte, très engagé en faveur de l’Union européenne, attentif au dialogue avec le monde sécularisé et les autres religions, en faveur d’une « conversion synodale » de l’Église et d’un « aggiornamento perpétuel », il est aussi le plus libéral en théologie morale : il a déclaré que les racines scientifiques de l’enseignement de l’Église sur l’homosexualité étaient erronées ; il a également envoyé des signaux favorables à l’ordination des femmes comme diacres et prêtres, et s’est prononcé pour un célibat des prêtres facultatif. Il reste cependant fermement opposé à l’avortement et au suicide assisté, tout en plaidant pour que l’Église ne se focalise pas sur ces seules questions. Il est défavorable à la messe traditionnelle en latin. Si sa voix pèsera certainement lors du conclave, ses similitudes avec le pape François limitent aussi son caractère papabile (de même d’ailleurs que sa nationalité luxembourgeoise) : il est peu probable que les cardinaux élisent deux fois d’affilée un jésuite, avec des orientations similaires, voire accentuées.