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Cardinal Fridolin Ambongo Besungu

Archevêque de Kinshasa

Figure de proue de l’Église catholique en Afrique subsaharienne, ses prises de position publiques courageuses ont été unanimement saluées, de même que ses efforts de médiation dans la guerre civile congolaise.

Papabile
Omnia omnibus Tout à tous
  1. Date de naissance (âge) : Né le 24 janvier 1960 (65 ans)
  2. Lieu de naissance : Boto, Congo
  3. Nationalité : Congolais (République démocratique du Congo)
  4. Formation : Kinshasa, Institut Saint-Eugène-de-Mazenod ; Rome, université pontificale du Latran/Académie alphonsienne
  5. Fonctions dans l’Église : Archevêque de Kinshasa
  6. Ordre : Capucin
  7. Rang : Cardinal-prêtre du titre de St-Gabriel-Archange all’Acqua Traversa
  8. Cardinal électeur depuis le : 5 octobre 2019 (créé par François)
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 24 janvier 2040  

Carrière

Né au Congo, il se destine assez tôt à la vie religieuse, et entre chez les frères mineurs capucins, où il fait profession en 1981, et prononce ses vœux perpétuels en 1987. Il étudie la philosophie à Bwamanda, et la théologie à Kinshasa, à l’Institut Saint-Eugène-de-Mazenod ; il est diplômé en théologie morale de l’Académie alphonsienne de l’université du Latran (Rome), et soutient en 1995 une thèse sur l’éthique du développement intégral au Zaïre. Ordonné prêtre le 14 août 1988, il est d’abord affecté en paroisse, puis devient rapidement professeur aux facultés catholiques de Kinshasa, future université catholique du Congo ; il enseigne également la théologie morale à l’Institut-de-Mazenod (1995-2005). Au sein des capucins, il devient supérieur majeur, vice-provincial pour le Congo.  

En novembre 2004, il est nommé par Jean-Paul II évêque de Bokungu-Ikela (centre du pays) ; de 2008 à 2015, il est également administrateur apostolique du diocèse de Kole. En 2016, François le nomme administrateur apostolique puis archevêque de son siège métropolitain, le diocèse de Mbandaka-Bikoro ; la même année, il est vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Dans un pays ravagé par les guerres où la voix de l’Église catholique porte, il ne reste pas à l’écart de la scène nationale : il condamne les tentatives du président Joseph Kabila de repousser les élections, et défend les manifestants pro-démocratie. Il prend clairement position contre une nouvelle candidature de Kabila. En février 2018, le pape le nomme coadjuteur de l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya (1939-2021) : il obtient donc le droit à sa succession automatique, effective en novembre de la même année. L’année suivante, il est créé cardinal ; en 2020, il devient membre du « C9 », le conseil central de 9 cardinaux éminents chargés de conseiller François. Il continue à prendre position sur des sujets nationaux, dénonçant l’assassinat d’opposants et la partialité de la justice, ce qui lui vaut parfois d’être inquiété. Depuis 2023, il est président du SCEAM, le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar. 

Profil

Par ses fonctions à la tête du SCEAM, comme par son rôle à la tête de l’Église congolaise, qui fait office de rempart de la société civile dans un pays immense et dévasté, le cardinal Ambongo est la figure de proue de l’Église catholique en Afrique subsaharienne, et est sans doute le plus crédible des papabiles africains. Ses prises de position publiques courageuses ont été unanimement saluées, de même que ses efforts de médiation dans la guerre civile congolaise. Il a une expérience irremplaçable des défis de l’Église catholique africaine, dans le seul continent où elle croît plus vite que la population, mais connaît aussi des problèmes spécifiques (concurrence des évangéliques, formation du clergé), à la mesure de sa croissance. Conservateur en théologie morale comme nombre de prélats africains, le cardinal Ambongo s’est opposé à la déclaration Fiducia Supplicans ouvrant la possibilité de bénir des couples de même sexe, et a défendu le célibat sacerdotal. Il se montre très soucieux des défis de l’inculturation, et, quant au changement climatique, est résolument dans la lignée du pape François : il a défendu les énergies renouvelables dans un pays connu pour son extractivisme minier. 

Sa position dans le collège des cardinaux électeurs

Progressiste
Conservateur
Périphérique
Central