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Cardinal Fernando Filoni

Grand-maître de l’ordre du Saint-Sépulcre

Sans doute le cardinal électeur le plus expérimenté au service de la diplomatie du Saint-Siège, il fait figure de grand spécialiste du Moyen Orient et de la Chine, et son influence invite à le compter parmi les “grands électeurs”.

Cardinal électeur
Lumen Gentium Christi Le Christ est la lumière des nations
  1. Date de naissance (âge) : Né le 15 avril 1946 (78 ans)
  2. Lieu de naissance : Manduria, Italie
  3. Nationalité : Italien
  4. Formation : Séminaire régional des Pouilles ; Rome, université pontificale du Latran (philosophie et théologie) ; université La Sapienza (licence en philosophie) ; Académie pontificale ecclésiastique
  5. Fonctions dans l’Église : Grand-maître de l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem
  6. État ou ordre : Prêtre séculier
  7. Rang : Cardinal-évêque surnuméraire depuis 2018  ; auparavant cardinal-diacre pour la diaconie du titre de Nostra Signora di Coromoto
  8. Cardinal électeur depuis le : 18 février 2012 (créé par Benoît XVI)
  9. Cardinal électeur jusqu’au : 15 avril 2026

Carrière

Né dans la province de Tarente, il entre jeune au séminaire ; il est ordonné prêtre le 3 juillet 1970 pour le diocèse de Nardo-Gallipoli dans les Pouilles, puis poursuit ses études à Rome,  à l’université pontificale du Latran et à La Sapienza. Il est d’abord vicaire paroissial et enseignant en Lycée classique, jusqu’en 1979. Ugo Poletti (1914-1997), cardinal vicaire de Rome, lui propose ensuite d’intégrer l’Académie pontificale ecclésiastique, qui fait figure “d’ENA” du Saint-Siège : entré dans les services diplomatiques du Vatican en 1981, il est envoyé à la nonciature du Sri Lanka (1981) puis d’Iran (1983). En 1985, il revient à la Curie, comme chargé des relations avec les organisations internationales à la Secrétairerie d’Etat. Entre 1989 et 1996, il est employé à la nonciature du Brésil, puis officiellement à celle des Philippines, mais est en réalité présent à Hong Kong, où le Saint-Siège a discrètement ouvert un bureau d’études pour les relations avec la Chine. 

En 2001, Jean-Paul II le nomme nonce apostolique pour la Jordanie et l’Irak, et le consacre personnellement archevêque titulaire de Volturnum. Il se signale par son courage personnel pendant la seconde guerre d’Irak — condamnée par le pape —, prenant des risques personnels pour venir au secours des populations civiles, et manquant d’être tué dans un attentat. En 2006, Benoît XVI le nomme nonce aux Philippines, puis rapidement, le rappelle à la Curie, où il devient substitut pour les Affaires générales de la Secrétairerie d’Etat : à ce poste central qui voit passer tous les dossiers d’importance, il est en somme le N°3 du Saint-Siège, derrière le pape et son secrétaire d’Etat. En mai 2011, il devient préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples, qui nomme les évêques de tous les pays de mission, ce qui vaut à son influent préfet le surnom de “pape rouge” : une pourpre qu’il coiffe bientôt en étant créé cardinal en février 2012. Il a donc pu participer au conclave de 2013. En 2014, il est fait l’envoyé personnel du pape François en Irak, dans le contexte de la crise due à la progression de l’Etat islamique. En 2018, il est élevé par le pape au rang de cardinal-évêque surnuméraire, sans attendre qu’un évêché suburbicaire soit disponible pour lui. Mais en 2019, sa dernière promotion sonne quelque peu comme une relégation, ou du moins une pré-retraite : non renouvelé pour 5 ans à l’Evangélisation des peuples, il devient grand-maître de l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, un ordre chevaleresque de bienfaisance qui vient en aide aux chrétiens de Terre Sainte. Il reste néanmoins membre de 7 Dicastères de la Curie romaine.

Profil

Sans doute le cardinal électeur le plus expérimenté au service de la diplomatie du Saint-Siège, il incarne discrètement la vieille garde curiale, celle qui a probablement obtenu la nomination de Parolin comme secrétaire d’Etat en échange de l’élection de Jorge Mario Bergoglio en 2013. Il fait figure de grand spécialiste de deux régions cruciales, le Moyen Orient et la Chine, où il a beaucoup œuvré en faveur de l’accord secret de 2018. Relativement libéral ou modéré pour un cardinal de Curie nommé sous Benoît XVI, sans être à proprement parler bergoglien, il passe pour hostile à la messe traditionnelle en latin. S’il n’est selon toute vraisemblance plus papabile du fait de son âge avancé, nul doute que sa voix a encore énormément d’influence sur le collège des cardinaux, ce qui le place parmi les “grands électeurs”. 

Sa position dans le collège des cardinaux électeurs

Progressiste
Conservateur
Périphérique
Central