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Archevêque émérite de Galveston-Houston
Cardinal clairement ratzingérien et résolument opposé à l'avortement dans les débats au sein de l'épiscopat américain, il apparaît comme un grand électeur conservateur.
Cardinal électeur
Né dans l’Ohio, il grandit à Pittsburgh, et est éduqué en partie dans des écoles jésuites ; entré à la Duquesne University, l’université catholique de Pittsburgh, et au séminaire Saint-Paul, il poursuit ses études au Collège théologique de la Catholic University of America de Washington, où il obtient un MA de philosophie en 1972, puis à Rome, à la Grégorienne (baccalauréat de théologie) et à l’Institut patristique de l’Augustinianum (licence en sciences patristiques). Il est ordonné prêtre en juillet 1977 pour le diocèse de Pittsburgh (Pennsylvanie), d’abord prêtre de paroisse, puis chancelier adjoint du diocèse et professeur au séminaire diocésain en 1981. Il effectue un nouveau séjour à Rome de 1984 à 1990, où il travaille au service de la Congrégation pour les évêques à la Curie, formulant des conseils sur le choix des évêques américains, et comme directeur de la Villa Stritch, la résidence du clergé américain séjournant à Rome. Rentré à Pittsburgh, il devient secrétaire diocésain adjoint pour l’éducation.
En août 1997, il est nommé évêque coadjuteur (auxiliaire avec droit de succession) de Sioux City (Iowa), reçoit la consécration épiscopale, et devient évêque en titre en novembre 1998. En janvier 2004, il est transféré comme évêque coadjuteur de Galveston-Houston (Texas), un siège autrement plus important, qui manifeste la vitalité du catholicisme du Sud des USA, à dominante latino : en décembre de la même année, ce diocèse est élevé au rang d’archevêché métropolitain, dont il devient titulaire de plein droit en février 2006. En 2007, Benoît XVI surprend en le créant cardinal, car son siège n’est pas considéré comme cardinalice ; l’archevêque, en revanche, est bien un ratzingérien convaincu. Il est le premier cardinal issu du Sud des USA. À la Curie, il a été membre du Conseil pour la pastorale des migrants (2008-), et du Conseil pour l’économie. Il est élu vice-président (2013-2016), puis, en novembre 2016, président de la Conférence des évêques des Etats-Unis, succédant à un archevêque tout aussi conservateur que lui, Joseph Kurtz (Louisville, Kentucky), puis laissant la place en 2019 à l’archevêque de Los Angeles José Horacio Gomez, autre conservateur patenté : ces trois élections successives ont été interprétées comme un clair désaveu de la ligne pastorale bergoglienne par la majorité de l’épiscopat américain. En janvier 2025, atteint par la limite d’âge, il démissionne de son siège de Galveston-Houston, et le pape François ne met guère de temps à accepter son retrait et à lui trouver un successeur.
Cardinal clairement ratzingérien et très conservateur, décrit comme un homme à poigne, le cardinal DiNardo a été l’un des chefs de file des évêques américains frondeurs face à la ligne plus libérale que le pape François a tâché d’instaurer par ses nominations épiscopales. Fervent défenseur du “droit à la vie” en théologie morale, il s’est fait remarquer par son opposition résolue à l’avortement, dont il a fait la mère des batailles, et a réussi à imprimer cette ligne à l’épiscopat américain pendant plus d’une décennie. Pour autant, sur les droits des migrants et des réfugiés, il s’est trouvé tout à fait en accord avec les fortes prises de position de François, et n’a pas ménagé ses critiques contre l’administration Trump. Il a aussi souligné l’importance des enjeux climatiques, ce qui est remarquable pour un évêque texan, même s’il n’en fait pas sa priorité. Il a été critiqué pour sa gestion considérée comme négligente des abus sexuels dans son diocèse. Il n’en garde pas moins une influence certaine comme grand électeur conservateur.
