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Préfet du Dicastère pour le Culte divin et la Discipline des sacrements
Quoique non-membre du premier cercle du pape François, il peut être considéré comme grand électeur en raison de son poids parmi les prélats anglophones, et surtout à cause de ses fonctions curiales.
Cardinal électeur
Né dans le Yorkshire, il part en Espagne pour ses études supérieures, au séminaire anglais Saint-Alban rattaché à l’université de Valladolid, et à l’université jésuite de Comillas, où il est diplômé en théologie. Il est ordonné prêtre pour le diocèse de Leeds le 19 juillet 1975 ; il est d’abord vicaire paroissial (1975-1978), puis secrétaire particulier de son évêque, William Wheeler, et vice-chancelier diocésain en 1979 ; prêtre rattaché à sa cathédrale (1982-1989), il devient encore secrétaire aux finances de son diocèse (1986-1991), et retrouve une nouvelle charge paroissiale de curé en 1989. Envoyé à Rome parachever ses études à l’université pontificale grégorienne (licence de théologie), il y devient le directeur spirituel du Collège anglais. Surtout, un tournant décisif dans sa carrière a lieu en avril 1996, lorsqu’il est nommé secrétaire général de la Conférence des évêques d’Angleterre, et promu au rang de prélat d’honneur de Sa Sainteté (“monsignore”), succédant au futur cardinal Nichols, l’actuel primat d’Angleterre.
Le 12 avril 2001, il est nommé par Jean-Paul II évêque auxiliaire de Westminster, siège primatial catholique d’Angleterre, et reçoit la consécration épiscopale des mains du cardinal O’Connor (1932-2017). Dès juillet 2002, il est nommé évêque coadjuteur (auxiliaire avec droit de succession automatique) de son diocèse de Leeds, et succède effectivement à David Konstant (1930-2016) en 2004. En 2002, il est élu président de la Commission internationale pour l’anglais dans la liturgie, et supervise la révision de la traduction anglaise du Missel romain. En janvier 2012, Benoît XVI l’appelle à Rome comme secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, n°2 de ce puissant dicastère qui a la haute main sur toutes les questions liturgiques, et l’élève au rang d’archevêque à titre personnel. Il reste près de 10 ans à ce poste, dont 7 sous l’autorité du très conservateur cardinal Sarah comme préfet ; en 2021, le pape François le nomme directement préfet de ce même dicastère, alors que de telles promotions sans étape intermédiaire étaient rares avant son pontificat. À ce poste, il est notamment le maître d’œuvre du motu proprio (décret) Traditionis Custodes qui restreint drastiquement la messe traditionnelle en latin. En 2022, il est créé cardinal, et fait entre autres membre des Dicastères pour les évêques, pour la Culture et l’Éducation.
Le cardinal Roche a eu une première carrière quasi intégralement au service du diocèse de Leeds, où sa gestion administrative, marquée par de nombreuses fermetures de paroisses, a été controversée ; appelé à Rome par Benoît XVI, il s’est d’abord signalé comme un conservateur modéré, et sa conversion aux orientations bergogliennes est récente. Il semble avant tout soucieux d’uniformité liturgique, et donc très opposé aux traditionalistes et à la messe traditionnelle en latin : il est vu comme le principal inspirateur du motu proprio Traditionis custodes, et à ce titre certains observateurs lui reprochent d’avoir rallumé les guerres liturgiques dans l’Église. Quoique non-membre du premier cercle du pape François, il peut tout de même être considéré comme grand électeur en raison de son poids parmi les prélats anglophones, et surtout à cause de ses fonctions curiales.
